En septembre 2007, sur la scène du Metropolitan Opera de New York, la soprano française Natalie Dessay incarnait Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti. Plus qu’une énième prise de rôle, il s’agit d’une performance unanimement applaudie qui s’impose par son intériorité et sa crédibilité scénique et vocale. Celle qui se dit d’abord actrice (avant d’être chanteuse), à l’instar de Maria Callas, « est » Lucia: fragilité et subtilité du jeu, présence vocale grâce au diamant d’une voix totalement recouvrée… Autant de qualités qui ont confirmé son aisance et sa maestrià dans le répertoire du bel canto italien, celui préromantique de Donizetti, mais ausi de Bellini, comme l’attestent ses deux derniers albums discographiques: l’intégrale de l’opéra La Sonnambula de Bellini et son plus récent récital: airs d’opéras italiens, publiés par Emi Classics.
Dans ce court extrait (3mn30), Natalie Dessay chante la scène de la folie: à la fois jeune femme blessée, poupée cassée, mariée ensanglantée qui vient d’assassiner l’homme qu’elle doit épouser mais qu’elle n’aime pas, l’héroïne romantique perd pieds en une scène où les vocalises expriment son délire et sa folie hallucinée… Scène enregistrée le 24 septembre 2007 au Metropolitan Opera de New York. Nouvelle production. Mise en scène: Mary Zimmerman. Direction musicale: James Levine. © Emi Classics, The Metropolitan Opera
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Bellini: La Sonnambula, 2006
Alors que Cecilia Bartoli captive en nous restituant une autre identité vocale pour le rôle, exactement conforme au voeu du compositeur quand il créait le rôle pour Pasta et surtout Maria Malibran, un rôle sombre dont la vocalità souple et colorée était alors celle d’un mezzo soprano, Natalie Dessay s’inscrit plutôt dans la tradition musicale héritée de Callas et Sutherland, soprano claire et léger, mais avec deux arguments spécifiques: une agilité caloratoure inouïe et surtout un partenaire racé, nerveux, virile, au style articulé et fervent, bref épatant, l’Elvino de Francesco Meli. Lire notre critique intégrale de La Sonnambula de Bellini par Natalie Dessay (Pido, 2006. 2 cd Emi Classics)
Airs d’opéras italiens, 2007
La diseuse au chant diamantin et ciselé chez Bellini, renouvelle une vocalità épanouie, incarnée, d’une subtilité de ton, d’une maîtrise vocale, irréprochables. Natalie Dessay mêle plusieurs compositeurs italiens: au Bellini transcendé, ici à nouveau restitué, dans les rôles d’Elvira des Puritani et dans celui de Giuletta d’I Capuletti e Montecchi, la coloratoure française ajoute les grands rôles donizettiens: Maria Stuarda de l’opéra éponyme… Lire notre critique intégrale de l’album Airs d’opéras italiens par Natalie Dessay (1 coffret comprenant 1 cd audio + 1 extrait vidéo: la scène de la folie de Lucia di Lammermoor. Extrait intégral de 21 mn filmé en septembre 2007 au Metropolitan Opera de New York. Emi Classics)