Roméo et Juliette (1867)
Jean-Yves Ossonce, direction
et tragique, revisite l’opéra romantique à sa source berliozienne ;
l’ivresse et l’extase
amoureuse se développent librement surtout dans les 4 duos d’amour entre
les deux adolescents, dont la scène de la chambre à coucher où ils se
donnent l’un à l’autre, marque le point d’accomplissement… uliette a
très vite la prémonition de sa mort et même Roméo semble ne s’adresser
qu’à la faucheuse dans la dernière partie de l’action. Deux âme pures
sont vouées à la mort comme si l’issue fatale ne pouvait, ne devait que
s’accomplir pour réaliser leur union au-delà de la vie, au-delà des
haines fratricides qui corrompent le destin de leurs familles respectives,
Capulet contre Montaigus… Entretien
avec Jean-Yves Ossonce, Paul-Emile Fourny, Anne-Catherine Gillet,
Florian Laconi à propos de la nouvelle production événement de Roméo et
Juliette de Charles Gounod à l’Opéra de Tours, puis à l’Opéra d’Avignon,
l’Opéra de Metz, l’Opéra de Reims puis l’Opéra de Massy… Voir aussi notre clip vidéoEn 1867, à l’époque où Verdi fait créer son Don Carlos (avec un « s », donc en français), Charles Gounod livre l’un des sommets de sa carrière lyrique, Roméo et Juliette d’après Shakespeare, couronnant un parcours tenace et flamboyant en particulier sur la scène du Théâtre Lyrique.
La nouvelle production créée à Tours sous la direction de Jean-Yves Ossonce
souligne la couleur tragique et pathétique d’un sommet de l’opéra
français, tout en révélant l’intensité des tableaux successifs: la valse
solitaire et déjà éperdue de Juliette, la scène de la chambre
évidemment, le dernier duo d’amour et de mort, sans omettre la figure »
moderne » de frère Laurent, qui contre la bienséance et la loi du père
de Juliette, accepte de marier ses deux enfants selon leur propre
désir… Juvénilité, ardeur, pureté… Jamais Gounod n’a semblé plus
proche du sentiment shakespearien, accomplissant l’expression juste des
deux adolescents portés par un amour qui les dépasse.
la place de la nature dans le déroulement des scènes; quelques symboles
clairs soulignent le décalage des adolescents avec leur entourage: un
escalier sans fin traduit la seule échappée possible pour Juliette
tandis que l’imaginaire de son père convoque de part en part l’image
obsessionnel d’un cerf…
Sous la baguette transparente et affûtée de Jean-Yves Ossonce, les deux rôles titres profitent de l’engagement de Anne-Catherine Gillet et de Florian Laconi : la juvénilité ardente des caractères s’illumine d’une nouvel éclat. Production événement
Roméo et Juliette
Opéra de Tours
vendredi 25 janvier 2012, 20h
dimanche 27 janvier 2012, 15h
mardi 29 janvier 2012, 20h
Nouvelle production
Paul-Emile Fourny, mise en scène
Jean-Yves Ossonce, direction