samedi 20 avril 2024

Compte rendu, festival. Montpellier, Festival Radio France-Occitanie-Montpellier, le 21 juillet 2017. Trio Cassard, La Marca, Bouchkov

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classiquenews motpellier festival trio cassard la marca par classiquenews compte rendu concert ete 2017_Cassard-Bouchkov-La  MarcaCompte rendu, concert. Montpellier, le 21 juillet 2017. Festival Radio France-Occitanie-Montpellier. Marc Bouchkov, violon ; Christian Pierre La Marca, violoncelle ; Philippe Cassard, piano. Fidèles à l’esprit de découverte qui anime le Festival depuis ses origines, Le trio formé par Marc Bouchkov, Christian Pierre La Marca et Philippe Cassard nous propose trois œuvres de compositeurs romantiques de l’aire germanique (même si Niels Gade était Danois), illustrant un quart de siècle de musique. Certains ont en mémoire le magnifique concert qui réunissait déjà, il y a un an jour pour jour, dans cette même salle, le violoncelliste et le pianiste. Les musiciens se connaissent et s’apprécient. Si chacun conduit brillamment sa propre carrière, leur plaisir à se retrouver et à jouer ensemble est manifeste. Le violon et le violoncelle sont d’une facture contemporaine à celle des œuvres. Pour autant, leurs cordes et leur réglage sont bien de notre temps, pour faire jeu égal avec le Steinway dont Philippe Cassard ne retient que les qualités.

Le plus beau des Mendelssohn

Les trois novelettes, opus 29, de Niels Gade, méritent le détour : de l’allegro scherzando, souple, d’une dynamique et d’une clarté rares, avec le lyrisme vrai de son passage central, à l’ample final, où la vigueur le dispute aux effusions, en passant par la belle romance élégiaque du larghetto… : nous sommes de plain-pied dans un romantisme sincère, sans fard, n’était la longue coda, un peu creuse, à la Beethoven.

De Ferdinand Ries, l’élève, le disciple et le secrétaire copiste de Beethoven, on attendait la richesse et la densité de l’écriture de son maître pour ce Trio opus 143. L’ut mineur y invitait tout particulièrement.  L’allegro con brio en porte la marque, avec sa thématique et ses contrastes accusés. Passée l’exposition, la surprise naît des influences nombreuses dont l’œuvre porte la marque. Malgré l’engagement de chacun, tout cela apparaît un peu gratuit et formel. Les accents schubertiens qui ouvrent l’adagio con espressione sont troublés par des éléments décoratifs, virtuoses, qui paraissent incongrus. Le prestissimo final permet à nos compères de s’amuser : endiablé, ce mouvement sent son Rossini, avec une bonne humeur, une virtuosité gratuite. Comment Ries, dont bien d’autres œuvres attestent des qualités, a-t-il pu céder aux caprices de son public pour réduire ce qui aurait pu être une pièce maîtresse à un divertissement brillant, mais fade, dépourvu de réelle personnalité ?

Comme il se doit, le meilleur a été réservé pour la fin : le premier Trio de Mendelssohn, en ré mineur, opus 49.  La première phrase du violoncelle nous promet de belles émotions, que la suite confirmera. L’harmonie des trois interprètes est parfaite, de la douceur, de la tendresse à la véhémence. La plénitude de leur jeu, la conduite du discours nous fascinent. L’andante con moto tranquillo – qui sera repris en bis – est admirable, sans aucun doute l’une des plus belles pages de toute la musique de chambre romantique. Le scherzo, aérien, féérique léger et bondissant, comme seul Mendelssohn sait les écrire (pensez au Songe d’une nuit d’été), avec ses couleurs et ses contrastes, nous enthousiasme. Le finale, allegro assai appassionato, est joué comme on n’en a pas le souvenir, tant le bonheur nous habite, de la première à la dernière note.  Peut-on mieux servir la musique de Mendelssohn ? Tout est là, sans que jamais le texte soit sollicité, on oublie la virtuosité des traits, toujours la musique règne.
On sait l’affection que le pianiste porte à Mendelssohn, dont le génie précoce reste sous-estimé. Ce soir, le violon profond et lyrique de Marc Bouchkov, et le violoncelle chaleureux de Christian La Marca n’ont fait qu’un avec le magnifique piano démiurge de Philippe Cassard. Enthousiasmant ! Le concert, retransmis par France Musique et d’autres radios de l’UER, peut être réécouté sur le site de la chaîne.

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Compte rendu, concert. Montpellier, Festival Radio France-Occitanie-Montpellier, le 21 juillet 2017. Niels Gade : Trois novelettes, op.29 ; Ferdinand Ries : Trio avec piano op. 143 ; Felix Mendelssohn : Trio n°1 op.49. Marc Bouchkov, violon ; Christian Pierre La Marca, violoncelle ; Philippe Cassard, piano.

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