mardi 6 mai 2025

Festival d’Ile de France 2008. Notre sélection: 3 concerts incontournables

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Festival d’Ile de France 2008
Notre sélection: 3 concerts incontournables. Difficile de sélectionner quelques temps forts au sein d’une programmation aussi foisonnante et originale que celle de l’édition du Festival d’Ile de France 2008. Voici trois coups de coeur dont l’originalité du programme s’accorde avec la beauté du lieu choisi. Trois programmes sur plus de 30 … : notre choix est donc subjectif. Mais il s’agit de propositions pour mieux mesurer et explorer l’offre musicale de l’un des festivals les plus riches de la rentrée…, essaimant en 2008, ses très nombreux rendez-vous dans l’espace francilien, sur le thème des « Finistères ».

Shi Tchue, la pie bavarde
Les musiciens siffleurs de Shangaï.

Le 20 septembre 2008
à 18h15 (Serres d’Auteuil)

Le
21 septembre 2008
à 16h30 (Saint-Denis)

C’est pour les chinois, l’oiseau du bonheur: Shi Tchue, désigne la Pie bavarde. Le volatile jacassant, réputé pour sa volubilité, inspire même une tradition vocale, celle des siffleurs chinois. Langage sifflé (dans des feuilles d’arbres) et comme pour ce concert, art du kouxian (héritage de l’époque Han), pièce métallique (cuivre) ou de bambou, proche de notre guimbarde occidentale, imitant le chant des oiseaux, la discipline s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui. Elle a particulièrement inspiré le compositeur contemporain Nicolas Frize qui présente en création mondiale, sa nouvelle partition, Shi Tchue, pour six musiciens siffleurs dont les chants seront retraités en un dialogue fructueux, par l’électronique en temps réel. En regard, le pianiste chinois, Mu Ye Wu interprète plusieurs oeuvre de Debussy et Grieg.

Le programme est donné deux fois dans le cadre du Festival d’Ile de France, dans deux salons ouverts sur la nature.

Nicolas Frize: Shi Tchue, création pour six musiciens siffleurs. Claude Debussy: Images, deuxième Livre. Edvard Grieg: Pièces lyriques, extraits. Mu Ye Wu, piano. Musiciens siffleurs du Conservatoire de Shangaï.

L’enfance de loin
Kaija Saariaho, Frédéric Chopin

Lundi 6 octobre 2008
à 20h30, Théâtre des Bouffes du Nord

Voyage intérieur, personnel, expression de l’intime… le programme présenté à Paris, au théâtre des Bouffes du Nord, souligne combien Frédéric Chopin et la compositrice contemporaine, Kaija Saariaho, qui réside en France, à Paris, comme le compositeur romantique, partagent une même expérience, celle de l’exil. Les deux musiciens ont quitté leur pays, la Pologne pour le premier, la Finlande pour la seconde. Il s’agit d’évoquer de secrètes correspondances entre la musique de chambre des deux compositeurs, dont les replis de la sensibilité se dévoilent dans le chant des instruments convoqués: alto (car comme il le précise dans une lettre de 1830, Chopin préfère l’alto au violon), piano, violoncelle. Et quel violoncelle: celui intense, embrasé, nerveux de l’instrumentiste, Anssi Karttunen.

Kaija Saariaho: Ballade pour piano. Je sens un deuxième coeur, trio pour piano, violoncelle et alto. Vent nocturne pour alto solo et électronique. Frédéric Chopin: Ballade pour Nocturne opus 27 n°2. Ballade opus 52. Trio pour piano, violoncelle et alto opus 8. Interprètes: Anssi Karttunen, violoncelle. Steven Dann, alto. Tulja Hakkila, piano.

Edvard Grieg : Peer Gynt

Samedi 11 octobre 2008
(Saint-Quantin en Yvelines)

A partir de sa pièce Peer Gynt, écrite en 1867, Henrik Ibsen demande en 1874, au compositeur Edvard Grieg de mettre en musique la trame de l’action: Peer Gynt est un paysan oisif, figure type de l’anti héros, confronté aux épreuves d’un voyage éprouvant. Grieg mêle aux couleurs du sujet théâtral, ses propres évocations des mondes fantastiques et féeriques des trolls et des démons, silhouettes familières des contours norvégiens. Il en découle en 1876, une partition continue de 23 numéros qui apportent à Grieg, une renommée immédiate et tenace. En plusieurs tableaux oniriques, d’une exceptionnelle intensité dramatique, le compositeur offre au texte une ampleur de légende, celle d’une odyssée littéraire et musicale. Plus tard, il concevra un cycle en deux Suites (1888-1891) qui frappent d’autant plus par leur grandeur et leur efficacité poétique.

Au début de la Suite n°1, le soleil perce sous les nuages au matin, avant que l’orchestre n’évoque de façon poignante et dépouillée, la mort de la mère du héros, Ase. La danse d’Anitra qui suit, rétablit le climat de l’intrigue qui se déroule au Maroc, et non dans le grand nord comme on le croit souvent. Invité du Sheik, Peer est considéré comme un prophète: à ce titre la belle Anitra danse pour lui. Le quatrième et dernier tableau de la première Suite s’achève sur la présentation de Peer devant le roi des trolls.

Dans la Suite n°2, Ingrid, fiancée de Peer, se désole après le départ de celui qu’elle aime, après leurs noces. Suit la danse arabe, enjouée et prenante qui exprime la fascination qu’exerce sur l’âme du héros, la terre marocaine, ses confins africains. L’épisode suivant raconte le retour en bateau de Peer, tempête et bourrasque marquent son voyage, dans l’esprit du Vaisseau Fantôme de Wagner. La Suite se conclue par la chanson de Solveig, l’une des mélodie les plus éblouissantes composées par Grieg.

Le concert présenté par le Festival d’Ile de France comprend les Deux Suites sélectionnées par Edvard Grieg, en 1888 et 1891. Le programme ajoute la musique de scène composée pour la pièce de théâtre « Peer Gynt » d’Henrik Ibsen. Interprètes: Blandine Arnould, soprano. Orchestre National d’Ile de France. Yoël Levi, direction. Didier Sandre, récitant.

Illustrations: Pie bavarde. Kaija Saariaho. Edvard Grieg (DR)

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