Le Clémence de Titus, 1791
France Musique
mardi 19 juillet 2011 à 21h30
direct depuis Aix en Provence
Mozart plonge au coeur de la scène et du théâtre tragique: il y exalte avec un sens renouvelé de l’épure musicale, cette grandeur sobre, cette tristesse majestueuse recherchées avant lui par Racine et citées par ce dernier dans la Préface de Bérénice (1671).
L’amour embrase les coeurs et aveugle les esprits possédés. Ecartant Bérénice, l’Empereur de Rome Titus souhaite épouser Servilia. Mais Vitellia haineuse et jalouse ne l’entend pas de cette oreille: elle manipule celui qui est amoureux d’elle, Sextus, jusqu’à fomenter l’assassinat de l’Empereur dont Sextus est pourtant l’ami intime… Pour chacun des héros aveuglés, Mozart tisse un chant des plus sombres, réservant en particulier à Vitellia, un air bouleversant où la harpie apprend l’humanité et la compassion en un épisode de bascule parmi les plus émouvants de l’auteur (la voix y dialogue avec le cor de basset). Voici le dernier opéra de Mozart, totalement engagé par son sujet, où un politique renonce; sa clémence et le pardon qu’il suppose, s’affirme bien comme l’expérience ultime de l’humain et du politique.
d’après Pietro Metastasio. Créé le 6 septembre 1791 au Théâtre national
de Prague.
Direction musicale, Sir Colin Davis
Mise en scène et scénographie, David McVicar
Titus: Gregory Kunde
Vitellia: Carmen Giannattasio
Sesto: Sarah Connolly
Annio: Anna Stephany
Servilia: Amel Brahim-Djelloul
Publio: Darren Jeffery
Estonian Philharmonic Chamber Choir
London Symphony Orchestra