Ludwig van Beethoven
Concerto pour violon
Bruxelles, Bozar
Vendredi 27 juin 2008 à 20h
Vadim Repin, violon
Brussels Philharmonic het Vlaams Radio Orkest
Michel Tabachnik, direction
Oeuvres couplées:
Ludvig van Beethoven: Egmont, ouverture, opus 84
Modeste Moussorsgky: Tableaux d’une exposition
Le violon de Vadim Repin, qui allie justesse stylistique et finesse arachnénenne, élégance suave de la sonorité, et technique ardente et méticuleuse, a récemment confirmé sa maturité éclatante dans le Concert pour violon de Beethoven, avec Riccardo Muti, dans un cd totalement convaincant. En outre complété par une Sonate à Kreutzer d’une force fusionnelle inouïe avec le pianisme irrésistible de Martha Argerich (un disque superlatif que nous avons souligné lors de sa sortie en octobre 2007: Concerto ppour violon de Beethoven par Vadim Repin et Riccardo Muti, 1 cd Deutsche Grammophon)
Ce concert du 27 juin 2008 qui clôt la saison 2007/2008 du Bozar de Bruxelles, en apothéose comme il se doit, nous offre aussi une lecture attentive autant que flamboyante des Tableaux d’une exposition de Moussorsgki, sous la baguette à la fois fluide et millimétrée du chef et compositeur, Michel Tabachnik (né en 1942 à Genève), décidément trop rare en France (heureux bruxellois).
Tableaux fraternels
Rappelons que l’oeuvre de Moussorsgki, Tableaux d’une exposition, n’a rien de descriptif ni d’illustratif. C’est une pièce intimiste et profonde, en hommage à un ami de coeur et de culture, défunt, le plasticien surdoué, Victor Hartmann, alter ego du compositeur, décédé le 23 juillet 1873. Architecte, metteur en scène, décorateur, aquarelliste… Hartmann est cet ami idéal dont l’énergie et les talents multiples comme l’emportement créateur furent déterminants pour l’élan compositionnel de Moussorsgki. En Hartmann, le compositeur voyait une figure incarnant son Boris Godounov. En visitant la rétrospective qui lui est consacrée dès octobre 1873, le musicien ressuscite son cher ami: chaque tableau de l’exposition suscite des épisodes musicaux intenses et sauvages, et c’est le propre visage de Moussorsgki qui apparaît en un phénomène de miroir fraternel, dans chaque intermède. Cycle majeur pour piano, la succession des 12 séquences poétiques fut plus tard orchestrée ( et avec quel art) par Maurice Ravel.
Illustration: Vadim Repin (DR)