ARTE, le 7 dĂ©c 2018, 22h20. VERDI : ATTILA. En direct (ou presque) de La Scala de Milan, lâopĂ©ra de verdi créé Ă la Fenice de Venise le 17 mars 1846, ouvre ainsi sur le petit Ă©cran mais en direct, la nouvelle saison du théùtre scaligĂšne. On sait combien le librettiste de dĂ©part Solera, qui pourtant dut partir avant de livrer la fin de lâintrigue, se brouilla avec Verdi : celui ci commanda Ă Piave, un nouveau final, non pas un chĆur comme le voulut Solera, mais un ensemble (et quel ensemble! : un modĂšle du genre). Du nerf, du sang, du crime⊠le premier Verdi semble sâessayer Ă toutes les ficelles du drame sanglant et terrible. Au VĂš siĂšcle, la ville dâAquilĂ©e prĂšs de Rome, (au nord de lâAdriatique) fait face aux invasions des Huns et Ă la superbe conquĂ©rante dâAttila (basse). Ce dernier, cruel et barbare en diable, refuse toute entente pacifique avec le romain Ezio (baryton) ; câest pourtant ce dernier qui a lâĂ©toffe du hĂ©ros, patriote face Ă lâennemi Ă©tranger (« Tu auras lâunivers, mais tu me laisses lâItalie » / une dĂ©claration qui soulĂšve lâenthousiasme des spectateurs de Verdi, Ă quelques mois de la RĂ©volution italienneâŠ)
Au I : Attila marche sur Rome, mais frĂ©mit devant lâErmite dont il a rĂȘvĂ© la figure⊠cependant que parmi les vaincus, Foresto (tĂ©nor) rejoint la fiĂšre Odabella (soprano) qui entend se venger des Huns, arrogants, victorieuxâŠ
Au II : Attila dĂ©fie Ezio qui proteste vainement ; tandis que, coup de théùtre, Odabella dĂ©joue la tentative dâempoisonnement dâAtiila par Foresto : elle Ă©pouse mĂȘme le vainqueur AttilaâŠ
Au III : Odabella qui nâen est pas Ă une contradiction prĂšs, se repend, rejoint Foresto et tue son Ă©poux Attila, tandis que les troupes romaines menĂ©es par Ezio, le sauveur, attaquent les HunsâŠ
Sans vraiment de profondeur encore, ni dâambivalence ciselĂ©e, (cf la maniĂšre avec laquelle, les Ă©pisodes et les situations se succĂšdent au III), les personnages dâAttila ne manquent pas cependant de noblesse ni de grandeur voire de noirceur trouble (comme Attila, dĂ©vorĂ© par les songes et les rĂȘves au I, prĂ©figuration des tourments de Macbeth). Le protagoniste ici est une femme, soprano aux possibilitĂ©s Ă©tendues digne dâAbigaille (Nabucco) : ample medium, belcanto mordant, Ă la fois raffinĂ© et sauvage⊠comme la partition de ce Verdi de la jeunesse.
A Milan, sur les planches de La Scala, Riccardo Chailly dirige les forces locales, et la basse Ildar Abdrazakov incarne Attila, sur les traces du légendaire Nicolai Ghiaurov dans le rÎle-titre⊠(Davide Livermore, mise en scÚne)
distribution :
Attila : Ildar Abdrazakov
Odabella : Saioa HernĂĄndez
Ezio : George Petean
Foresto: Fabio Sartori
Uldino : Francesco Pittari
Leone : Gianluca Buratto
Plus dâinfos sur le site de la Scala de Milan / Teatro alla Scala :
http://www.teatroallascala.org/en/index.html