dimanche 11 mai 2025

Bach: les Concertos Brandebourgeois France Musique, dimanche 4 juillet 2010 à 10h

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Jean-Sébastien Bach


Concertos Brandebourgeois (2, 3, 5)

Les manuscrits autographes des 6 Concertos italiens nous sont parvenus; le manuscrit qui porte la dédicace de Bach (veuf de son épouse Maria Barbara décédée en mars 1720) au margrave Christian Ludwig de Brandebourg, est daté du 24 mars 1721. A cette date, le compositeur décide de réunir quelques uns de ses meilleurs concertos, suite à son entretien avec le margrave en 1719, désireux d’en posséder quelques exemplaires. Alors compositeur à Köthen, attaché au service du prince Leopold, Bach se trouvait à Berlin pour y acheter un clavecin pour la Cour. Il souhaitait quitter Köthen; fut un temps promis d’avoir une place à Hambourg (comme organiste à l’église Saint-Jacques), mais se retrouva finalement à espérer trouver un poste à Berlin près du Margrave de Brandebourg: la réalisation du manuscrit de 1721 témoigne de ce voeu cher.
Recueil démonstratif mais d’une qualité magistrale, les Brandebourgeois témoignent du souhait profond de Bach de gagner la faveur d’un prince mélomane qui pouvait être son nouveau patron…


Pour le margrave Christian Ludwig

Pour faire valoir sa maîtrise concertante, Bach redouble d’ingéniosité en particulier pour l’instrumentation des Concertos n°2, 5 et surtout 6.
Véritable jubilation instrumentale (virtuosité de la trompette dans le 2), euphorie palpitante des rythmes, réutilisation de matériel ancien (le recyclage est l’une des spécialités du compositeur: la première version du 1 pourrait remonter à 1716! Elle a été réutilisée comme sinfonia d’ouverture de la cantate bwv 208)…
Musique pure, ouverte quand à ses possibilités expressives et instrumentales, les Concertos sont composés sans référence à un orchestre précis. Bach ne disposait pas de virtuoses célèbres ni à Köthen, ni à Weimar (quoique dans cette dernière ville, la partie « ordinaire » de la trompette dans les Cantates indiquent un virtuose local, peut être favorisé par la passion du neveu du duc de Weimar pour l’instrument)…

A Leipzig où Bach emporte le recueil autographe, le Concerto n°3 est remanié en mai 1729: le compositeur ajoute deux cors obligés, trois hautbois et un basson dans le premier mouvement… qui devient ainsi la sinfonia d’ouverture de la Cantate de Pentecôte bwv 174.

La réalisation des 6 Concertos pose encore problème. En particulier pour le choix du diapason, option décisive en particulier pour le n°2 où la trompette naturelle peine à jouer toutes les notes même au diapason 392 ou 415hz, ce qui explique que certains trompettistes aient eu recours à un instrument à pistons (!), malgré leur volonté originelle d’authenticité. Il est possible que Bach ait adapté à nouveau le Concerto ainsi que d’autres pour les rendre plus riches encore avec les solistes du Café du producteur de concert Gottfried Zimmermann, à Leipzig.
Au XIXè, les oeuvres souffrent d’aménagements bien cavaliers, comme les arrangements réalisés en 1808 par Zelter à Leipzig; Mendelssohn curieusement ne joue pas les Concertos. Les n°3 et 5 ne seront joués qu’en 1853…

Dimanche 4 juillet 2010 à 10h
France Musique
La tribune des critiques de disques

Illustration: Jean-Sébastien Bach (DR)

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