mardi 16 avril 2024

COMPTE-RENDU, danse. BIARRITZ, le 8 août 2019. Marie-Antoinette / Malandain Ballet Biarritz

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique et à l’opéra - et notamment avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

COMPTE-RENDU, danse. BIARRITZ, Gare du Midi, le 8 août 2019. Marie-Antoinette par le Malandain Ballet Biarritz. Après avoir signé des ballets somme toute plutôt abstraits avec Nocturnes ou La mort du Cygne, Thierry Malandain revient à une pièce « avec histoire » (à l’image de Cendrillon ou de La Belle et la Bête) avec sa dernière création : Marie-Antoinette. Commandé par Laurent Brunner pour l’Opéra Royal de Versailles où la spectacle a été donné en mars dernier, il revient pour la troisième fois (en ce mois d’août) à la fameuse Gare du midi de Biarritz (base du Malandain Ballet Biarritz), après y avoir déjà été créé in loco en novembre 2018, puis repris en juin dernier.

 

 

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La pièce retrace – en quatorze tableaux – la vie de l’infortunée Reine de France depuis le jour de son mariage avec le Dauphin en 1770… jusqu’en octobre 1789, où des parisien.ne.s vinrent crier « A mort l’Autrichienne ! » sous les fenêtres du Château de Versailles. Entre ses deux dates, et de manière chronologique, Malandain évoque les grands épisodes de sa vie, tels que celui douloureux des sept années de mariage « non consommé » entre les deux royaux époux, et celui autrement heureux de la naissance d’un fils, qui laisse place à une touchante scène de maternité avec une poupée articulée incarnant le Dauphin. Il y a bien sûr également la rencontre avec le beau Fersen, parenthèse enchantée dans la vie de Marie-Antoinette, avant des jours plus sombres qui se terminent par la dernière scène du spectacle précitée, dont l’aboutissement sera sa décapitation en 1793. Une scène emblématique est également annonciatrice de ce funeste événement, celle où un divertissement royal montre Persée (superbe Hugo Layer !) parvenant à terrasser la terrible Gorgone en lui tranchant la gorge…

Pour le reste, on retrouve le langage gestuel propre et cher à Thierry Malandain, entremêlé de gestes plus baroques (poignets cassés, bustes torsadés…) que n’aurait pas renié Noverre, le grand maître de ballet d’alors. On retrouve également les toujours somptueux (et pleins de fantaisie) costumes du fidèle Jorge Gallado, qui signe également une scénographie épurée : une simple déclinaison de cadres sur fons de cieux orageux. Parmi les excellents danseurs et danseuses du Malandain Ballet Biarritz se démarque la gracieuse et élégante Claire Lonchampt, tandis que le Louis XVI de Mickaël Conte reste quelque peu effacé, mais à l’image du personnage historique qu’il incarne finalement… Il faut leur adjoindre Frederik Deberdt (Louis XV) et Patricia Velàzquez (Mme du Barry) qui se font remarquer lors d’un fougueux duo amoureux.

Petit regret de la soirée, c’est délesté de l’Orchestre symphonique d’Euskadi (en fosse lors de sa création) que nous assistons au spectacle, et nous devrons nous contenter d’une bande sonore (qui n’est pas un enregistrement de l’orchestre basque). Haydn y est le compositeur le plus représenté, notamment à travers sa célèbre triple symphonies illustrant le cycle d’une journée (Matin, Midi et Soir), mais aussi la non moins fameuse Symphonie N° 73 dite « La Chasse », une œuvre tout en mouvements rapides et syncopés, que vient tempérer par la suite la délicate « Danse des ombres heureuses », tirée de l’Oprhée et Eurydice de Gluck, lors de la scène de maternité.

La joie de danser et l’étonnante fluidité qui règnent pendant les quatre-vingt minutes du spectacle – en plus de la parfaite lisibilité de la trajectoire de cette figure complexe de l’histoire de France – emporte l’adhésion d’un public venu en masse… et qui ne boude pas son plaisir en multipliant les rappels à la fin de la représentation !

 

 

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Compte-Rendu, Danse. Biarritz, Gare du Midi, le 8 août 2019. Marie-Antoinette par le Malandain Ballet Biarritz – Illustrations : © Malandain Ballet Biarritz 2018 / 2019

 

 

 

 

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