jeudi 28 mars 2024

CD, critique. FRANCK : Quintette et Préludes (Dalberto, Novus – oct 2018, 1 cd Aparté).

A lire aussi

franck préludes quintette pour piano novus quartet critique cd classiquenews musique classique musique classique critique dalberto3000-700x700CD, critique. FRANCK : Quintette et Préludes (Dalberto, Novus – oct 2018, 1 cd Aparté). Il a beau défendre sa passion et son amour indéfectible pour l’écriture de Franck, « l’égal de Bach et Beethoven » au XIXè (du moins pour la bande à Franck, réunissant ses fidèles élèves, Duparc, Chausson, D’Indy), le pianiste Michel Dalberto (qui joue un Bösendorfer Vienna concert 20) déçoit dans son exposition des champs multiples d’un Franck effectivement colossal et intime. Les œuvres pour piano seul du Liégeois sont parmi les plus complexes, souvent caricaturées par méconnaissance profonde. Or rien de tel ici, mais, une dureté du son, qui défend une conception esthétique, moins caressante que démonstrative et toujours surpuissante (à notre avis) dont la tension réduit l’intime et le développement allusif autant qu’intime, au cœur pourtant de l’imaginaire franckiste. Les deux Préludes, en leur modernité récapitulative, surtout le Prélude, choral et fugue, qui récapitule tout le romantisme musical, de l’écoulement tendre schumannien, à l’éloquence spirituelle de Liszt, sans omettre la solidité de la clarté beethovénienne, sont à notre avis trop martelés, pas assez nuancés. Il faut absolument réécouter ce qu’en dit Benjamin Grosvenor pour comprendre le sens du secret dans la réitération des motifs cycliques pour atteindre et entrevoir les mondes parallèles, énigmatiques de ce Franck inatteignable.
Evidemment, la passion éruptive, voire incandescente, plus narrative du Quintette, met plus à son aise le pianiste qui joue forte d’un bout à l’autre. L’équilibre dans le Lento, aux climats vers l’indicible et le flottant, est plus chantant : mieux accordé et concordant, d’autant que le brio des instrumentistes se plaît davantage dans ce mouvement central noté extraverti : « con molto sentimento ». De fait, les 5 instrumentistes jouent souvent la saturation trop vite, trop dure…
Malgré un engagement ardent, la perte de tout un éventail de nuances (ces contrechamps et arrières plans proustéens sont absents : Franck n’est-il pas le plus proche du Vinteuil de la Sonate de Proust ?), le pianiste et ses jeunes partenaires asiatiques (coréens) du Quatuor Novus / Novus Quartet ne convainquent pas totalement. Ce poison, cette aspiration à l’évanescence qui fonde le wagnérisme régénéré de Franck, le plus captivant dans la sphère française, est à peine exprimé. Dommage. Pour nous la lecture est trop schématique et sans mystère. Voilà qui aurait donné raison à Saint-Saëns guère tendre vis à vis des œuvres de son confrère.

________________________________________________________________________________________________

CD, critique. FRANCK : Préludes, Quintette (Dalberto, Novus Quartet, octo 2018, 1 cd Aparté).

Michel Dalberto, piano / Novus Quartet
Jaeyoung Kim, violin
Young-Uk Kim, violin
Kyuhyun Kim, viola
Woongwhee Moon, cello

Prelude, Choral & Fugue in B-minor, M21
1. Prelude Moderato
2. Choral Poco più lento – Poco allegro
3. Fugue Tempo I

Prelude, Aria & Final in E-Major, M23
4. Prelude Allegro moderato e maestoso
5. Aria Lento
6. Final Allegro molto ed agitato

Piano Quintet in F-minor, M7
7. Molto moderato quasi lento
8. Lento, con molto sentimento 10’05
9. Allegro non troppo, ma con fuoco 8’53

10. Prelude Andantino
(from Prelude, Fugue & Variation in B-minor, M30 – arrangement Bauer/Dalberto)

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

CRITIQUE, opéra. PARIS, Théâtre des Champs-Elysées, le 26 mars 2024. LULLY : Atys (version de concert). Les Ambassadeurs-La Grande Ecurie / Alexis Kossenko (direction).

Fruit de nombreuses années de recherches musicologiques, la nouvelle version d’Atys (1676) de Jean-Baptiste Lully proposée par le Centre...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img