L’enregistrement propose d’abord une fidélité sans compromis à la partition originelle, conçue par Richard Strauss… Soit une lecture historiquement informée qui permet de vivre le drame de l’intérieur, dans la psyché éruptive, brûlante des protagonistes.
Tous les passages qui sont habituellement retirés, pourtant essentiels pour comprendre l’œuvre et sa puissance, ont été retablis. Richard Strauss lui-même a souligné dans ses mémoires combien les paroles et le chant étaient importants pour lui à l’opéra. Il a rapporté que le chef d’orchestre Ernst von Schuch avait tellement déchaîné l’orchestre à la répétition générale qu’il dut canaliser sa direction et le chant des instruments afin de maintenir un équilibre avec les voix.
Cette mise en garde autographe a inspiré le chef Julien Salemkour et la soprano Barbara Krieger ; en découle cet enregistrement singulier, entre autres réalisé pendant la période covid, laquelle a imposé une approche inhabituelle. L’orchestre a enregistré en premier, et les solistes ont chanté leurs parties plus tard sur l’enregistrement orchestral préexistant – chacun dans son lieu de résidence habituel [et de confinement].
Déjà saluée pour ses incarnations de Léonore [Fidelio] et d’Isolde, Barbara Krieger endosse ainsi le fulgurant rôle-titre ; figurent à ses côtés, Astrid Weber, Sanja Anastasia et Jochen Kupfer. Le ténor Sotiris Charalampous fait ses débuts impressionnants en tant qu’Aegisth / Égiste.
Le chef d’orchestre Julien Salemkour, ex assistant de Barenboim, produit une enveloppe orchestrale ample, espace sans précédent pour chanter et respirer, tout en déployant une opulence tonale, flamboyante et furieusement expressive. Prochaine critique complète sur Classiquenews
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CD événement, annonce. RICHARD
STRAUSS : Elektra, Op. 58, TrV 223. Barbara Krieger… Experience, Julien Salemkour [2 cd Solo musica] – prochaine critique complète sur classiquenews