vendredi 29 mars 2024
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Paris, Philharmonique de Radio France (avril 2012)
Dudamel joue la 3è de Brahms

Arte, maestro
dimanche 27 janvier 2013, 19h15

L’un des chefs d’orchestre prodiges de ces dernières années, le Vénézuélien Gustavo Dudamel, était, Salle Pleyel, à Paris en avril 2012 pour diriger l’Orchestre Philharmonique de Radio France dans l’intégrale des Symphonies de Brahms. C’est la 3ème des quatre symphonies que nous retrouvons ce soir dans Maestro: le concert a été enregistré le 13 avril 2012 à Paris.

Brahms commença la composition de sa 3ème Symphonie en 1880, mais c’est à l’été 1883 qu’il s’y consacra pleinement jusqu’à son achèvement. Elle fut créée le 2 décembre de la même année, à Vienne, par le chef d’orchestre Hans Richter, qui lui donna le surnom d’  » Héroïque  » en référence à la 3ème de Beethoven ainsi nommée. Le succès de la Symphonie fut immédiat, à travers toute l’Europe et jusqu’aux Etats-Unis.

Élève de Rodolfo Saglimbeni et de José Antonio Abreu (fondateur de l’Orchestre Simon Bolivar des Jeunes du Venezuela), Gustavo Dudamel remporte le concours de direction d’orchestre  » Gustav Mahler  » en 2004, puis reçoit les conseils de Claudio Abbado, Daniel Barenboïm, Sir Simon Rattle.
Il est tout à la fois le Directeur musical du Los Angeles Philharmonic depuis 2009 (contrat prolongé jusqu’à la saison 2018/2019), du Gothenburg Symphony Orchestra et de l’Orchestre Symphonique du Venezuela Simon Bolivar (depuis 1999). Bien que ses engagements aux Etats-Unis, en Suède et au Venezuela occupent déjà quarante-trois semaines de son emploi du temps annuel, il trouve encore le temps de se consacrer chaque saison aux meilleurs orchestres internationaux dont le Philharmonique de Radio France.


le feu intérieur

Etrangement, ce n’est pas le lutin malicieux et déchaîné qui s’offre aux caméras mais un musicien généreux certes surtout introspectif, intérieur, d’un calme émerveillé dont la tendresse pour les musiciens de l’Orchestre français s’exprime pendant la courte évocation des répétitions en préambule au concert proprement dit. Dudamel le sage, le tendre, le pudique: voilà une facette qu’on lui connaissait moins et qui relève le défi, ou plutôt les multiples sommets et épreuves de la 3è brahmsienne. Le geste est économe, la concentration totale et la communion avec les musiciens, idéale. C’est la 3è fois que chef et orchestre jouent ensemble: une entente humaine qui porte ses fruits et s’accomplit dans les 4 mouvements de la Symphonie de Brahms: curieusement, l’Héroïque de Brahms s’achève dans le murmure, la tendresse, un acte de foi et une confession libellée à demi mots.

La tendresse et la pudeur si intensément mises à l’honneur dans les 2 mouvements centraux (l’Andante évanescent et le fameux poco allegretto), sont serties par les mouvements I et II, ce dernier s’achevant en un calme recouvré qui contraste très fortement avec l’impétuosité majestueuse et tragique du I. Dudamel s’alanguit, ralentit, respire, accusant le chant particularisé des pupitres les uns après les autres: le chant des violoncelles au cœur du III (avec leurs échos fraternels: cor, hautbois, clarinette, chacun reprenant le thème principal d’une douce nostalgie); l’alliance emblématique cor et hautbois; clarinette axiale dans l’Andante, laquelle conclue le mouvement tout baigné d’amour tendre, de secrète extase…
La direction du maestro étonne par sa profondeur, sa tendresse comme sa gravité. Passionnant.

Réalisation : Isabelle Soulard (France, 2012, 43mn)
Coproduction : ARTE France, Camera Lucida, Radio France

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