lundi 12 mai 2025

The Prokofiev project à Pleyel: Valery Gergiev, LSO Paris, salle Pleyel. Les 18 et 19 mai 2009

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The Prokofiev Project
Valery Gergiev & LSO

Paris, salle Pleyel
les 18 et 19 mai 2009

Les 18 et 19 mai 2009, Paris accueille à la salle Pleyel, la suite du cycle Prokofiev (initié en octobre 2008, dans le même lieu, avec les Symphonies 1, 2, 6 et 7), défendu avec rage, fureur, ivresse par le chef russe Valery Gergiev et le London Symphony orchestra dont il est le chef principal. Au programme en mai 2009, les symphonies 3, 4 (dans ses deux versions, originale et révisée en 1947), 5-, et 2 concertos, nouvelles étapes d’une intégrale à suivre sans réserve dans la salle parisienne: Symphonie n°3 — Concerto pour piano n°3 — Symphonie n°4 (version révisée de 1947): lundi 18 mai à 20h, puis le lendemain (19 mai même heure): Symphonie n°4 (version originale) — Concerto pour violon n°2 — Symphonie n°5. Aux côtés du maestro, deux solistes d’exception Lang Lang (pour le Concerto pour piano du 18 mai), et le violoniste Vadim Repin (le 19 mai dans le Concerto pour violon).


3ème saison du LSO à Pleyel

« Comme d’autres grands cycles symphoniques, celui de Prokofiev recouvre l’ensemble de sa carrière musicale et contient nombre de commentaires parmi les plus profonds sur les circonstances extérieures, notamment historiques, qui ont influencé sa vie. Cependant, comme toujours chez Prokofiev, son esprit sardonique et sa dextérité sont tels qu’il est difficile de connaître ses véritables pensées.
De l’élégance classique de sa première symphonie, écrite à 26 ans, à la septième d’une apparente simplicité, écrite moins d’un an avant sa mort, Prokofiev parcourt toute l’étendue de sa technique de composition : expérimentale avec la forme symphonique de la N°2, empruntant largement à l’opéra dans la N°3 et la N°4 (quatrième qu’il révisera entièrement 17 années plus tard), jusqu’à un style symphonique plus mature dans les symphonies N°5 et N°6. Ses dernières œuvres portent par ailleurs les traces de son retour déçu sur le sol russe et témoignent, à la manière ambiguë de Chostakovitch, des évènements brutaux de la grande période de Staline.
La Septième et ultime symphonie, teintée de nostalgie, le voit revenir à un style plus simple et, dans la perspective du cycle entier, peut-être plus profond, précise Kathryn McDowell, directrice générale du LSO.

Valery Gergiev. Biographie: Après des études au conservatoire Rimsky Korsakov de Leningrad (classe du professeur Musin), Valery Gergiev remporte à 23 ans le concours Herbert von Karajan à Berlin. A l’âge de 35 ans, il est nommé directeur artistique du Kirov, et est depuis 1996 le directeur général du Théâtre Mariinky. Tout au long des années dévouées à ce théâtre, Valery Gergiev n’a eu de cesse d’en faire la meilleure compagnie au monde.
En 15 ans, le répertoire s’est considérablement élargi. A noter, le retour à Saint-Petersbourg des opéras de Wagner, tels Lohengrin, Parsifal, Der Fliegende Hollander, sans omettre la Tétralogie du Ring en allemand qui fut un événement en Russie. Valery Gergiev est le fondateur et le directeur artistique de nombreux festivals musicaux, notamment le Mikkeli Festival en Finlande, le Festival de la Mer Rouge, le Festival Gergiev à Rotterdam et le festival de Pâques à Moscou. Il est également la source d’inspiration des Nuits Blanches de Saint-Petersbourg.
Chef principal invité du Metropolitan Opera de 1997 à 2002, et du Rotterdam Philharmonique depuis 1995, Valery Gergiev est le Chef principal du London Symphony Orchestra.


Les Symphonies de Prokofiev

Genre essentiel chez Prokofiev, les 7 symphonies, composées de 1917 jusqu’à sa mort, reflètent l’évolution de son parcours compositionnel.
Dès sa Première symphonie, Prokofiev dévoile un langage extrêmement moderne tout en faisant revivre l’esprit des symphonies classiques par la rigueur de la forme et la tonalité claire de Ré majeur. En quatre mouvements, cette symphonie fait à la fois référence à l’écriture viennoise de la fin du XVIIIe siècle mais également à l’esprit de la musique populaire russe qui animera continuellement l’écriture mélodique de Prokofiev.
Dans sa Deuxième symphonie, qu’il voulait « faite de fer et d’acier » Prokofiev se place dans l’esthétique urbaniste et constructiviste des années 20. En seulement deux mouvements comme pour la dernière sonate de Beethoven qu’il appréciait particulièrement, cette symphonie montre dans un langage cru et violent la grande dextérité de l’écriture de Prokofiev qui n’hésite pas à utiliser la polytonalité et une rythmique exceptionnellement nerveuse.
La Troisième symphonie fut initialement composée comme une suite symphonique à partir de son opéra l’Ange de feu. Comme pour son opéra, on y retrouve l’influence de l’expressionnisme qu’il a découvert lors de son séjour en Occident. Formée en quatre mouvements, cette symphonie ne se veut pas une musique « à programme », mais s’inspire largement des différentes atmosphères de son opéra.
Commandée en 1930 par Serge Koussevitzky pour le cinquantième anniversaire de l’Orchestre de Boston et remaniée en 1947, la Quatrième symphonie est une fresque imposante, comme le seront les cinquième et sixième symphonies, qui reprend certains thèmes de son ballet Le fils prodigue. Si cette œuvre reste la plus rare en concert, son second mouvement montre cependant une remarquable limpidité lyrique dans la tonalité éclatante d’ut majeur.
Conçue comme « l’expression de la grandeur de l’esprit humain « , la Cinquième symphonie, a été composée à la fin de la seconde guerre mondiale. Cette grande symphonie est restée la plus populaire du cycle, sûrement en raison de sa passion épique qui lui donne une puissance imposante.
Sombre et inquiétante, la Sixième symphonie est dédiée à la mémoire de Beethoven, en raison de son numéro d’opus 111. À l’inverse des autres symphonies, le pessimisme et la gravité sont ici mis en avant et se voilent d’un halo d’inquiétudes et de tourments. Le final, d’une écriture relativement légère et transparente, apporte une libération ambiguë à la manière de son compatriote Dimitri Chostakovitch.
Avec la Septième et dernière symphonie, Prokofiev recherchera avant tout à écrire une œuvre simple, mélodique et pacifiée. Composée l’année précédant sa mort, elle témoigne d’un immense raffinement des timbres et le dernier mouvement, par son aspect rétrospectif et serein, peut apparaître comme un aboutissement de sa vie de compositeur. Cette symphonie reçut le prix Lénine en 1957.

cd

Valery Gergiev publie chez le nouveau label qu’il a fondé « Mariinsky », le premier opéra de Dmitri Chostakovitch, Le Nez (1930) d’après Gogol. Un album de 2 cd Mariinsky, événement du mois de mai 2009:


Dmitri Chostakovitch: The Nose, Le Nez (Gergiev, 2008)


La fascination musicale de la partition tient surtout au portrait que
brosse Chosta de son héros, Platon. Du protagoniste de Gogol,
Chostakovitch élabore le portrait d’un être en souffrance, démuni face
au spectacle de son propre nez devenu personnage autonome! Délire,
fantaisie, surréalisme à la fois tendre, ivre et grinçant voire
parodique, le premier opéra du compositeur est superbement compris par
Gergiev. Magistral


Illustrations: Valery Gergiev © A.Venzago

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