samedi 20 avril 2024

CD événement, annonce, premières impressions. DOLCE DUELLO : Cecilia Bartoli & Sol Gabetta (1 cd Decca)

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DUO de charme et de choc : Sol Gabetta et Cecilia Bartoli accordent leurs voixCD événement, annonce, premières impressions. DOLCE DUELLO : Cecilia Bartoli & Sol Gabetta (1 cd Decca). VIRTUOSITÉ INTERIEURE… Nos première simpressions sont très favorables. Ne vous y trompez pas : malgré le visuels qui affiche deux Lolitas sous l’ombrelle, se cachant d’un soleil napolitain ?, il s’agit bien d’un récital atypique qui touche par son intériorité et sa finesse introspective… D’emblée deux airs soulignent l’entente artistique des deux interprètes. Caldara développe une langueur à la fois sensuelle et mélancolique, très vivaldienne, dans le premier air de Nitocris (« Fortuna e Speranza ») où le violoncelle se fait double d’une âme languissante, dessinant avec elle, en écho rubané, des arabesques tendres et affligées. Qu’il s’agisse de Cecilia Bartoli mezzo au timbre si caractérisé, ou de la violoncelliste Sol Gabetta dont le sens des nuances intérieures s’épanouit sur le même mode intérieur, l’air redouble de caresses intimes, plis et replis d’une pudeur en extase contrôlée, filigranée grâce à l’exquise sensibilité des deux artistes en dialogue chambriste, soit 10 mn de pâmoison tenue, incarnée, à double chant. Le magnifique air de l’Arianna de Haendel, – plus de 9 mn-, qui est aussi un lamento d’une bouleversante intensité, accrédite cette accord intérieur à deux voix d’une très belle cohérence artistique. Le violoncelle argumente, développe, dessine l’humeur implorante exprimée par la voix, comme une prière solitaire, celle d’Arianne à Naxos, l’amoureuse abandonnée par Thésée. Dans cette intériorité contemplative, se rélève un Haendel rêveur et douloureux, d’une saisissante vérité psychologique. Aucun doute, ces deux artistes là se sont bien trouvées.
Récital autant instrumental que vocal, les deux interprètes ont choisi de conclure leur programme par le Concerto pour violoncelle de Boccherini (n°10 en ré majeur G 483) où c’est bien l’étonnante vocalité de l’instrument soliste, associé au hautbois dans le mouvement lent, qui s’épanouit, au point de donner l’impression que le chant de la mezzo qui a précédé, colore encore les volutes très fines du violoncelle, au chant riche en velouté moiré, suave, introspectif.
duello sol gabetta cecilia bartoli decca cd critique review classiquenewsJean RANC vertume et Pomone musee fabre montpellier par classiquenews dolce duello cecilia bartoli et sol gabetta presentation annonce par classiquenews rancOriginal par son programme, associant deux sensiblités parmi les plus intéressantes et les mieux abouties de l’heure, Dolce Duello est un programme présenté en création lors du dernier festival estival de GSTAAD (Menuhin Festival & Academy 2017) ; la lecture et ses choix de répertoires, tiennent leurs promesses et renouvellent l’approche baroque par un sens commun de la subtilité (une qualité rare car beaucoup d’ensembles parmi les plus récents continuent de confondre baroque et virtuosité pure). Cecilia Bartoli et Sol Gabetta font ici la preuve d’un éloquence intérieure, mêlant virtuosité et profondeur des intentions, finesse et intelligence des options expressives… Deux immenses interprètes qui ont le génie du partage, voire de la complicité assumée, inspirée… nouveau modèle artistique à suivre ? Prochaine grande critique, le jour de la sortie de l’album, soit le 10 novembre 2017, dans le mag cd dvd livres de classiquenews.

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Illustration (tableau du XVIIIè français, à gauche) : Jean Ranc vers 1715, à l’époque de la Régence naissante, soit contemporain de Haendel, peint le mythe de Vertumne et Pomone. Deux silhouettes sous l’ombrelle : raffinement des couleurs … vénitiennes, et nuances entre ombres et lumière. L’art de la nuance et des teintes intermédiaires, troubles… est une qualité commune entre la peinture de Ranc et l’approche si ciselée des deux interprètes Cecilia Bartoli et Sol Gabetta dans leur nouvel album à deux voix,  » DOLCE DUELLO« …

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