CD événement, annonce. DANIEL LOZAKOVICH, violon : NONE BUT THE LONELY HEART (1 CD NONE BUT THE LONELY HEART). DG 2… Legato fluide et aérien, sonorité solaire et pourtant investie, miracle d’articulation et d’élégance stylistique… c’est peu dire que ce déjà second album du violoniste suédois, véritable prodige du violon, DANIEL LOZAKOVICH né en suède en 2001 confirme les qualités que nous relevions alors dans son recueil JS BACH (Partitas) édité chez DG en juin 2018. La maturité lui va à ravir dans le choix judicieux, naturel du pourtant très délicat Concerto de Tchaikovski, l’opus 35 en ré majeur, où en 1878 Piotr Illiytch se reconstruit en Suisse après la berezina de son mariage avec Antonina Milukova : le compositeur a probablement eu la révélation définitive de son homosexualité au moment de ses noces malheureuses… Le ton élégiaque et tragique alternent constamment dans cette lecture investie, pudique, profonde, d’une musicalité inouïe, que l’on avait pas écouté ainsi avec autant de sensibilité et de naturel depuis… Vadim Repin (son prédécesseur chez DG). Mais Lozakovich montre que ses allures de Petit Prince ne sont pas usurpés : un miel de pure poésie habite de jeune homme et colore de façon spécifique son jeu d’une absolue sensibilité. L’interprète ajoute un surcroît de fragilité et d’incisive blessure cependant jamais extravertie (exprimée suggérée sur le souffle et sur une ligne toujours filigranée et suspendue), qui imprime à sa juvénilité incarnée, une sincérité bouleversante, en particulier dans le jeu dialogué avec les bois et la clarinette, où l’on atteint un très haut degré de douceur poétique, à tirer les larmes… ce que réalise Daniel Lozakovich tien du miracle dans un concerto que l’on aborde souvent sous le seul angle de la virtuosité.
Le jeune suédois apporte et cultive cette soie de l’âme qui chante et qui touche au cœur : portant au ciel sa mélodie si vocal en sol mineur (Canzonetta). Autant de profondeur et de richesse intérieure ne se peuvent comprendre qu’en les reliant avec le drame intime du compositeur. En complément, le soliste joue plusieurs transcriptions et mélodies dont celle nostalgique, détachée, et qui donne son titre au programme : Rien sinon le coeur solitaire / None but the lonely heart. Le jeune virtuose doué d’une rare intensité expressive, profonde et grave serait-il ici particulièrement inspiré, sous la direction de son mentor Vladimir Spivakov ?
Parution annoncée le 18 octobre 2019 – 1 CD Deutsche Grammophon. Critique développée le jour de la sortie de l’album NONE BUT THE LONELY HEART / TCHAIKOVSKY / Daniel Lozakovich (1 CD DG Deutsche Grammophon)
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PLUS D’INFOS sur le site de Deutsche Grammophon :
https://www.deutschegrammophon.com/fr/artist/lozakovich/
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LIRE aussi la critique du précédent cd de DANIEL LOZAKOVICH chez Deutsche Grammophon : JS BACH – CLIC de CLASSIQUENEWS
Crédit photographique : © Johan Sandberg
Deutsche Grammophon 2019