dimanche 4 mai 2025

Radu Lupu, piano. Récital Beethoven, Schubert Bruxelles, Bozar. Le 6 mai 2009 à 20h

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Radu Lupu
Piano

Le 6 mai 2009 à 20 h.
Bruxelles, Bozar
Récital Beethoven, Schubert

Evénement pianistique, retour attendu. L’apparition la plus récente de Radu Lupu en Belgique date d’il y a quasiment deux ans. Le 23 avril 2007 à Bozar, le titan du piano était venu interpréter les immortels de son panthéon: Beethoven, Schubert, Brahms, Debussy. Le magnétisme d’un discours maîtrisé à l’extrême mais qui reste naturel, allié à l’éclat d’un toucher à la fois limpide et intimiste, est resté vif dans la mémoire du mélomane.


Titan du piano

Ce 6 mai 2009, le plus discret et par là même énigmatique des grands pianistes est à nouveau l’hôte du Bozar, dans un programme taillé à sa mesure. De Beethoven, trois sonates publiées en 1799: la Pathétique Opus 13 qui doit son titre (apocryphe, semble-t-il) à son grandiose Grave introductif, entourée des sonates jumelles de l’Opus 14. Schubert ensuite, avec l’ultime, unique et impérissable D. 960 (1828). Toutes oeuvres que Radu Lupu connait sur le bout des doigts puisqu’il en a enregistré les principales. Sa gravure de la sonate D. 960 de Schubert, couplée à la D. 664, a d’ailleurs, lors de sa parution en 1995, été récompensée d’un Grammy Award.

Que nous réservera Radu Lupu dans ce récital, d’autant plus attendu que l’artiste, légende vivante, se fait rare tant à la scène qu’au disque ? Choisira-t-il de mettre en lumière la continuité dans l’humanisme d’inspiration pré-romantique de ces deux ambassadeurs de l’école viennoise ? Ou au contraire, privilégiera-t-il le contraste entre un Beethoven dont le génie pianistique a, à l’aube du XIXe siècle, atteint sa pleine maturité (l’adagio cantabile de la Sonate Pathétique figure parmi les plus beaux et les plus aboutis de toute la production beethovénienne), et le Schubert lunaire, crépusculaire de la dernière sonate, presque détaché de la vie déjà, à laquelle la maladie l’arrachera quelques mois plus tard ? Les approches sont multiples pour appréhender ces oeuvres qui, derrière la séduisante mais trompeuse simplicité de leurs apparences, cachent les secrets du coeur et de l’âme de leurs auteurs.

Nul n’est mieux placé, parmi les quelques géants du piano actuel, que Radu Lupu, à la fois héritier de la fabuleuse école roumaine (pensons aux illustres exemples de Dinu Lipatti, Clara Haskil …) et ancré dans la tradition russe (rappelons ses études, dans les années 1960, avec Heinrich Neuhaus au Conservatoire de Moscou), pour décrypter les clés de ces chefs d’oeuvres empreints d’éternité.

Illustrations: portrait de Beethoven par W.J. Mähler (1804) et portrait de Schubert par Gabor Melegh (1825)

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