lundi 5 mai 2025

Bernard Haitink: programmation spéciale 80 ans Radio Classique, du 2 au 6 mars 2009

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Bernard Haitink
Les 80 ans

Radio Classique simultanément à Decca qui édite un coffret récapitulatif en 7 cd, souffle les 80 ans du chef d’orchestre Bernard Haitink, successeur après Van Beinum et Jochum, comme directeur musical du Concertgebouw d’Amsterdam (1967 – 1988). Mozartien, mais aussi ardent défenseur de Brahms, Mahler et Bruckner, chef symphoniste donc mais aussi doué d’un fort tempérament lyrique, le maestro a 80 ans le 4 mars 2009.

Radio Classique
Concert spécial lundi 2 mars à 21h. Mahler, Ravel, Strauss (Quatre derniers lieder avec Gundula Janowitz), avec le Concertgebouw d’Ansterdam, et Bruckner (Symphonie n°7) avec le Symphonique de Chicago.

Toute la semaine, du 2 au 6 mars 2009 à 23h. Patrimoine classique: les meilleures gravures discographiques du maestro sans limitation de genre: symphonies et opéras.

Bon anniversaire maestro !


Personnalité discrète, le chef néerlandais, né en 1929 à Amsterdam, Bernard Haitink,
ne laisse pas de surprendre: sens aigu du drame, lecture limpide et
claire (qui en fait entre autres un interprète sensible du répertoire
français), intensité, pulsion… la baguette de Bernard Haitink qui
soufflera le 4 mars 2009 ses 80 ans, s’impose indiscutablement parmi
les chefs les plus captivants du XXème siècle. Il a dirigé des
orchestres les plus prestigieux et son parcours relève de l’excellence.
Chef de l’Orchestre du Royal Concertgebouw d’Amsterdam, de 1961 à 1988;
du London Philharmonic Orchestra pendant 12 ans (1967-1979), directeur
musical à Glyndebourne (1978-1988), du Royal Opera House de Covent
Garden (1988-2002), Bernard Haitink s’entend comme peu, disposant d’un
parcours orchestral aussi étendu, croisant les plus prestigieuses
formations européennes, à embraser en particulier l’écriture
symphonique: son intégrale des Symphonies de Mahler (Decca) fait
toujours autorité, comme ses lectures de Brahms, Bruckner,
Chostakovitch mais aussi Takemitsu… Le symphoniste est aussi un
puissant maestro de fosse, et ses lectures lyriques surpassent nombre
de versions pourtant vénérées. L’abondante discographie qu’il nous
lègue aujourd’hui témoigne d’un tempérament généreux par ses
réalisations et large par sa curiosité.

Le geste est mesuré, toujours précis; a contrario des battues
exclamatives et nerveuses de certains, en particulier parmi les plus
jeunes maestros. La parole rare donc écoutée. La vision ample, propre à
dévoiler d’un premier abord immédiat, l’architecture des oeuvres.
L’homme est pudique. Il apprécie dans l’intimité et le repos écouter
les quatuors de Mozart et de Schubert.

L’aventure musicale a commencé lorsqu’en 1957,
il dirigeait au pied levé, remplaçant Carlo Maria Giulini défaillant,
le Requiem de Cherubini,… à 28 ans. Premier défi, premier succès. Un
jeune maestro se révélait à la mesure de l’orchestre: le Concertgebouw
d’Amsterdam. Il en devenait en 1961, chef principal, puis seul maître à
bord, après avoir assisté Eugen Jochum, à partir de 1964. Dans le
sillon tracé par la tradition de ses prédécesseurs Jochum, Mengelberg,
Van Beinum, le jeune Haitink se fait un nom au service de Mahler et de
Bruckner, deux « compositeurs maison ».
Défricheur et visionnaire, le chef découvre et impose tout autant, les
Symphonies alors rares de Chostakovitch. L’opéra est pleinement exploré
et canalisé avec la production légendaire du Rake’s progress de
Stravinsky (mise en scène de John Cox et décors de David Hockney, en
1976), malgré ses réticences non dissimulées quant à la prééminence
d’un plasticien et d’un homme de théâtre dans l’élaboration d’un opéra
… où règne le langage musical. C’est d’ailleurs pour diriger le Ring
de Wagner, que Haitink accepte de diriger la fosse de Covent Garden.
Les Français lui doivent une lecture de Pelléas
et Mélisande de Debussy mémorable (2000, concert live, heureusement
enregistré par Naïve. Redonnée en concert en juin 2007)
.

Quel style alors pour Haitink? Un instinct sûr, un regard pas une
parole qui engage la participation donc l’engagement de chaque
musicien. Non, décidément, Bernard Haitink n’est pas un chef directif:
il cultive selon ses gènes, l’art infiniment plus attachant et délicat,
de l’entente, de l’affinité, de la communauté musicale.


CD anniversaire: le coffret des 80 ans


Pour les 80 ans du maestro, Decca
édite un
coffret anniversaire, dévoilant l’étendue des répertoires investis par
le maestro hollandais: une largesse de vue et de sensibilité qui peut
être estimée aujourd’hui comme un premier testament artistique, même
s’il y manque le travail lyrique (objet d’un coffret à venir?).

Coffret « The art of Bernard Haitink »
(7 cd): Symphonies de Dvorak (7è), Schubert (8è « inachevée »), Beethoven
(7è), Brahms (3è), Mahler (1ère), Bruckner (3è version 1877), Strauss
(Mort et Transfiguration), Debussy (La Mer), ravel (Ma mère l’Oye,
version ballet), Stravinsky (Le sacre du printemps), Tchaïkovsky
(Francesca da Rimini), Chostakovitch (10è), Wagner (Tristan und Isolde:
Prélude et mort d’Yseult), Smetana (La Maldau). Concertgebouw
d’Amsterdam, Wiener Philharmoniker, Boston Symphony Orchestra, London
Philharmonic Orchestra, Berliner Philharmoniker… Coffret 7 cd Decca.

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