lundi 24 mars 2025

69ème GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY : « Migration », du 18 juillet au 6 sept 2025 / Cycle « Changement III ». La dernière programmation de Christoph Müller s’annonce aussi engagée que flamboyante

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La dernière programmation de Christoph Müller s’annonce aussi engagée que flamboyante… Dans un édito particulièrement développé, le directeur général CHRISTOPH MÜLLER présente ainsi sa dernière édition. Après lui, à partir de l’édition 2026 (celle emblématique des 70 ans), le violoniste DANIEL HOPE, déjà familier de l’événement et proche du fondateur Yehudi Menuhin, prendra la direction générale et artistique du premier festival estival en Suisse… Chaque choix artistique, pour chaque programmation a su s’inscrire dans le sillon tracé par le fondateur, le violoniste légendaire Yehudi Menuhin, pour un festival de plus en plus durable : « Le droit des gens au calme, à un air et une eau purs, aux prairies et aux forêts, et à une alimentation saine, est inscrit dans la constitution de tous les Etats. » Yehudi Menuhin, fondateur du festival en 1957

 

 

MIGRATION… Quelles migrations ? La troisième et dernière année du cycle dédié au « changement » (2023-2025), – élaboré par Christoph Müller, qui accompagne ainsi le Festival jusqu’à son 70è édition en 2026, réalise de façon emblématique, l’équation : musique, migration, appartenance. Engagé, respectueux des nouvelles normes écologiques, le GSTAAD MENUHIN FESTIVAL a montré l’exemple et questionne ainsi à l’été 2025, : la migration, « l’un des plus grands défis mondiaux, autant sur le plan politique que sociétal ». 79 millions de personnes sont actuellement en fuite. 244 millions de personnes vivent avec un passé d’immigration (dont 30 millions d’enfants !) ; elles portent en elles les stigmates des violences, persécution, abandon du foyer et de la patrie (source : Département fédéral des affaires étrangères et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR).

 

Toujours la notion de migration questionne les valeurs de l’identité, des métissages, le fondement même des cultures et des sociétés. Et la musique exprime cette tension entre souffrance, désir et espoir : « Des notions centrales comme la mémoire, l’identité et l’appartenance deviennent, en l’intégrant, de puissants catalyseurs d’expression. La musique est le véhicule d’un désir insatiable et irrésistible de ce qui est familier, perdu ou abandonné. Mais c’est aussi une sorte de «stockage de données» pour les réfugiés ou les personnes issues de l’immigration: dans une perspective interdisciplinaire, la musique, en tant que lieu de mémoire, est capable, au travers d’échanges interculturels, de faire circuler des connaissances et des compétences entre les musicien·nes et les compositeurs / trices », explique Christophe Müller.

 

COMPOSITEURS ET MIGRATIONS… Le Festival 2025 interroge la migration sous quatre angles: «ORIGIN»: musique de la patrie, des racines; «ESCAPE TO EXIL»: musique de fuite et d’exil; «INNER EMIGRATION»: musique composée au sein de systèmes d’oppression totalitaires ou par des personnes qui, forcées ou volontaires, décident de se replier sur leur «moi intérieur» et trouvent ainsi le chemin de l’autolibération; NOSTALGIE: aspiration vers une patrie quittée, volontairement ou pas, expression d’une forme de «mal du pays».
ORIGIN : la série de concerts illustrent des thématiques très diverses, qui s’enrichissent mutuellement, dans lesquelles des formes de danse ou de chant populaires, folkloriques mais aussi séculaires, constituent souvent la base de nouvelles créations d’œuvres classiques: Fazil Say et ses Fantaisies du Bosphore, le projet «Nouveau Monde» des King’s Singers et les trésors musicaux des conquérants portugais et espagnols d’Amérique centrale et du Sud, ou le voyage d‘Avi Avital autour de la Méditerranée à partir de la musique traditionnelle des Pouilles, aux racines sonores traditionnelles puissantes.
ESCAPE TO EXIL : le processus de départ, de fuite, de vie en exil. Ainsi : l’exode, les souffrances incommensurables d’un peuple opprimé tels que sublimés par Haendel dans « Israël en Egypte », évoquant la libération des Israélites de l’esclavage des pharaons, surtout la célébration du Dieu libérateur et protecteur. La «Route des Balkans occidentale» mise en vibration par L’Arpeggiata, aborde les dangereuses voies de fuite empruntées par les réfugiés et migrants africains vers l’Europe via la Grèce, la Macédoine, la Serbie et la Hongrie, … Tandis que les musiques de Schulhoff, Jacobi et Hindemith dévoile comment le processus de création musicale peut naître d’un exil forcé – expression d’une forme d’abandon, de confrontation avec le passé, et plus encore peut-être de nostalgie… Ainsi, Serge Rachmaninov qui, en exil à Dresde (où il a déménagé avec sa famille en raison des troubles politiques et de l’incertitude née du «Dimanche sanglant» de Saint-Pétersbourg en 1905), qui ose enfin composer sa Deuxième Symphonie. « Dans la paix et la tranquillité d’un exil involontaire, il retrouve le chemin de la composition et crée une œuvre d’une beauté sombre. Le musicien se révèle un narrateur épique profondément enraciné dans l’âme populaire russe, comme en témoigne l’emploi de nombreuses citations de chansons folkloriques ». Et le Requiem de Verdi : ne pourrait-il pas, lui aussi, se lire comme une ode à la fuite, à l’évasion, une manière d’échapper à la vie terrestre pour se réfugier au paradis? Si dans le Dies Irae la fin du monde s’abat avec fracas sur l’humanité dans un frémissement symphonique terrifiant, Verdi laisse poindre un espoir de rédemption dans le Recordare Jesu pie. Et que dire de la fuite vers Rome d’Adalgisa et de Pollione dans l’opéra Norma de Bellini : elle est à la fois l’expression d’un départ et d’un nouveau départ, dans le cadre d’un drame où s’opposent amour et devoir.

Le GSTAAD MENUHIN FESTIVAL 2025 célèbre le 50è anniversaire de la mort de Dmitri Chostakovitch…. compositeur génial qui sut sous la terreur stalinienne concevoir un art musical singulier, engagé et aussi clandestin, à double voire triple sens… la figure le plus emblématique de l’exil intérieur…

Plus que jamais, la prochaine édition (69è) du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY promet l’exceptionnel artistique accordé aux thématiques les plus engagées. Toutes les infos, le détail des programmes, les artistes invités par Christoph Müller pour sa dernière programmation, sur le site du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL 2025 – du 18 juillet au 6 septembre 2025 : https://www.gstaadmenuhinfestival.ch/fr

 

L‘église de Saanen, cœur historique du Gstaad Menuhin Festival, où dès 1956, Yehudi Menuhin donnait ses premiers concerts…

 

 

 

 

approfondir

LIRE l’édito intégral de Christoph MÜLLER à propos de l’édition 2025 du 69è GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY : https://www.gstaadmenuhinfestival.ch/fr/programme-and-location/editorial-christoph-mueller

 

 

 

69ème GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY : juillet – septembre 2025

 

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