jeudi 28 mars 2024

Ballets Russes à l’Opéra Garnier (décembre 2009) Mezzo, lundi 22 février 2010 à 10h

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Ballets Russes

Centenaire
à l’Opéra Garnier



Mezzo

Lundi 22 février 2010 à 10h

Ballet de l’Opéra national de Paris. Centenaire des Ballets Russes au Palais Garnier. Danse (2009 – 1h50) réalisé par François Roussillon. Spectacle enregistré le 31 décembre 2009.

Les Ballets Russes de Diaghilev ont cent ans et demeurent une des aventures les plus audacieuses du xxe siècle. Quatre oeuvres essentielles, réunissant l’élite artistique de leur temps : chorégraphes, peintres et musiciens, sont présentées dans leur chorégraphie d’origine.

4 ballets légendaires à leur source

L’Opéra national de Paris frappait un grand coup fin 2009 en souhaitant marquer le Centenaire des Ballets Russes. L’idée de reconstituer 4 ballets parmi les plus légendaires des Ballets Russes, et emblématiques de la créativité inouïe défendue au sein de la Compagnie fondée par Diaghilev en 1909, reste mémorable. Pour preuve, ce cyle de 4 ballets les uns plus enchanteurs que les autres, portés évidemment par les musiques captivantes de Stravinsky, Debussy, Falla, Weber…

Dans les décors et les pas d’origine, les étoiles de l’Opéra de Paris restituent la grâce et la modernité des chorégraphes qui ont travaillé pour Diaghilev. Danse expressionniste parfois sarcastiques de Mikhaïl Fokine pour Petrouchka, ravissement entêtant du Spectre signé du même Fokine; surtout, must absolu, modernité assyrienne et égyptienne (aux profils antiques qu’avait admirés au département des antiquités orientales du Louvre le chorégraphe!) de Vaslav Nijinsky pour Prélude à l’Après midi d’un faune de Debussy… Comment résister à tant de grâce collective? Spectacle inoubliable.

LE TRICORNE
Manuel De Falla, Musique
Léonide Massine, Chorégraphie
Pablo Picasso, Décors et costumes
Andrea Hill, Mezzo-Soprano

LE SPECTRE DE LA ROSE
Carl Maria Von Weber Musique
Mikhaïl Fokine Chorégraphie
Léon Bakst Décor et costumes

L’APRÈS-MIDI D’UN FAUNE
Claude Debussy, Musique
Vaslav Nijinski, Chorégraphie
Léon Bakst, Décor et costumes

Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet,
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Vello Pähn Direction musicale

PETROUCHKA
Igor Stravinsky, Musique
Mikhaïl Fokine, Chorégraphie
Alexandre Benois, Décors et costumes

Ce que nous en pensons. Les Ballets Russes à l’Opéra national de Paris, (Palais Garnier): dans une restitution scrupuleuse des décors et des costumes selon les dessins de Bakst (Le Spectre de la rose) ou Picasso (Le Tricorne), l’Opéra parisien présente un cycle légendaire qui a marqué les esprits à l’époque de Diaghilev et témoigne parfaitement de l’implication de tous les arts autour de la danse, art majeur de la scène aux côtés du lyrique. La danse est une prérogative française et c’est normal que l’initiative des ballets russe ait trouvé une telle résonance à Paris. Après l’humeur badine et finalement tragique de Petrouchka (la marionnette n’est elle pas un être de chair et de sang?), Le spectre de la rose que dansa Nijinski, incarne l’esprit même de la danse qui enivre une belle endormie, assoupie après un bal. Le doux parfum d’une rose, le souvenir des rencontres et des danses mêlées, tout orchestre une ivresse croissante portée par les pas et grands écarts, sauts et élans du danseur qui doit ici réaliser une série particulièrement agile, souple et acrobatique. La meilleure réussite selon nous reste Le Tricorne défendu par le couple des étoiles José Martinez et Marie-Agnès Gillot, aux rythmes déhanchés et fiers, d’une élégance andalouse irrésistible. Les décors de Picasso parlent à l’imaginaire et renforcent la beauté des tableaux dansés collectifs d’une sensualité conquérante, ils soulignent aussi sur les rythmes de la musique, l’une des plus chatoyantes de Falla, le contraste saisissant entre l’allure bouffonne du Tricorne aux poses empâtées d’un Monsieur Jourdain malhabile, et le style naturellement élégant de la belle Marie-Agnès Gillot. Un sommet d’épure et de grâce est atteint dans Après Midi d’un Faune où le jeu d’acteur de Nicolas Leriche éblouit dans la chorégraphie de Nijinski: le faune tente de dépasser sa nature animale pour séduire la nymphe qui s’ouvre à ses avances et lui cède son voile qu’il emmène avec lui comme le plus précieux trophée. La danse et la musique n’ont jamais tant fusionné en une totalité subjugante et l’on reste captivé par la force expressionniste de certaines expressions du visage du Faune (extase ou grimace?), la modernité fulgurante qui revisite les bas relief de l’antiquité grecque archaïque et classique… Magistrale restitution.

Illustration: Nicolas Leriche dans le rôle du Faune: profil antiquisant à la modernité pourtant éternelle.

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