vendredi 11 octobre 2024

CD, critique. VERDI : LUISA MILLER (Rebeka, Petean / I Repusic (2 cd BR klassik, Munich sept 2017)

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MILLER-luisa-marina-rebeka-opera-review-critique-classiquenews-luisa-millerCD, critique. VERDI : LUISA MILLER (Rebeka, Petean / I Repusic (2 cd BR klassik, Munich sept 2017) – Luisa Miller, opéra noir, opéra nocturne emporte les âmes les plus pures dans la soie de la mort dont le tragique les sublime, tels Roméo et Juliette. Pourtant l’ouvrage créé à Naples en déc 1849, n’a pas été inspiré par Shakespeare mais par le ténébreux Schiller (et son drame à l’encre noir « Kabale und Liebe », de 1784) : Salvatore Cammarano déjà employé pour Alzira et La Bataille de Legnano, adapte pour Verdi, la tragédie de Schiller. Rodolfo et Luisa incarnent deux êtres de lumière dans la fosse noire des manipulations et calculs les plus ineptes, ceux des 3 voix viriles : Miller, Walter, Wurm). Déjà dans le caractère pur, angélique mais ardent presque incandescent de Luisa, brillent ce que seront après elle les Leonora du Trouvère, Gilda de Rigoletto et surtout Violetta de La Traviata : le superbe duo père / fille, Miller / Luisa de l’acte III (« Pallida, mesta sei! ») annonce ce que seront bientôt les sublimes confrontations / effusions du père pour sa fille…

Malgré des tempi par toujours très heureux, souvent trop ralentis, le chef caractérise la partition orchestrale des couleurs, bois et vents, d’une ivresse suave réjouissante (le Münchner Rundfunkorchester est un bon orchestre en fosse). Dans le cast, brille le tempérament éperdu, lumineux de la Luisa de Marina Rebeka, gemme rayonnant, à la fois intense et d’une finesse d’intonation très touchante : son medium corsé donne une chair véritablement tragique au personnage que ses consoeurs fragilisent sans nuances : on comprend bien que cette apparente « dureté » de la voix agaceront les plus pointilleux ; mais cette Luisa ne manque ni de fièvre ni de passion. Ses partenaires n’ont guère de défauts, à commencer par le père George Petean (baryton verdien proche de l’idéal : tendre, sobre, phrasé), et dans une moindre mesure l’amant fidèle Ivan Magrí (Rodolfo, à la ligne souvent instable et parfois forcée), tandis que Ante Jerkunica trouve la couleur diabolique de l’infect Wurm. Voici qui confirme la justesse dramatique de la diva Marina Rebeka, voix puissante et ciselée, vrai tempérament expressif et tragique, d’une idéale vibration dans les opéras verdiens.

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CD, critique. VERDI : LUISA MILLER (Rebeka, Petean / I Repusic (2 cd BR klassik, Munich sept 2017)   –   Marina Rebeka (Luisa), Georg Petean (Miller), Corinna Scheurle (Laura), Judit Kutasi (Federica), Ivan Magri (Rodolfo), Bernhardt Schneider (Un paysan), Marko Mimica (Walter), Ante Jerkunica (Wurm), Münchner Rundfunkorchester, Chœur de la Radio bavaroise / Ivan Repusic, direction (live, 2017).CD BR Klassic 900323.

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