mardi 16 avril 2024

CD, coffret. Karajan : the opera recordings (Deutsche Grammophon, annonce)

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karajan the opera recordings deutsche grammophon 27 operas oratorios compte rendu critique cd classiquenews CLIC de juin 2015CD, coffret. Karajan : the opera recordings (Deutsche Grammophon). Voici une somme discographique considérable et qui compose l’intégrale des opéras enregistrés par Herber von Karajan chez Deutsche Grammophon : c’est donc l’une des parts importantes du Graal lyrique de DG. Le coffret est aussi somptueusement édité (avec hélas pas de traduction en français des importantes contributions du livret d’accompagnement, c’était déjà le cas du précédent coffret Karajan, dans son habit rouge , autre somme de 78 cd absolument incontournable et tut autant remarquablement édité : Karajan 80s / Karajan : les années 1980). Qu’importe la nouvelle boîte magique réunit 27 ouvrages (26 opéras proprement dits, dont 2 ouvrages doublonnent Tosca et Der RosenKavalier offrant une possibilité de comparaison passionnante + l’oratorio La Création de Haydn), autant d’enregistrements à écouter d’urgence pour se nettoyer les oreilles et comprendre le legs du plus grand chef lyrique autrichien du XXè, aux côtés de Böhm (dont DG nous gratifie aussi simultanément, en juin 2015, d’un coffret dédié à ses derniers enregistrements symphoniques avec le Wiener Philharmoniker, la Staatskapelle de Dresde entre autres, dont la 9ème de Beethoven, le Requiem de Mozart, les Symphonies de Mozart, Schubert, Bruckner : Karl Böhm – Late recordings : Vienna, London, Dresden, 23 cd Deutsche Grammophon).
Karajan 1980s complete orchestral recordings deutsche grammophon coffret 78 cdLe coffret du Karajan lyrique chez DG s’impose à tout mélomane car outre le perfectionnisme légendaire du chef se joint aussi une très fine connaissance des possibilités technologiques de l’époque qui infléchit aussi l’esthétique sonore des enregistrements : ainsi, aux côtés du geste et de l’intention interprétative et artistique, il y a bien chez Karajan, la volonté et l’accomplissement d’une sonorité affinée pour l’enregistrement proprement dit (même si le coffret comprend plusieurs live de Salzbourg).

 

 

 

26 opéras, 1 oratorio composent le legs de Karajan chez Deutsche Grammophon

Intégrale Karajan : un Graal lyrique by DG

 

25 ans de la mort de KarajanJusqu’en 1966, le maestro n’enregistre alors qu’avec le Wiener Philharmoniker puis à partir de son intégrale du Ring wagnérien, Karajan pilote aussi le Philharmonique de Berlin. A la tête de ses deux phalanges de prédilection, Berliner Philharmoniker et Wiener Philharmoniker, le chef emblématique de la marque jaune, nous lègue ici un corpus phénoménal qui portant l’esthétique des années 1960, 1970, 1980, soit 3 décennies de réalisations menées tambour battant, récapitule une pensée musicale dédiée à l’opéra, réunissant alors les meilleurs chanteurs dans des rôles que le chef a spécialement choisi pour chacun en fonction de ses aptitudes expressives. Voici 26 opéras avec en bonus un oratorio (La Création de Haydn) et un programme dédié aux ouvertures de Suppé. L’analyse globale en dehors des contingences de chronologie, fait apparaître la place privilégiée de Verdi (le champion du coffret avec 6 partitions : Il Trovatore, Un ballo in maschera, Don Carlo, Otello, Falstaff), Puccini  et Wagner (Karajan enregistrant au moins 5 ouvrages de chaque, y compris Puccini dont il aborde deux fois Tosca : avec en 1962 et en 1979. L’intégrale du Ring des années 1960, – remarquable accomplissement au studio-, ainsi complété par Parsifal, pèse de tout son poids grâce là encore à une vision de studio très spécifiquement élaboré pour l’enregistrement avec des solistes au format et au chambrisme requis : le fini sonore et la spatialisation y sont tellement raffinés que se réalise ici la conception d’un véritable théâtre musical. Mozart paraît avec seulement 3 ouvrages : Les Noces, Don Giovanni, La Flûte ; quand Richard Strauss, deux fois seulement et pour le même opéra : Le Chevalier à la rose, version de 1960 puis 1982, toutes deux avec le Wiener P., à 22 ans d’intervalle.
CLIC_macaron_2014Karajan chez DG ne peut être oublié ne serait-ce grâce à ses autres lectures tout autant remarquable tant par le choix des protagonistes que la conception globale des ouvrages retenus, comme c’est le cas de : Carmen de Bizet, Die Lustige Witwe de Lehar, Pagliacci de Leoncavallo, Cavalleria Rusticana de Mascagni, Boris Godounov de Moussorsgki, Die Fledermaus de Johann Strauss fils. Un opéra, un compositeur : l’équation permet au chef de se renouveler à chaque production, s’accompagnant des ingénieurs chevronnés pour capter le mieux possible l’intensité émotionnelle requise chez chaque chanteur.

 

 

Sommaire du coffret par compositeur

BIZET
Carmen, Berliner P, chœur de l’opéra de Paris, Berlin 1982 et 1983

GLUCK
Orfeo ed Euridice, Wiener P, Salzbourg, live 1959

LEHAR
Die Lustige Witwe, Berliner P, Berlin 1972

LEONCAVALLO, MASCAGNI
Pagliacci, Bergonzi, Scala, 1965
Cavalleria Rusticana, Bergonzi, Scala, 1965

MOZART
Le Nozze di Figaro, Wiener P, Vienne 1978
Don Giovanni, Berliner P, Berlin 1985
Die Zauberflöte, Berliner P, Berlin 1980

MOUSSORGSKI
Boris Godounov, Wiener P, Vienne 1970

PUCCINI
La Bohème, Freni, Pavarotti, Berliner P, Berlin 1972
Tosca 1, Leontyne Price, Giuseppe di Stefano, Wiener P, Vienne 1962
Tosca 2, Katia Ricciarelli, José Carreras, Berliner P, Berlin 1979
Madama Butterfly, Mirella Freni, Luciano Pavarotti, Wiener P, Vienne 1974
Turandot, Katia Ricciarelli, Domingo, Raimondi, Wiener P, Vienne 1981

J. STRAUSS II
Die Fledermaus, Wiener, with guests, Vienne 1960

R. STRAUSS
Der Rosenkavalier 1, Della Casa, Jurinac, Güden, Edelmann, Wiener P, Salzbourg Live 1960
Der Rosenkavalier 2, Tomowa Sintow, Baltsa, Perry, Moll, Wiener P, Vienne 1982

VERDI
Il Trovatore, Leontyne Price, Franco Corelli,  Wiener, Salzbourg Live 1962
Un Ballo in mschera, Domingo, Jo, Wiener P, Vienne 1989
Don Carlo, Siepi, Fernandi, Jurinac, Bastianini, Wiener P, Salzbourg Live 1958
(sans l’acte de Fontainebleau : acte de innocence galante celle de l’Infant et d’Elisabeth)
Aida, Tebaldi, Simionato, Bergonzi, Wiener P, Vienne 1959
Otello, Tebaldi, del Monaco, Wiener, Vienne 1961
Falstaff, Taddei, Kabaivanska, Ludwig, Wiener P, Vienne 1980

WAGNER
Le Ring, Berliner P, 1966-1969
Das Rheingold, DFDieskau, Berlin 1967
Die Walküre, Janowitz, Vickers, Talvela, Crespin, Berlin 1966
Siegfried, Jess Thomas, Gerhard Stolze, Berlin 1969
Götterdämmerung, Helge Brilioth, Janowitz, Ludwig, Berlin 1969
Parsifal, Van Dam, Von Halem, Moll, Peter Hofmann, Nimsgern,  Berliner P, Berlin 1980

BONUS – HAYDN
Die Shöpfung, Janowitz, Wunderlich, Prey, Wiener P, Salzbourg live 1965

 

 

 

 

Première analyse : répertoire et chanteurs par décades

 

Un regard sur les réalisations ainsi produites de Salzbourg, Vienne à Berlin dans l’ordre chronologique,permet de distinguer périodes et équipes artistiques par lieux et selon les époques, dessinant une évolution dans l’approche du répertoire.

La fin des années 1950 offre le plus ancien témoignage DG, un live de Salzbourg de 1958 : Don Carlo de Verdi avec Siepi, Fernandi, Jurinac, Bastianini, Wiener et bien sûr le Wiener Philharmoniker (mais sans l’acte galant inocent de Fontainebleau) ; puis de 1959, date aussi un second live de Salzbourg, Orfeo de Gluck.
Les années 1960 sont marquées par la collaboration avec Tebaldi dans Aida et Otello sans omettre, deux témoignages illustres propres au début des années 1960, les premières versions du Chevalier à la rose (Der Rosenkavalier) avec Della Casa, Jurinac, Güden, Edelmann (autre Live de Salzbourg 1960) et Tosca avec la furieuse et sensuelle,  Leontyne Price, aux côtés de Giuseppe di Stefano, en 1962 ; Karajan retrouve d’ailleurs la même année une Price féline et de braise dans Il Trovatore. Le maestro enregistre et dirige uniquement avec le Wiener Philharmoniker.

Sa collaboration avec le Berliner Philharmoniker débute en 1966, pour l’intégrale du Ring de Wagner, premier cycle d’envergure, égalant celui légendaire et le premier en stéréo de l’histoire du disque, de 1958 signé par Solti (et que Decca sort simultanément en juin 2015 également au coffret Karajan).

Les années 1970 sont celles où Karajan se partage entre ses deux orchestres : Berliner et Wiener, selon les productions programmées. D’autres équipes et d’autres tempéraments depuis emblématiques du star system (qu’a cultivé la machine Karajan) s’affirment, attestant entre autres alors de l’essor du chant mozartien comme Puccinien sous la direction du maestro : après un Boris Godounov (Nicolai Ghiaurov dans le rôle titre, Martti Talvela en Pimène et Galina Vishnevskaya en Marina), tendu, proche du texte comprenant donc l’acte Polonais (1970), Karajan enregistre avec le couple irradiant, lumineux, irrésistible Freni / Pavarotti (La Bohème, Berlin 1972), Madama Butterfly (Vienne 1974), puis Les Noces de Figaro (avec Tom Krause, Anna Tomowa-Sintow, Ileana Cotrubas, José Van Dam et l’éblouissante Frederica von Stade en Cherubino… Vienne 1979) et surtout sa seconde Tosca avec un autre couple phare du bel canto : Ricciarelli et Carreras (Berlin 1979).

La dernière décennie, celle de la grand maturité, les années 1980, avec les mêmes deux orchestres philharmoniques, comprend les derniers Mozart : Flûte enchantée (Berlin 1980 avec Tomowa-Sintow et Baltsa, que l’on retrouve dans Don Giovanni de 1985 avec Samuel Ramey dans le rôle titre et Katleen Battle en Zerlina) ; Baltsa et Tomowa-Sintow font aussi partie de son Rosenkavalier II (Vienne 1982), et Agnès Baltsa occupe la vedette de sa Carmen de Berlin de 1982 / 1983. Trois autres compositeur occupent le maestro : Wagner dont il enregistre son dernier Parsifal (Berlin 1980 avec un plateau de chanteurs masculins sidérants, finement caractérisés : Van Dam, Von Halem, Moll, Peter Hofmann, surtout le Klingsor de Nimsgern : un must), puis Puccini dont Turandot emploie Ricciarelli (avec Domingo, Raimondi… Vienne 1981). Enfin c’est Verdi qui s’impose à nouveau avec Falstaff à Vienne en 1980 : Taddei, Kabaivanska, Ludwig, et le dernier ouvrage lyrique enregistré avant la mort de Karajan, Un Ballo in maschera offrant un immense rôle à Placido Domingo (avec l’Oscar de Sumi Jo, autre interprète favorisé par le chef… ,Vienne 1989).

L’écoute attentive des productions lyriques ainsi transmises, montre combien Karajan savait cultiver et affiner une pensée globale dans chaque lecture. Orfèvre de la pâte orchestrale, Karajan défend surtout se souci du verbe et de la langue : le texte demeure toujours intelligible, confinant au théâtre musical. Avec un remarquable sens de l’équilibre,  Karajan travaille les masses, les pupitres comme un architecte du son mais le relief mordant du texte, porteur de tension et de vérité dans les situations malgré parfois le spectaculaire de l’orchestre… préserve la justesse et l’intensité de l’expression.

Retrouvez quelques éléments utiles sur le site dédié le club DG / Deutsche Grammophon

 

 

 

 

sommaire chronologique

Don Carlo, Siepi, Fernandi, Jurinac, Bastianini, Wiener P, Salzbourg Live 1958
(sans l’acte de Fontainebleau : acte de innocence galante celle de l’Infant et d’Elisabeth)

Orfeo ed Euridice, Wiener P, Salzbourg, 1959 LIVE
Aida, Tebaldi, Simionato, Bergonzi, Wiener P, Vienne 1959
Die Fledermaus, Wiener, with guests, Vienne 1960
Der Rosenkavalier 1, Della Casa, Jurinac, Güden, Edelmann, Wiener P, Salzbourg Live 1960
Otello, Tebaldi, del Monaco, Wiener, Vienne 1961
Tosca 1, Leontyne Price, Giuseppe di Stefano, Wiener P, Vienne 1962
Il Trovatore, Leontyne Price, Franco Corelli,  Wiener, Salzbourg Live 1962

Pagliacci, Bergonzi, Scala, 1965
Cavalleria Rusticana, Bergonzi, Scala, 1965
Die Shöpfung, Janowitz, Wunderlich, Prey, Wiener P, Salzbourg live 1965

Wagner à Berlin
Le Ring, Berliner P, 1966-1969
Das Rheingold, DFDieskau, Berlin 1967
Die Walküre, Janowitz, Vickers, Talvela, Crespin, Berlin 1966
Siegfried, Jess Thomas, Gerhard Stolze, Berlin 1969
Götterdämmerung, Helge Brilioth, Janowitz, Ludwig, Berlin 1969

Boris Godounov, Wiener P, Vienne 1970
Die Lustige Witwe, Berliner P, Berlin 1972
La Bohème, Freni, Pavarotti, Berliner P, Berlin 1972
Madama Butterfly, Mirella Freni, Luciano Pavarotti, Wiener P, Vienne 1974
Le Nozze di Figaro, Wiener P, Vienne 1978
Tosca 2, Katia Ricciarelli, José Carreras, Berliner P, Berlin 1979

Die Zauberflöte, Berliner P, Berlin 1980
Falstaff, Taddei, Kabaivanska, Ludwig, Wiener P, Vienne 1980
Parsifal, Van Dam, Von Halem, Moll, Peter Hofmann, Nimsgern,  Berliner P, Berlin 1980
Turandot, Katia Ricciarelli, Domingo, Raimondi, Wiener P, Vienne 1981
Der Rosenkavalier 2, Tomowa Sintow, Baltsa, Perry, Moll, Wiener P, Vienne 1982
Carmen, Berliner P, chœur de l’opéra de Paris, Berlin 1982 et 1983
Don Giovanni, Berliner P, Berlin 1985
Un Ballo in maschera, Domingo, Jo, Wiener P, Vienne 1989

 

 

karajan the opera recordings deutsche grammophon 27 operas oratorios compte rendu critique cd classiquenews CLIC de juin 2015Karajan : The opera recordings. 26 operas, 1 oratorio. Deutsche Grammophon. Le livret d’accompagnement comporte de nombreuses photos des sessions d’enregistrements où le chef est pris sur le vif avec les équipes techniques et les chanteurs… Les amateurs du Karajan Straussien : poèmes symphoniques et opéras se dirigeront vers le somptueux coffret KARAJAN STRAUSS également édité par Deutsche Grammophon en 2014 (11 cd, édition pour les 25 ans de la disparition du maestro)

 

 

Portrait d’Herbert Von Karajan

Karajan STrauss coffret 2014 deutsche GrammophonPortrait du chef autrichien Herbert von Karajan, édité sur classiquenews à l’occasion de son centenaire en 2008. Le 5 avril 2008 marque le centenaire de la naissance du chef d’orchestre le plus médiatisé du XXème siècle. Voici donc, un nouveau centenaire à fêter, dans la riche actualité commémorative de 2008, qui compte aussi le centenaire Olivier Messiaen, et les 150 ans de la naissance de Giacomo Puccini. Karajan qui fut toujours pour Wilhelm Furtwängler (autrement plus généreux et humaniste, mais dont le défaut fut de paraître trop tôt sur la scène, avant l’essor du disque, vinyle et compact), le “petit k”… est le sujet d’innombrables célébrations et rééditions (au cd comme au dvd). Est-il juste dans la perspective de l’histoire d’aduler voire d’idôlatrer ainsi HVK? A torts ou à raisons (pour reprendre le titre de la pièce de Ronald Harwood, au sujet du procès en dénazification de Furtwängler). N’en déplaise à ses détracteurs et critiques dont il faut bien l’avouer nous faisons partie, Karajan est un nom qui a inscrit chacune de ses lettres dans l’imaginaire collectif. L’homme reste une légende de la baguette, tyrannique mais d’une exigence absolue, boulimique de l’enregistrement, mais pointu et d’un idéal affûté jusqu’à l’extrême. Le profil présente ses parts d’ombres, de tâches… indélibiles (il adhéra de son plein gré au parti nazi, comme Elisabeth Schwarzkopf, jouant par opportunisme Fidelio pour l’anniversaire du Führer), ses doutes et ses incertitudes en particulier, vis-à-vis de Furtwängler, un maître indépassable. Il y a chez lui la conscience du génie et forcément la démesure narcissique parfois, souvent, insupportable. LIRE notre portrait complet d’Herbert von Karajan

 

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