dimanche 11 mai 2025

Wilhelm Furtwängler, chef d’orchestre. Portrait musical France Musique, les 12, 13, 15 et 16 janvier 2009 à 16h

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Wilhelm Furtwängler
Chef d’orchestre
(1886 -1954)


France Musique
Les 12, 13, 15 et 16 janvier 2009 à 16h

Grands interprètes

Baguette mythique

Maître de l’architecture, et du flux organique, Wilhelm Furtwängler fait figure de maestro légendaire, capable d’une lecture en profondeur de chaque partition, soucieux d’obtenir le meilleur de ses musiciens car diriger ne signifie pas seulement exprimer mais témoigner et s’engager. Mozartien, Beethovénien, Brahmsien, Brucknérien, le chef exigeant, tendu, dont la baguette avait l’intelligence de l’instant, offrant comme peu l’impression en écoutant une oeuvre d’assister à sa création, par l’intensité du geste, par l’incandescence juste de la lecture, par une vision organique et unitaire du matériau expressif, laisse un héritage musical interprétatif fort heureusement préservé par le disque. Même s’il rechignait comme Celibidache à fixer sur bandes ses interprétations, tant l’essor spatial d’un concert, l’infinie palette des dynamiques obtenues mais réduites par la technique de l’enregistrement (il aurait désavoué la compression de la musique sur internet), ne pouvaient être gravés sans être d’une manière ou d’une autre « dénaturés ».


Instrumentalisé


Sa carrière se confond avec le régime nazi dont il fut un temps l’ambassadeur instrumentalisé de la grandeur culturelle autoproclamée. En 1945, il s’exile en Suisse. Puis passe en 1946 devant un procès en dénazification (le sujet de la pièce à succès A torts ou à raisons de Ronald Harwood, dans laquelle « Furt » est opposé à l’opportuniste « petit K » (Karajan)… Reconnu « sympathisant » au régime de la honte, comme le sera aussi déclaré Richard Strauss, Furtwängler peut néanmoins reprendre son métier: il est vrai qu’il est le plus grand chef allemand. Celui qui dirigea les Philharmoniques de Vienne et de Berlin avec un foi et une ferveur indéfectibles, toujours préoccupé par le niveau musical des musiciens, la justesse poétique de sa vision, s’éteint le 30 novembre 1954.
La place était désormais libre pour que le phénomène propre aux années suivantes, celles de l’avancé technologique, du cd et du laser disc, Karajan puisse s’imposer là où Furtwängler s’était avant lui, distinguer.

Illustration: Wilhelm Furtwängler (DR)

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