ON LILLE Orchestre National de Lille, saison 20 / 21 : concerts d’ouverture

SAISON 2020 2021 de l'Orchestre National de LILLEON LILLE : saison 2020 – 2021 / ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE. A partir des 24 et 25 sept prochains, l’Orchestre National de Lille fait sa rentrée… Somptueux éclectisme qui grâce à plusieurs fils rouges approfondit encore ce geste désormais caractérisé, acquis sous la direction du chef Alexandre Bloch, directeur musical depuis 2016. La saison dernière, l‘épopée mahlérienne (Symphonies de Mahler) a ciselé un son et une articulation passionnante à suivre, dont classiquenews s’est fait l’écho (reportage spécial Symphonie n°8 de Mahler). Sur le thème générique du HÉROS, l’Orchestre lillois interroge la fabuleuse odyssée des compositeurs « héroïques », de Berlioz (Symphonie Fantastique, le 18 fév 2021) à Richard Strauss (Ein Heldenleben / une vie de héros, 11 et 12 février 2021)… de Beethoven (Eroica par Alexandre Bloch, le 18 nov ; 5è symph par JC Casadesus, les 20 et 21 avril 2021) à Poulenc et Bartok… hymne flamboyant exprimant comme en miroir les mystères de l’être humain – vertiges et espoirs, tout en permettant à la formidable forge orchestrale de se dévoiler…
Le violoniste énergique et charismatique Nemanja Radulovic inaugure une résidence au sein de l’orchestre, promesse de futurs accomplissements à suivre aussi (récital piano et violon le 15 oct).
Lui-même laboratoire de nouvelles formes musicales, l’ON LILLE Orchestre national de Lille prend soin de renouveler le déroulement et l’expérience du concert : il diversifie son offre et pense au plus large public possible ; notons deux figures du jazz contemporain qui paraissent cette saison, sources de nouveaux métissages (Erik Truffaz le 10 déc, et Chilly Gonzales le 5 février 2021 ; côté ciné-concerts, deux rendez-vous sont tout autant immanquables (week end Hitchcock : Psychose, le 30 oct et Vertigo le 31 oct ; et Mary Poppins, les 6 et 7 mai 2021).

Les tempéraments solistes ne manquent pas ; ils émaillent la saison de leur sensibilités volontaires : le pianiste (et compositeur) Kit Armstrong, les 12 et 13 nov 2020 ; la violoniste Patricia Kopatchinskayja (Concerto de Tchaikovski, les 3 et 5 déc 2020) ; le claveciniste Justin Taylor (15-22 mai 2021), …
Alexandre Bloch poursuit son travail en profondeur comme en diversité sur les répertoires : promettant plusieurs grands moments de musique française (entre autres) : Fauré, Escaich (Concerto pour orgue n°1, Symphonie de Chausson, le 14 janv 2021 ; Prélude à l’après midi d’un faune,, tout en soulignant l’acuité sensible de la violoniste Veronika Eberle dans le Concerto n°1 de Prokofiev, le 18 fév 2021 ; …

L’Orchestre National de Lille soucieux de la parité, invite de nombreuses cheffes d’orchestre : Alevtina Ioffe (30 sept / 1er oct), Elena Schwarz (18 nov), Elim Chan (8 avril 2021), Anna Rakitina (18 mai), Kristina Poska (20 mai)…
Enfin l’opéra est de la partie, rendez vous installé à présent depuis les précédents Pêcheurs de perles de Bizet, premier opéra réalisé sous la baguette d’Alexandre Bloch, puis Carmen… cette saison, place aux vertiges d’une femme blessée : La voix humaine avec Véronique Gens (le 28 janv 2021 – le concert prolonge ainsi l’enregistrement de l’automne 2020)… avant le rendez vous de l’été (annoncé les 7, 8 et 10 juillet 2021 (l’ouvrage mystère, bientôt démasqué, concilie voyage en Crête et jeu de l’oie…). Autre temps fort : Thamos, Roi d’Egypte de Mozart (David Reiland, direction, le 15 avril 2021). Les wagnériens pourront se délecter de deux programmes : Hartmut Haenchen, direction / le 4 fév 2021 puis Kazushi Ono, direction / les 31 mars et 1er avril 2021 … L’ONL saura-t-il tisser dans ses diaprures et résonances spirituelles complexes, la somptueuse soie wagnérienne ?

De sept à nov 2020, les concerts prennent en compte les mesures sanitaires (formations et audiences réduites, programmes joués sans entracte…). De quoi sécuriser l’expérience musicale au Nouveau Siècle dont l’Auditorium est devenu l’écrin des grandes réalisations de l’Orchestre National de Lille.
A l’extrémité de la saison, le concert de clôture (les 24 et 25 juin 2021) affiche d’ultimes délices et promet de nouveaux sommets : création française de « Triumph to Exist » de Lindberg (œuvre chorale sur le texte de la poétesse Edith Södergran) et comme une apothéose, Symphonie n°9 de Beethoven sous la direction d’Alexandre Bloch.

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REPORTAGE VIDEO. L’ONL Orchestre National de Lille à l’épreuve de la covid 19. Comment l’Orchestre a t il lancé sa nouvelle saison 2020 2021, comment s’adapte-t-il aux contraintes nouvelles imposées par les mesures sanitaires ? Quel est son fonctionnement en terme de relation au public, de programmation et de billetterie ? Comment le travail des musiciens se poursuit-il avant le retour de l’Orchestre au complet sur la scène ?

Reportage exclusif PARTIE 1 / 2 © studio CLASSIQUENEWS 2020 – Réalisation : Philippe-Alexandre PHAM – Entretiens avec François Bou (Directeur Général), Alexandre Bloch (directeur musical), Fabio Sinacori (délégué artistique), Edgar Moreau (violoncelle / Concerto pour violoncelle n°1 de Haydn, concert d’ouverture du 24 sept 2020 au Nouveau Siècle à Lille)…

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sélection

11 concerts majeurs

de l’Orchestre National de Lille
/ saison 2020 – 2021/

Quelques temps forts à ne pas manquer :

 

Jeudi 24, Ven 25 sept 2020 – concert d’ouverture
HAYDN : Concerto pour violoncelle n°1 / Edgar Moreau, violoncelle
Bartok : Divertimento pour cordes
Alexandre Bloch, direction

 

 

Mer 7, Jeudi 8 oct 2020
Tchaikovski : Variations sur un thème Rococo (Mischa Maisky, violoncelle)
R. Strauss : Métamorphoses
Alexandre Bloch, direction

 

 

Jeudi 22, Dim 25 oct 2020
Ravel : Pavane pour une infante défunte
Hindemith : Trauermusik
Henri Casadesus : Concerto pour alto
Beethoven : Symphonie n°1
Jean-Claude Casadesus, direction

 

 

Jeudi 12 nov 2020
BEETHOVEN : Concerto pour piano n°2 (Kit Armstrong, piano)
Symphonie n°4
Jan Willem de Vriend, direction

 

 

Jeudi 14 janvier 2021
Escaich : Concerto pour orgue n°1 (Thierry Escaich, orgue)
Chausson : Symphonie
Alexandre Bloch, direction

 

 

Jeudi 28 janvier 2021
POULENC : La voix humaine (Véronique Gens, soprano)
Alexandre Bloch, direction

 

 

Jeudi 11, Ven 12 fév 2021
R. Strauss : Une vie de héros / Ein Heldenleben
Michael Schonwandt, direction

 

 

Mer 31 mars, Jeudi 1er avril 2021
WAGNER : Parsifal, extraits
R. Strauss : Quatre dernier lieder / Ver Letzte Lieder (Ingela Brimberg, soprano)
Chostakovitch : Symphonie n°6
Kazushi Ono, direction

 

 

Jeudi 18 fév 2021
Debussy : Prélude à l’après midi d’un faune
Berlioz : Symphonie fantastique
Prokofiev : Concertopour violon n°1 (Veronika Eberle, violon)
Alexandre Bloch, direction

 

 

Jeudi 15 avril 2021
MOZART : Thamos, roi d’Egypte
Concerto pour piano n°20 (Marie-Ange Nguci, piano)
David Reiland, direction

 

 

jeudi 24, Ven 25 juin 2021
Lindberg : Triumph to Exist
BEETHOVEN : Symphonie n°9
Alexandre Bloch, direction

 

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CONSULTER TOUS LES CONCERTS de la saison 2020 – 2021 de l’ON LILLE
ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE:
https://www.onlille.com/saison_20-21/

 

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Orchestre National de Lille : Alexandre BLOCH, bienvenue Maestro !

bloch-alexandre-maestro-mahler-gustav-symphonie-n6-concert-critique-classiquenews-lille-nouveau-siecle-concertFRANCE 3, lun 4 mai 2020, 23h. ON LILLE : Orchestre National de Lille. Dans les coulisses de l’Orchestre National de Lille : « bienvenue maestro ! «  au programme de ce docu remarquable, la prise de fonction du nouveau directeur musical du National de Lille, Alexandre Bloch, baguette énergique et d’une rare ouverture artistique à l’heure du numérique, une sorte de « Bernstein 2.0 ». Le documentaire diffusé par France 3 hauts de France met l’accent sur l’accueil par les instrumentistes de l’Orchestre National de leur nouveau chef : successeur du légendaire Jean-Claude Casadesus, fondateur, Alexandre Bloch est aujourd’hui l’atout majeur de l’Orchestre par son entrain, son énergie et une curiosité tout horizon qui permet aujourd’hui à l’ON LILLE de se distinguer au sein du TOP 5 des meilleurs orchestres français.

L’intelligence des choix artistiques singularise actuellement la phalange lilloise : chaque programmation chaque nouvelle saison permet de mesurer ce en quoi un orchestre peut être nécessaire à la vie de la cité. Mieux, Alexandre Bloch sait choisir des œuvres ambitieuses qui inscrivent l’orchestre au cœur d’un dispositif musical qui offre aux instrumentistes des possibilités d’expression et de dépassement unique dans l’Hexagone. L’opéra et les œuvres hors normes, grâce à l’implication d’autres phalanges et formations du territoire des Hauts de France, ont été ainsi réalisés, attestant d’un niveau musical particulièrement convaincant. On l’a vu d’abord avec l’enregistrement des Pêcheurs de Perles de Bizet dont Alexandre Bloch a su exprimer la juvénilité palpitante (grâce aussi à une distribution de jeune chanteurs français dont Julie Fuchs, Cyrille Dubois…) ; puis avec l’oratorio symphonique et rock de Bernstein, MASS, délirant, inclassable et viscéralement fraternel ; enfin avec la 8ème symphonie dite des « Mille » de Gustav Mahler, point d’orgue de l’intégrale des symphonies mahlériennes qui a marqué l’année 2019. Jusqu’au nouveau festival d’opéra, chaque été, inauguré depuis 2019, avec Carmen et en 2020, Turandot…

bloch alexandre docu film bienvenue maestro presentation annonce critique sur classiquenewsLe film « Bienvenue Maestro » est le fruit d’un compagnonage sur mesure : pendant un an, Georges Tillard a suivi Alexandre Bloch au plus près de sa relation avec les musiciens, le répertoire et les publics nordistes. Le docu identifie ce qui au cœur du métier de chef d’orchestre : la rigueur, la sincérité, le travail qu’il faut accumuler pour faire naître le frisson du public ; surtout une certaine manière de communiquer aux musiciens pour les galvaniser et les impliquer sur une partition particulière.

En filigrane, le sujet chercher à saisir ces instants de grâce nés de l’entente voire de la complicité admirative entre le chef et les musiciens : « capter la musique en train de naître », tel « un pur moment d’alchimie créatrice qui donne envie à un orchestre de suivre son chef, et au public de se laisser enchanter, en toute confiance ». De quoi nous régaler en ces temps de frustration et de confinement où l’idée même de nous réunir pour partager un concert symphonique est désormais irréalisable et si lointaine. Incontournable.

france3 logo 2019 2019FRANCE 3, lun 4 mai 2020, 23h. ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE / « Bienvenue Maestro » Documentaire / sur France 3 Hauts-de-France
A revoir sur FRANCE 3 HAUTS DE FRANCE : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/emissions/les-documentaires-de-france-3-nord-pas-de-calais/documentaire-inedit-bienvenue-maestro-1407691.html

ONL LILLE : 8è Symphonie de MAHLER (reportage nov 2019)


mahler-mille-ONL-LILLE-alexandre-Bloch-vignette-classiquenewsREPORTAGE vidéo 8è symphonie de MAHLER... ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE, Alexandre BLOCH. La 8è Symphonie des Gustav Mahler est un Everest orchestral, choral et lyrique créé en 1910 dont le colossal des effectifs (jamais vu jusque là, d’où son sous titre « des Mille », pour 1000 musiciens sur scène) égale l’exigence morale, poétique, spirituelle. Présentation de la partition composée d’une première partie de tradition contrapuntique traditionnelle mais revisité (Hymne « Veni Creator Spiritus »), puis d’une seconde partie qui aborde comme un opéra, la dernière partie du second Faust de Goethe. Y paraissent de nombreux personnages Magna Peccatrix, Pater Ecstaticus, Pater Profundus, Doctor Marianus, Mulier Samaritana, Maria Aegyptiaca, … enfin Mater Gloriosa, sans omettre les choeurs des anges, le chÅ“ur Mysticus en une fresque flamboyante qui exprime les forces vitales de l’Amour et le pouvoir de l’Eternel Féminin, source de salut et de rédemption pour le monde et l’humanité. Entretien avec les interprètes et les parties engagées dans la réalisation de ce défi suprême pour l’Orchestre National de Lille. C’est l’un des jalons du cycle événement dédié aux Symphonies de Gustav Mahler par l’Orchestre National de Lille et Alexandre BLOCH, directeur musical. 12mn – © studio CLASSIQUENEWS  -  réalisation : Philippe-Alexandre PHAM (nov 2019)

 

LILLE. La Magie de Broadway au Nouveau Siècle

Broadway_slide_328px_19-20LILLE, ONL, 12, 15, 17, 18 déc. RICHARD RODGERS : comédies musicales. L’ESPRIT DE BROADWAY POUR LES FETES DE NOEL 2019… Né en 1902 à New York, Rodgers a composé plus de 900 mélodies et plus de 40 comédies musicales, en particulier en complicité avec les paroliers Lorenz Hart et Oscar Hammerstein II. Son sens mélodique, sa capacité à relancer les rebonds dramatiques dans chaque drame musical en font le génie de Broadway, récompensé comme peu avant lui (titulaire du prestigieux prix Pulitzer). Il est influencé par Victor Herbert et Jerome Kern et commence à percer au milieu des années 1920, à Broadway, Londres. Après le crac et la crise de 1929 et 1930, Rodgers rejoint Hollywood, conçoit avec Hart, plusieurs chansons devenues culte (Blue Moon). Puis le retour à Broadway se réalise en 1935, où le duo enchaîne les comédies triomphales, jsqu’au décès de Hart en 1943 : Jumbo (1935), On Your Toes (1936, comprenant le ballet Slaughter on Tenth Avenue, chorégraphié par Balanchine), Babes in Arms (1937), I Married an Angel (1938), The Boys from Syracuse (1938), Pal Joey (1940), By Jupiter (1942)…

 

 

L’ESPRIT DE BROADWAY POUR LES FETES DE NOEL 2019… L’Orchestre National de Lille affiche la fièvre de Broadway pour les fêtes de fin d’année

 

 
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Les mélodies du bonheur
Les plus belles comédies musicales de Richard Rodgers
Jeudi 12, mardi 17, mercredi 18 décembre, 20hboutonreservation
Dimanche 15 décembre 17h
Lille – Auditorium du Nouveau Siècle
TARIF 1
RÉSERVEZ votre place
https://www.onlille.com/saison_19-20/concert/les-melodies-du-bonheur/

 

 

 

Extraits des comédies musicales
de Richard Rodgers
La Mélodie du bonheur
South Pacific / Le Roi et moi
Carousel / Pal Joey
Oklahoma ! …

Orchestre National de Lille
Direction : Tom Brady  -  
Chant : Alysha Umphress, Lora Lee Gayer,
Samantha Massell, Ben Davis, Cody Williams

 

 

EN LIRE +

 

 

La CARTE CADEAU de l’Orchestre National de Lille

carte-cadeaux-orchestre-national-de-lille-offre-noel-2019-classiquenewsNOËL 2019. IDEE DE CADEAUX N°1. L’Orchestre National de Lille propose des idées exemplaires qui facilitent l’accès à la musique classique. Avec les cartes cadeaux, éditées par l’Orchestre lillois, il est désormais possible de faire vivre à vos proches, à vos amis, aux membres de votre famille, la magie de l’Orchestre et de son auditorium du Nouveau Siècle, écrin acoustique aux possibilités spectaculaires, visuelles, acoustiques, technologiques… L’Orchestre National de Lille regorge d’idées et de dispositifs inventifs qui renouvellent l’expérience musicale : conférences, débats, rencontres avec les artistes, concerts connectés et participatifs, ciné-concerts, enregistrements réalisés en interne, opéras mis en espace,… la dynamique symphonique a désormais établi sa résidence au Nouveau Siècle à Lille : vivez en l’expérience grâce à la carte cadeau

OFFREZ, PARTAGEZ L’EXPÉRIENCE ORCHESTRALE LILLOISE

CRÉDITEZ le montant de votre choix (pas de minimum ni de maximum) ; la carte est valable tout au long de la saison.
À noter : la carte cadeau est utilisable en une ou plusieurs fois à l’accueil-billetterie Orchestre National de Lille – 3 place Mendès France à Lille ou par téléphone au 03 20 12 82 40.

INFOS & RESERVATIONS ici :
https://www.onlille.com/saison_19-20/carte-cadeau_18-19/

 

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LILLE. Symphonie n°1 de CHOSTAKOVITCH par l’ONL / JC CASADESUS

casadesus_603x380 Ugo ponte ONLLILLE. Les 6, 7 nov 2019. ONL, JC Casadesus. CHOSTAKOVITCH : symph n°1. L’Orchestre National de Lille et Jean-Claude Casadesus nous offrent dans ce programme riche en contraste deux tempéraments toalement opposés : la simplicité solaire d’un Mendelssohn fauché trop tôt (1845), et la sensibilité plus ambivalente du jeune Chostakovitch de 1926, inspiré par une ironie de plus en plus caustique voire grinçante. Et pour débuter la frénésie sanguine et méditerranéenne d’un autre jeune compositeur fougueux, Hector Berlioz à l’époque de son Carnaval Romain (ouverture) : en réalité, la partition du Romantique français datée de 1844, est une ouverture alternative à son opéra (maltraité) Benvenuto Cellini, comédie shakespearienne d’une exceptionnelle viitalité. Berlioz y recycle en particulier le duo Cellini et Teresa (Vous que j’aime plus que ma vie), confronté au grand chœur collectif du Carnaval proprement dit.

dmitri-chostakovitchD’une vitalité inédite dans l’œuvre de Dmitri Chostakovitch, son opus symphonique n°1 a certes ce goût du sarcasme et de la terreur rentrée, mais éblouit surtout par sa « joie de vivre », une ivresse sincère et désinvolte que ne connaissait pas de la part du compositeur qui manie comme personne le double langage. JC Casadesus aborde la partition créée à Leningrad en mai 1926 avec l’ardeur et la précision qui sied à une exceptionnelle versatilité, servi par une orchestration habile et raffinée ; le jeune compositeur encore élève du Conservatoire (19 ans) n’hésite pas à maintenir ses options de composition, contre l’avis d’un Glazounov pltuôt réservé sur la sonorité de certains passages… Déjà l’humour apparent du premier mouvement (Allegro) sonne ambigu ; d’autant que le scherzo (Allegro ou 2è mouvement) précise cette ironie encore vacillante au début… qui soustend et porte la maturité du Finale dont le caractère sombre voire amer révèle la vraie personnalité de Chostakovich : plus inquiète et analytique que bavarde ; sauvage et hypersensible ; consciente malgré elle, des terreurs qui menacent dans l’ombre proche.

mendelssohn elias cd felix-mendelssohn-bartholdy_jpg_240x240_crop_upscale_q95Le programme du concert comprend également le sublime Concerto pour violon n°2 de Mendelssohn, sommet de romantisme lumineux, intense, condensé, lui aussi sans effusion gratuite. Avec le violoniste albanais Tedi Papavrami. L’opus 64 est souvent le sujet d’un malentendu, permis par l’apparente simplicité brillante de son écriture ; rien de tel ici tant Mendelssohn y reste comme Mozart, d’une économie qui signifie non virtuosité mais sincérité et vérité. Amorcée dès 1838, achevée en 1844, le Concerto est créé à Leipzig en mars 1845… quelques mois plus tard, Felix Mendelssohn s’éteignait à l’âge de 36 ans.

 

 

 

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Mercredi 6 & jeudi 7 novembre 20hboutonreservation
Lille – Auditorium du Nouveau Siècle
Voyage romantique

Berlioz
Le Carnaval romain, ouverture
Mendelssohn
Concerto pour violon en mi mineur
Chostakovitch
Symphonie n°1

ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE   –  Direction : Jean-Claude Casadesus  -  
Violon : Tedi Papavrami

 

 

 

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https://www.onlille.com/saison_19-20/concert/voyage-romantique/

 

 

En région
Pas de billetterie O.N.L / billetterie extérieure
Soissons Cité de la Musique et de la Danse – Vendredi 8 novembre 20h
Infos et réservations : 03 23 59 83 86
Anzin Théâtre – Samedi 9 novembre 20h
Infos et réservations : 03 27 38 01 10

 

 

Présentation du programme par l’Orchestre National de Lille : “Immense musicien et remarquable homme de lettres, le violoniste albanais Tedi Papavrami possède un parcours artistique hors du commun. Son archet virtuose, à la fois pur et lyrique, sera l’instrument idéal pour enchanter les emportements romantiques et la féérie bondissante du splendide Concerto pour violon n°2 de Mendelssohn. Créée en 1926, la Symphonie n°1 est l’une des Å“uvres les plus joyeuses de Chostakovitch. Bien sûr, on y retrouve le goût du sarcasme, les brusques changements d’humeur et le romantisme noir du compositeur russe. Mais la symphonie trace également une montée en puissance, magistralement conduite par Jean-Claude Casadesus.”

 

“Romantic journey
The remarkable Tedi Papavrami enchants Mendelssohn’s splendid Violin Concerto No. 2 in E min. Premiered in 1926, Symphony No. 1 is one of Shostakovich’s most jubilant works, building to a powerful ending, all under the baton of Jean-Claude Casadesus.”

Aude Extremo, nouvelle Carmen à LILLE

carmen-bizet-alexandre-bloch-opera-lille-onl-orchestre-national-de-lille-annonce-opera-critique-opera-classiquenews-juillet-2019LILLE, ONL : BIZET : CARMEN, les 9, 11 et 12 juillet 2019. L’Orchestre National de Lille et son directeur musical, Alexandre BLOCH concluent la saison 2018 – 2019 avec l’opéra romantique français le plus populaire : Carmen. C’est un ouvrage aussi lyrique que symphonique, où inspiré de Mérimée, le compositeur Bizet, à l’époque des impressionnistes, renouvelle la langue orchestrale par son sens des couleurs et de la mélodie. Si l’action se déroule en Espagne, Bizet ne voyagea jamais jusque là; et son hispanisme demeure fantasmé, chromatique, sensuel… d’une force poétique exceptionnelle, vraie correspondance avec la peinture de Manet, lui aussi passionné par les sujets ibériques. Comme la grande Olympia (1863), scandaleux nu en grand format, Bizet exprime la volupté râgeuse et exacerbée de Carmen, la cigarière de Séville dont la liberté provocante vaut bien la nudité érotique de Manet.
Comme pour mieux rendre digeste la franchise érotique de Carmen version Bizet, ses librettistes outrepassent la fidélité à Mérimée : Meilhac et Halévy (si en verve chez Offenbach), tempèrent ainsi la tragédie sulfureuse de Carmen en inventant le personnage de Micaëla, blonde angélique qui fiancée au brigadier José, tente de lui rappeler, ses devoirs de fils, ses vœux amoureux, sa sagesse raisonnable. Evidemment, José fera tout à fait l’inverse de tout cela.

bizet-portrait-georges-bizet-carre-classiquenews-portraitDans le cadre d’un nouveau cycle musical estival « Les Nuits d’été », l’ONL, Orchestre National de Lille se dédie à présent aux grands ouvrages lyriques. Carmen inaugure ce festival d’un nouveau genre qui en 3 dates, les 9, 11 et 12 juillet 2019, profite de l’excellente acoustique du Nouveau Siècle, auditorium moderne, résidence de l’Orchestre National de Lille. La version qu’a choisi Alexandre Bloch, directeur musical de l’Orchestre, est inédite, produisant une mise en espace avec illustrations et narrations, et un récitant dont les textes remplaçant les récitatifs parlés et chantés, sont nouveaux.

 

 

 

A LILLE, une CARMEN inédite
animée, illustrée, narrée…

 

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Alexandre Bloch qui dirige ici l’opéra intégral pour la première fois, entend montrer le génie d’un Bizet de 36 ans, mort trop tôt, dont l’orchestre chatoyant assure une synthèse de tout l’opéra français : lumière tragique voire éblouissante, couleurs méditerranéennes (rapidement opposées, par Nietzsche, aux brumes culpabilisantes de Wagner)… justesse des caractères : Carmen arrogante et libre ; Escamillo le torero, viril et vainqueur ; face au ténor, José, plus complexe, entre amant blessé, ténébreux et fou sanguin, nerveux autant que jaloux.

Le chef prolonge ainsi son travail sur l’écriture dramatique de Bizet dont il a, il y a deux ans, ressuscité dans une version urtext, la magie et l’onirisme romantique des Pêcheurs de perles (2017, cd CLIC de CLASSIQUENEWS).

Bizet a tout donné dans Carmen, jusqu’à perdre la vie, victime d’une rupture d’anévrisme selon la légende.
Dans cette vaste fresque orchestrale, souvent enivrante, douée de superbes intermèdes symphoniques, Alexandre Bloch distingue quelques passages particulièrement réussis : au III, l’air des cartes « où Carmen tire à chaque fois la mort » ; à la fin du même acte III : la folie de Don José qui comme une déclaration clé, dit à Carmen : « tu me suivras jusqu’au trépas …, puis la brutalise. À la fin de ce passage, il apprend que sa mère est sur le point de mourir et s’écrie : Ma mère, ma mère… . Il décide alors de suivre Micaëla avant de se retourner vers Carmen en lui lançant : Sois contente je pars, mais nous nous reverrons… »

Opéra comique, c’est à dire avec récits et dialogues parlés, Carmen créé le 3 mars 1875, est à Lille, est présenté dans un dispositif semi-scénique; Alexandre Bloch souhaitant surtout se concentrer sur la musique qui il est vrai vaut bien des mises en scènes. Les récitatifs parlés-chantés accompagnés par l’orchestre (écrits par Ernest Guiraud après la mort de Bizet) sont écartés, et c’est l’humoriste Alex Vizorek qui assure la narration. Le « plus » du spectacle, qui devrait séduire le grand public : les illustrations et animations de Grégoire Pont dont on se souvient des réalisations poétiques pour L’Enfant et les sortilèges de Ravel (Lyon, 2016) : ses dessins assureront le contexte visuel de chaque tableau dramatique. Nouvelle production événement.

 

 

 

carmen-bizet-alexandre-bloch-opera-lille-onl-orchestre-national-de-lille-annonce-opera-critique-opera-classiquenews-juillet-2019ENTRETIEN avec François BOU, directeur général de l’Orchestre National de Lille à propos de Carmen 2019 et du nouveau cycle lyrique estival au Nouveau Siècle, ” Les Nuits d’été”…  Distribution, illustrateur, récitant… , place de la musique et retour à Mérimée… François Bou présente Carmen dans le dispositif particulier de l’Auditorium du Nouveau Siècle à Lille. LIRE notre entretien complet

 

 

 

 

 

 

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BIZET : Carmen
LILLE, Nouveau Siècle
Les 9, 11 et 12 juillet 2019 à 20h

RESERVEZ VOTRE PLACE
https://www.onlille.com/saison_19-20/concert/carmen/

 

 

 

Version semi-scénique / 
Durée : environ 2h40 minutes + entracte
Création le 3 mars 1875 à Paris

Orchestre National de Lille
 / Direction : Alexandre Bloch
Chœur de l’Opéra de Lille – chef de chœur : Yves Parmentier
 / Chœur maîtrisien du Conservatoire de Wasquehal – chef de chœur : Pascale Dieval-Wils

Aude Extrémo : Carmen (photo ci dessous)

Antoine Bélanger : Don José
Layla Claire : Micaëla
Florian Sempey : Escamillo
Pauline Texier : Frasquita
Adelaïde Rouyer : Mercedes
Jérôme Boutillier : Le dancaïre
Antoine Chenuet : Le Remendado
Bertrand Duby : Zuniga
Philippe-Nicolas Martin : Moralès
Alex Vizorek : récitant
Grégoire Pont : illustrations et animations

Assistants à la direction musicale : Jonas Ehrler et Victor Jacob
Chef de chant : Philip Richardson

 

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APPROFONDIR

 

 

VOIR
notre reportage vidéo Les Pêcheurs de Perles par l’Orchestre National de Lille et Alexandre Bloch (Reportage vidéo en 2 volets, réalisé au moment de l’enregistrement et de la représentation de l’opéra en version de concert et spatialité au Nouveau Siècle de Lille, 2017)

http://www.classiquenews.com/bizet-les-pecheurs-de-perles-ressuscites-par-le-national-de-lille-alexandre-pham/

 

 

LIRE
notre critique du cd Les Pêcheurs de perles par Alexandre Bloch et l’Orchestre National de Lille

http://www.classiquenews.com/cd-opera-critique-bizet-les-pecheurs-de-perles-1864-nouvelle-version-complete-onl-orchestre-national-de-lille-a-bloch-2-cd-pentatone-2017/

 

 

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COMPTE-RENDU, concert. LILLE, Nouveau Siècle, le 28 juillet 2019. MAHLER : Symphonie n°5. Orchestre national de Lille. Alexandre Bloch, direction.

COMPTE-RENDU, concert. LILLE, Nouveau Siècle, le 28 juillet 2019. MAHLER : Symphonie n°5. Orchestre national de Lille. Alexandre Bloch, direction. Le nouveau concert Mahler à l’Auditorium du Nouveau Siècle est un jalon passionnant à suivre, confirmant l’évidente affinité du chef avec l’écriture mahlérienne, comme l’éloquence collective des instrumentistes du National de Lille, en particulier après plus d’une heure de jeu… comme libérés, naturels, dans le dernier et 5è tableau : le Rondo-Finale / Allegro, marqué par l’urgence et une joie rayonnante, indéfectible. Un bel engagement qui a dû certainement ravir la petite fille du compositeur, présente ce soir : Marina Mahler. Outre son sens de la spatialité, son imagination sans limites, c’est aussi la très riche palette de timbres, la recherche constante de texture et de caractère qui fondent la modernité de Mahler au XXIè. Tout s’entend admirablement dans l’Auditorium du Nouveau Siècle sous la baguette du chef, directeur musical de l’Orchestre National de Lille, Alexandre Bloch.

 

 

 

L’ONL et Alexandre Bloch jouent la 5è de Gustav Mahler…

1001 nuances de la passion mahlérienne

 

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Le premier mouvement (mesuré, sévère, funèbre) est grave ; initié par la trompette brillante, sublime appel initial, qui introduit la riche texture de la fanfare pour qu’émerge le chant à la fois tendre et douloureux des cordes ; on apprécie immédiatement l’articulation intérieure de ces dernières dont le chef cisèle et ralentit, explicite et illumine les arrières plans entre blessure rentrée et sentiment tragique. Peu à peu se précise la plainte amère et retenue d’une éternelle souffrance (assise des 8 contrebasses comme un mur de soutien, alignés au fond de la scène).
La souplesse, le sens du détail des timbres (clarinette, flûtes, cors et bassons), l’équilibre cordes, cuivres… tout est détaché, fusionné, souligné avec un sens de la mesure ; et de la morsure aussi. La marche funèbre (Trauermarsch) qui se déploie progressivement, surgit alors avec une finesse irrésistible.
A la fois gardien de la transparence et du détail, le chef veille aussi au relief des contrastes saisissants qui agitent en un mouvement panique tous les pupitres (dans les deux trios) ; l’activité est précise, et toujours, l’architecture de ce premier mouvement, parfaitement exposée ; la direction, d’une clarté constante, avec une direction nettement explicitée : de l’ombre tenace voire lugubre … à la lumière finale.
Chaque reprise se colore d’une intention renouvelée, offrant des teintes ténues entre mélancolie, adieu, renoncement, espérance. Ce premier mouvement est davantage qu’une marche : c’est une mosaïque de sensations et de nuances peints à la manière d’un tableau tragique. Ce travail sur l’articulation, la transparence de chaque phrase, intense et spécifique dans sa parure instrumentale nous paraissent les piliers d’une approche très articulée et fine, comme modelée de l’intérieur. Voilà qui instille à l’ensemble de cette arche primordiale, son épaisseur inquiète, un voile hypersensible qui capte chaque frémissement pulsionnel, et semble s’élever peu à peu jusqu’à l’ultime question que pose la flûte finale, véritable agent de l’ombre et du mystère (après la trompette presque moqueuse et provocatrice) : son chant retentit comme une énigme non élucidée. De sorte que de ce premier mouvement tout en ressentiment, Alexandre Bloch élucide l’écheveau des forces antagonistes : tout y est exposé en un équilibre sombre, irrésolu. Tout y est clair et des plus troubles. Equation double. L’intonation est parfaite.

Le second mouvement apporte les mêmes bénéfices, mais en une activité versatile proche d’un chaos aussi vif qu’intranquille. Morsures, agitation éperdue, perte de l’équilibre sourd du premier mouvement, on distingue la superbe phrase (par son onctuosité langoureuse) des bois et piz des cordes : se précise sous la prière des cordes (violoncelles) un ardent désir qui supporte tout l’édifice. L’élan se fait quête. Le chant wagnérien des violoncelles indique dans le murmure cette brûlure et cette question qui taraude tout l’orchestre (cuivres enflammés, crépitants), et dans l’interrogation posée par le compositeur, Alexandre Bloch trouve la juste réalisation : celle d’une insatisfaction d’une indicible volupté (cor anglais) à laquelle il oppose le souvenir de marches militaires qui précipite le flux orchestral en spasmes parfois jusqu’à l’écÅ“urement. L’attention aux détails et aux couleurs, – là encore, teintes et demi teintes, le nuancier du génie Mahlérien est ici infini ; il s’affirme et se déploie sous la direction (sans baguette) du chef, très articulé, faisant surgir des éclairs et des textures – accents et climats (amertume des hautbois et clarinettes aux postures félines, animales) d’une ivresse… irrésistible. Jusqu’à l’explosion conçue comme un choral (percus et cuivres en ré majeur), lente et irrépressible élévation, aspiration verticale qui annonce une victoire finale (l’orchestration est celle de Strauss ou du Wagner de Tannhäuser et des Maîtres Chanteurs). Et là encore, la fin filigranée, dans le mystère : piz des cordes et notes aiguës de la harpe saisissent l’esprit, par leur justesse fugace. Tout est dit, rien n’est résolu.

MAHLER-gustav-symphonie-5-orchestre-national-de-lille-Alexandre-Bloch-annonce-concert-classiquenews-critique-concertMorceau de bravoure et plus long morceau du cycle, le Scherzo (ainsi que l’écrit Mahler), recycle valse et laendler. D’une insouciance osons dire « straussienne », le solo de cor (superbe soliste) ouvre le 3è mouvement; plein d’angélisme et de candeur en couleurs franches (duo de clarinettes), sur un ton détendu, élégiaque, ce chant de la nature enchante, enivre et contraste avec la couleur lugubre, saisissante des deux premiers mouvements. Pourtant Alexandre Bloch en exprime aussi le sentiment d’inquiétude qui s’immisce peu à peu et finit par déconstruire la franchise de la construction mélodique (alarme des cors)… vers l’inquiétude énigmatique qui rôde (superbe solo de cor, pavillon bouché), avant les piz des cordes tel une guitare amoureuse mais parodique : Mahler se moquerait-il de lui-même ? « vieux corps malade », pourrait-on dire,… pourtant aimant comme un ado, la belle Alma (récemment rencontrée et dont la 5è symphonie témoigne de la forte séduction dans le cœur du compositeur) ; c’est comme les Romantiques, Beethoven et Berlioz, la belle bien aimée vers laquelle s’adressent toutes ses espérances. D’où l’inclusion de la valse à peine énoncée et déjà éperdue, inquiète… c’est un rêve érotique, un étreinte évoquée juste développée… Mahler aimant manquerait-il de certitude, en proie aux vertiges du doute ?
La palette des sentiments du héros, (versatile, changeante) est un vrai défi pour l’orchestre ; dans une succession d’humeurs et d’émois contradictoires, en apparence décousus, le chef garde le fil, tel un questionnement aux enjeux profonds et intimes, aux énoncés polyvalents et constants.

Enfin c’est le grand bain d’oubli et de langueur suspendue pour cordes seules : l’Adagietto. Le 4è mouvement adoucit, résoud tout; instant de grâce et plénitude aériennes, d’un climat de volupté extatique et là aussi murmurée installé par cordes et harpe. C’est un rêve d’amour et de sensualité d’une intensité unique dans l’histoire symphonique dont Alexandre Bloch se délecte à gravir chaque échelon vers les cimes, jusqu’à la dernière phrase, suspendue. Étirée en une ample et ultime respiration, à la fois râle et renaissance. S’y déploie la mélancolie presque amère des violoncelles, surtout l’ivresse béate des hauteurs dans le chant des violons. Mahler semble y tresser des guirlandes de fleurs épanouies à l’adresse de sa promise, parfums enivrants et aussi capiteux… car l’élan passionnel n’est pas dispensé d’une certaine gravité. Cette ambivalence de ton est parfaitement assimilée par le chef, tout en retenue et… tension, désir et inquiétude.

Le dernier mouvement (5è), enchaîné immédiatement, semble déchirer le voile du rêve qui a précédé : en ce sens, l’appel du cor exprime l’éveil des amoureux, – le retour à la réalité après l’extase, là encore dans une orchestration wagnérienne (Siegfried). La direction du chef se distingue par son opulence, le caractère d’émerveillement de la musique : avant le contrepoint idéalement éclairci, articulé ; l’orchestre réalise ce dernier épisode comme une série de proclamations positives, lumineuses, sans aucune ombre et qui s’expriment à Lille, comme une irrépressible soif d’harmonie et d’équilibre, après tant de contrariétés et d’obstacles (Scherzo).

Le naturel, l’éloquence des instrumentistes dans ce dernier épisode, profitant du flux précédemment « rôdé », et qui semble couler telle une source enfin régénératrice, s’avèrent superlatifs. Mahler maîtrise les rebonds et le temps de la résolution selon le jeu des oppositions et des tensions qui ont précédé ; c’est un architecte et un dramaturge, mais aussi un formidable réalisateur à la pensée cinématographique ; après une telle direction claire, nuancée, unitaire, on reste frappé plus d’un siècle après sa conception, par le génie mahlérien. L’ultime mouvement dans la fusion chef / instrumentistes, réalise toutes nos espérances. On y détecte dans cette proclamation fuguée du triomphe, une part d’ironie critique, une saveur parodique qui sous-entend malgré tout la distance de Mahler avec son sujet. Sous la baguette mesurée d’Alexandre Bloch, ce Finale en demi-teintes, gagne une grande richesse allusive.

Palmes spéciales au 1er cor et au 1er trombone, eux aussi tout en engagement constant, en finesse réjouissante : après 1h20 de plénitude et de contrastes orchestraux, l’expérience pour les spectateurs et auditeurs à Lille demeure captivante : exalté, revigoré, l’esprit ainsi impliqué voire éprouvé mettra du temps pour redescendre. Voilà qui laisse augurer le meilleur pour les prochaines sessions du cycle Mahler par l’Orchestre National de Lille en 2019 (au total les 9 symphonies seront jouées d’ici fin 2019). Sous l’œil attentif et le soin du chef Alexandre Bloch, chaque ouvrage semble gagner comparé à la session précédente, nuances, finesse, clarté dans l’ambivalence.

Ne manquez pas le prochain rv Mahlérien à Lille, Symphonie n°6 « Tragique », les 1er et 2 octobre 2019. Événement incontournable.

Réservez votre place pour la 6è Symphonie
https://www.onlille.com/saison_19-20/concert/lodyssee-mahlerienne-continue/

 

 

 

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COMPTE-RENDU, concert. LILLE, Nouveau Siècle, le 28 juillet 2019. MAHLER : Symphonie n°5. Orchestre national de Lille. Alexandre Bloch, direction.

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VOIR la 5ème Symphonie de Mahler par l’ONL / Alexandre Bloch :

A revoir et à ressentir sur la chaîne YOUTUBE de l’ONL :
https://www.youtube.com/watch?v=RqzHjU5PBpI

INDEX / traclisting Symphonie n°5 de Gustav Mahler
par l’Orchestre National de Lille / Alexandre Bloch :
I. Im gemessenen Schritt / D’un pas mesuré (procession funèbre)
Stürmisch bewegt / Orageux… à 37mn42
Scherzo à 52mn09
Adagietto à 1h10mn
Rondo-Finale. Allegro à 1h22mn

 

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LILLE, festival LILLE PIANO(S) FESTIVAL : 14,15,16 juin 2019

lille-pianos-festival-concerts-programme-2019-classiquenews-annonce-concert-festival-classiquenews-2019-lille-pianos-festival-2019LILLE, festival LILLE PIANO(S) FESTIVAL : 14,15,16 juin 2019. Mi juin 2019, le festival PIANO(S) LILLE FESTIVAL fête ses 15 ans. En un grand WEEK END festif et éclectique (vendredi 14, samedi 16 et dimanche 16 juin 2019), l’Orchestre national de Lille fête le piano et les claviers à LILLE. Déjà 15 ans de célébrations des claviers, de mélanges de formes, de découvertes et de savants dosages entre les profils invités. L’éclectisme et l’ouverture ont façonné depuis ses débuts, un festival singulier qui rayonne au sein du Nouveau Siècle (écrin cœur de ville qui est la résidence de l’Orchestre National de Lille : le superbe auditorium, la salle Québec,…), mais aussi dans divers lieux de Lille (Gare Saint-Sauveur, Conservatoire, palais des Beaux-arts, ND de la Treille,…) et jusqu’à l’Abbaye de Vaucelles. Les lieux divers et leurs acoustiques plurielles redéfinissent aussi un autre rapport au concert, de nouvelles expériences sonores.
Jean-Claude CASADESUS, directeur fondateur de l’Orchestre National de Lille, a conçu une programmation multiple qui prend en compte la géographie lilloise, et aussi la diversité des publics désireux d’enrichir encore et encore leur expérience du concert de clavier, le piano bien sûr sous toutes ses formes (concertos pour orchestre, avec le National de Lille, le vendredi 14 juin 2019 à 21 dans l’auditorium du Nouveau siècle : n°1 de Liszt avec Louis Schwizgebel ; n°5 dit l’égyptien de Saint-Saëns avec Bertrand Chamayou / Concertos n°27 et 24 de Mozart par Adam Laloum le samedi 15 juin, même lieu, à 18h30…) ; en récital solo (Beethoven, Chopin, Paderewski,… par Nelson Freire, le 15 juin, même lieu, 20h30 / Pascal Amoyel, récital Liszt, le 16 juin au Conservatoire à 14h / Lise de la Salle : récital « Paris, ville lumière » : Mozart, Ravel… dim 16 juin, Nouveau Siècle, 17h30 / ou encore Boris Giltburg dans les Préludes de Rachmaninov, le 16 juin au Conservatoire, 16h / ou Denis Kozhukhin dans Gershwin, Grieg, Abbaye de Vaucelles, le 16 juin à 17h…)…
Place au Jazz aussi (Rhoda Scott et Jacky Terrasson, le 16, Nouveau Siècle, salle Québec, 19h), au tango (Astoria Tango, le 15 juin, Nouveau Siècle, salle Québec, 19h30); place à l’impro en duo, libre, délirante (Thomas Enco / Vassilena Serafimova : BACH, compositions & improvisations, le 16 juin, Abbaye de Vaucelles, salle des moines à 11h)…
Le clavier revêt bien d’autres formes et de styles (orgue à ND de la Treille, le 14 juin à 19h : Thierry Escaich joue Elgar, Franck… et lui-même… / récital de Jean-Luc HO, clavicorde sur pieds, le 16 juin, Abbaye de Vaucelles, 13h / …).
Les entrées sont multiples pour réussir votre parcours à LILLE PIANO(S) FESTIVAL. On aurait pu citer bien d’autres artistes et programmes prometteurs parmi une offre aussi équilibrée que complète…. Cette 15è édition est exceptionnelle par sa diversité et le tempérament des artistes conviés. De quoi passer à Lille, un séjour inoubliable. Edition incontournable d’un festival à bien des égards … exemplaire.

 

 

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LILLE PIANO(S) FESTIVAL, les 14, 15 et 16 juin 2019. 16 ème édition. Toutes les informations, les programmes, les artistes présents, les orchestres participants… sur le site LILLEPIANOSFESTIVAL.FR

https://www.lillepianosfestival.fr/2019/

 

 

 

 

LILLE, ONL. Alexandre BLOCH dirige la 3è Symphonie de Mahler

INTEGRALE MAHLER à LILLELILLE, le 3 avril 2019. MAHLER : Symphonie n°3. Alexandre Bloch pilote l’orchestre National de Lille, son orchestre puisqu’il en est le directeur musical, dans une épopée à risques, mais spectaculaire et singulière : les 9 symphonies de Gustav Mahler, architecte visionnaire dont le souffle, le goût des timbres, et le sens des étagements s’avèrent sous la baguette du maestro… passionnants à suivre. Jusqu’en juin 2019, le premier objectif est de jouer les 5 premières symphonies. Un marathon qui expose les musiciens à de multiples défis. Après les Symphonies 1 et 2, voici venir les 3 et 4 avril prochains, la symphonie n°3, moins connue car moins jouée. Un nouvel édifice dont les dimensions correspondent manifestement à l’Orchestre lillois que la grande forme ne fait pas fuir, bien au contraire. On l’a récemment vu en fin de saison dernière dans la flamboyance fraternelle, déjantée, humaniste de la partition Mass de Leonard Bernstein, formidable expérience humaine et artistique par laquelle chef et orchestre fêtaient le centenaire Bernstein 2018. Un dispositif regroupant de nombreuses phalanges locales (orchestres d’harmonies, chorales et chÅ“urs, sans compter les chanteurs acteurs « jouant » leur partie sur la scène de ce rituel païen polymorphe… Et si la maestro savait mieux qu’aucun autre, rétablir l’humain au cÅ“ur de partitions pourtant colossales ?
Entretien avec Alexandre Bloch à propos de la Symphonie n°3 de Gustav Mahler, à l’affiche du Nouveau Siècle à Lille le 3 avril (concert repris le 4 avril à la Maison de la culture d’Amiens). Propos recueillis en mars 2019.

 

 

 

Alexandre Bloch et l’Orchestre National de Lille poursuivent leur cycle MAHLER 2019 

Les enjeux de la Symphonie n°3 de Gustav Mahler

  

 

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QUELQUES CLÉS DE COMPRÉHENSION… POUR LA 3ème de MAHLER. En 2019, cap sur Mahler : un nouvel eldorado dont les promesses ciblent le grand frisson symphonique. Pour mieux comprendre la structure et le sens de ce nouvel opus, nous avons posé quelques questions au Maestro, qui venait de diriger en Allemagne, la symphonie la plus sombre et bouleversante de Tchaikovski, le 6è (« Pathétique », le 18 mars dernier à la Tonhalle de Düsseldorf, à la tête du Düsseldorfer Symphoniker).
« C’est un écart total d’une symphonie à l’autre”, nous précise Alexandre Bloch. « Si la 6è et dernière symphonie de Tchaikovski est des plus tragiques, la 3è de Mahler s’achève dans l’espérance, mais à la différence de la 2è, Résurrection, il n’y est pas question de la souffrance ni des peines inévitables qui sont le préalable nécessaire à la résurrection finale. Dans la 3è Symphonie, Mahler exprime son admiration pour la Nature, pour toutes les créatures terrestres. Et comme les précédentes, la 3è prépare au dernier mouvement qui incarne un fabuleux message d’optimisme et de sérénité ».

Parmi les temps forts de l’opus achevé à l’été 1896 (mais qui ne sera créé qu’en… 1902), le chef distingue l’ampleur du premier mouvement : « c’est l’un des plus longs et des plus développés jamais écrits par Mahler ; c’est un monde à lui seul, et terminé en dernier, comme une pièce à part, distinct des 5 autres parties. Le souffle emporte cette première et vaste fresque préliminaire dans laquelle le compositeur affirme si l’on en doutait, son génie du contrepoint. La force d’évocation y est spectaculaire. »

 

 

Mahler_gustav_profilLABORATOIRE INSTRUMENTAL et VISION PANTHÉISTE… Notez-vous d’autres points importants ? « L’intelligence de la construction est comme pour les symphonies précédentes, captivante. Mahler est un architecte : les 3 premiers mouvements s’inscrivent dans la terre (d’où leurs couleurs graves et sombres) ; les 3 derniers expriment une élévation progressive, jusqu’à l’Adagio final, – en ré majeur, vaste chant d’amour. J’aimerai aussi souligner le champs des expérimentations que développe Mahler sur le plan instrumental : je retrouve comme dans la 2è Symphonie, des alliages souvent remarquables par leur pertinence, leur justesse, entre autres, dans l’évocation des espèces terrestres, végétales et animales (2è et 3è mouvements) mais il ne s’agit pas de simples descriptions car le langage de Mahler va au delà de l’illustration (…) ; Enfin, la 3è est traversée par une hauteur de vue phénoménale : la 2è nous parlait du destin de l’homme ; ici, il s’agit d’un hymne à la Nature, de la place de l’homme ; la vision est très large et bien sûr l’on peut parler du panthéisme de Mahler, lequel s’accomplit dans le sublime Adagio final ».

  

 

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LILLE, les 3 et 4 avril 2019. MAHLER : Symphonie n°3. Alexandre Bloch et l’Orchestre National de Lille. 20h. RESERVEZ VOTRE PLACE ICI

 

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Illustrations : Alexandre Bloch (© Ugo Ponte / ONL) – Gustav Mahler

  

 

 

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LIRE notre présentation du concert : Symphonie n°3 de Gustav Mahler par Alexandre Bloch et l’Orchestre National de Lille :
http://www.classiquenews.com/lille-3eme-symphonie-de-mahler-par-lorchestre-national-de-lille/

 

VISITER le site de l’Orchestre National de Lille
http://www.onlille.com/saison_18-19/concert/symphonie-n-3/

 

 

 

VISIONNER les Symphonies de Mahler par Alexandre Bloch et l’Orchestre National de Lille sur la chaîne Youtube de l’ONL / Orchestre National de Lille
https://www.youtube.com/user/ONLille/videos
(Accessibles : les symphonies n°1 Titan, n°2 Résurrection, de nombreux entretiens et explications sur les symphonies par les musiciens de l’orchestre, par Alexandre Bloch

 

 

 

 

 

VOIR la Symphonie n°3 de Mahler par Leonard Bersntein / Wiener Philharmoniker / VIENNE 1973
https://www.youtube.com/watch?v=1AwFutIcnrU
 
 

 
 

 

LILLE, VALSES de Noël par l’Orchestre National de Lille

©matheuz_328px_18-19LILLE, NORD, les Valses des Strauss, ONL,13 déc>15 janv 2019. Le père né en 1804, le dernier fils mort en 1899… la famille STRAUSS couvre ainsi tout un siècle, que l’on dit romantique et qui fut aussi marqué par l’essor formidable de l’écriture orchestrale, adaptée au cadre stimulant de la Valse. La Vienne fin de siècle, semble donner le ton et le diapason de l’élégance et du raffinement social et mondain.

 

 

 

strauss-johann-II-petit-portrait-298-294-640px-Johann_Strauss_II_by_August_Eisenmenger_1888Parfum impérial et fané, mais terriblement raffiné, comme singulièrement sensuel – malgré un puritanisme de façade, comme en Angleterre (autre Empire), où le corseté des robes et des costumes masculins se devaient de craquer, dans la danse sublimée par les Strauss, père et fils : la sulfureuse valse à trois temps s’impose toujours à nous comme une ivresse irrésistible, codifiée mais sublimée par les timbres de l’orchestre symphonique.
Pour donner corps à cette jubilation des sens, en couleurs et en rythmes contrastés et spécifiques, selon l’écriture du père ou des fils (Johann, Edouard, Josef…), l’Orchestre National de Lille invite le chef Diego Matheus pour un cycle enivrant de concerts festifs et raffinés, qui comprend 3 dates à Lille, les 13, 16 et 18 déc (Auditorium du Nouveau Siècle), et aussi rayonnant en région, pour 6 dates, les 14 (Carvin), 15 (Sainghin-en-Mélantois, 19 (Valenciennes), 20 décembre (Maubeuge), puis 4 janvier (Sin-le-Noble), et 5 janvier 2019 (Longuenesse). Illustration : Johann II Strauss (DR)

 

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Cycle BAL DE L’EMPEREURboutonreservation
La Marche de Radetzky (Johann père)
Le Beau Danube bleu (Johann fils)
Valses et polkas des Strauss, père et fils
(Johann, Josef, Eduard, Hellmesberger, Lanner, Suppé, Waldteufel…)

LILLE, Nouveau Siècle
jeudi 13 déc 2018, 20h
dim 16 déc 2018, 17h
mardi 18 déc 2018, 20h

Toutes les infos sur le site de l’Orchestre National de Lille
http://www.onlille.com/saison_18-19/concert/bal-de-lempereur/

 

 

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A NOTER
Thé dansant, dim 16 déc 2018, 15h (Lille, Nouveau Siècle). Pour danseurs tous niveaux, chevronnés, amateurs, novices : « partagez un tour de piste » – accès gratuit selon disponibilité (réservations, informations conseillées)

Pour la billetterie des concerts en région, consultez la page BAL DE L ‘EMPEREUR sur le site de l’Orchestre National de Lille : les réservations se font directement auprès des salles

Orchestre National de Lille
30 Place Mendès France BP 70119 / 59027 Lille cedex
+33 (0)3 20 12 82 40
Accueil-billetterie : 3 place Mendès France
Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 18h

 

 

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UNE AFFAIRE DE FAMILLE… D’un génie orchestrateur, émergent les pépites du fils (Johann II) : Le Beau Danube bleu (1867), La valse de l’Empereur : véritable manifeste esthétique de la Vienne impériale de François-Joseph et de son épouse « Sissi ». Si les trois temps assurent le rebond et l’élan (du désir ainsi amorcé, cultivé, porté…), le quatrième qui en est déduit, se fait toujours attendre… car il ne vient pas. Cette irrésolution cristallise la pulsion première, viscérale d’une danse – transe, à l’érotisme évident et qui en son temps, fut taxé d’abord, de perversité, d’immoralité, d’indécence.

Mais le fils bénéficia de la gloire déjà établie du nom Strauss, affirmé par son père avant lui (Johnn I); après avoir enfanté d’un chef d’oeuvre qui évoque aussi l’esprit de toute une époque, la fameuse Marche de Radetsky (pour la fête de la réconciliation, le 22 sept 1849, pour le retour d’Italie du fameux maréchal), Johann père meurt le 25 septembre 1849 à … 45 ans. Une gloire chasse l’autre,… c’est ensuite dans la seconde moitié du XIXè, que le fils détrôna le père, redoublant de raffinement orchestral, de verve et d’imagination ciselées (à partir d’un concert tremplin au Casino Dommayer, le 15 octobre 1844), réécrivant désormais le roman familial aussi, car c’et bien Johann Strauss II qui supplanta tous les autres, obligeant même son frère Josef à reprendre la direction de l’orchestre du clan, pilotant les tournées de plus en plus éreintantes, il devait mourir de surmenage à 43 ans…

 

 

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LIRE aussi notre critique complète de l’excellent ouvrage JOHANN STRAUSS (Actes Sud / oct 2017)

http://www.classiquenews.com/livre-critique-compte-rendu-johann-strauss-le-pere-le-fils-et-lesprit-de-la-valse-par-alain-duault-collection-classica-actes-sud/

 

 

LILLE, ONL. Alexandre Bloch au Musée des BA de LILLE

BLOCH-alexandre-bloch-maestro-orchestre-national-de-lille-classiquenews-thumbnail_portrait-HD@Jean-Baptiste-MillotLILLE, ONL. Demain, vendredi 23 nov 18, 12h30. Le chef Alexandre Bloch présente ses tableaux favoris, au Musée des BA de Lille. « Un Midi, Un Regard » – Retrouvez en vidéo facebook live Alexandre Bloch – directeur musical de l’Orchestre National de Lille – pour un rendez-vous déambulatoire unique entre peintures et musique depuis les collections du Palais des Beaux-Arts de Lille en compagnie de son directeur Bruneau Girveau… L’expérience a déjà été réalisée par Jean-Claude Casadesus précédemment dans le même musée : en compagnie du directeur des lieux (qui peut aussi compléter le commentaire), Alexandre BLOCH guide les spectateurs en un parcours personnel jalonné de ses tableaux préférés…

UN CHEF AU MUSEE

Demain VENDREDI 23 NOVEMBRE 2018, rendez-vous même heure – 12h30 – sur la page facebook de l’Orchestre National de Lille mais aussi celles du Palais des Beaux-Arts de Lille, de l’Association Française des Orchestres dans le cadre d’Orchestres en fête 2019!

www.facebook.com/orchestrenationallille

www.pba-lille.fr/Visiter/Individuel (séance au Palais des Beaux-Arts complète)

Prochain rendez-vous connecté : Smartphony#2 samedi 2 février à 18h30 autour de la Symphonie n°1 de Mahler : tout comprendre de la Symphonie “TITAN” de Gustav Mahler…  www.onlille.com/saison_18-19/concert/smartphony/

LIRE aussi notre présentation du CYCLE MAHLER par Alexandre BLOCH à partir du 1er février 2019 : cycle symphonique événement, un ELDORADO spectaculaire…

LILLE, ONL. Les 8, 9 nov 2018 : JC Casadesus dirige Rimsky, Dvorak

LILLE, ONL. Les 8, 9 nov 2018 : JC Casadesus dirige Rimsky, Dvorak. Fièvre russe à Lille pour un programme exaltant et ambitieux intitulé « MILLE ET UNE NUITS », en référence au conte oriental qu’a mis en musique l’excellent Rimsky-Korsakov (Sheherazade).

casadesus_jean_claude_portrait_290Pour sa première série de la saison 2018-2019, le chef fondateur de l’ONL Orchestre National de Lille invite le jeune soliste français Victor Julien-Laferrière dans le Concerto pour violoncelle de DVORAK; Victor Julien-Laferrière, a été récemment récompensé de la Victoire de la musique classique de l’année. Il a aussi remporté le Concours Reine Elisabeth 2017.

Le Concerto pour violoncelle op.104 de Dvořák est l’un des piliers du répertoire du violoncelle ; comme la Symphonie du Nouveau Monde, le Concerto remonte à l’année 1894 quand Dvorak dirigeait le Conservatoire de New-York. Que la tonalité affirmée de si mineur ait été inspirée par le son des chutes du … Niagara, ou pas, il ne manque pas de souffle et de grandeur dans un Concerto qui place clairement le violoncelle au centre d’un drame passionné, à la mesure de déflagrations aquatiques amples et suggestives. Dvorak écrit une pièce majeure qui ne cite pas ou très peu le nouveau continent, mais plutôt sa terre natale (mouvement lent, et finale du dernier) : rien ne résiste à l’appel de la Bohème originelle.

7 années auparavant, Rimsky-Korsakov démontre une inspiration éblouissante dans sa mise en musique de la légende orientale, « les Mille et une Nuits », source littéraire et onirique puissante, à la mode en Russie au cours du XIXe siècle. Que rehausse encore le génie du compositeur russe, comme orchestrateur : de fait, son écriture partage cet orientalisme fièvreux et très coloré, avec le peintre français Gérôme, inventeur de l’orientalisme pictural, et qui éblouit spécifiquement par son sens d’un chromatisme d’une sensualité irrésistible.

REPORT D’UNE MISE A MORT PROGRAMMÉ… Rimski-Korsakov explicite lui-même le programme de son poème symphonique ainsi : « Le sultan Shahriar, persuadé de la perfidie et de l’infidélité des femmes, jura de faire mettre à mort chacune de ses épouses après la première nuit. Mais la sultane Shéhérazade réussit à sauver sa vie en le captivant par des histoires qu’elle lui raconta pendant mille et une nuits. Pris par la curiosité, le sultan remettait de jour en jour l’exécution de son épouse et finit par y renoncer définitivement. Shéhérazade lui conta bien des merveilles, en citant les vers des poètes et les textes des chansons, et en imbriquant les histoires les unes dans les autres.» Comme son héroïne multiplie les épisodes et enrichit sa narrations de milles rebondissements imprévus, Rimsky, qui orchestre simultanément l’opéra « Le Prince Igor » de son compatriote Borodine, s’ingénie à développer 1001 nuances et couleurs instrumentales, osant des combinaisons de timbres, des mélanges à foison. S’il cite de façon répétitive, un même motif, Rimsky s’écarte du principe du leitmotiv wagnérien, car jamais un même air n’est attaché à la même idée : de fait, le même motif mélodique évoque tour à tour, le sultan magnifique, l’océan sur lequel navigue le marin Sindbad… rien n’est figé, tout se métamorphose… comme l’écriture de Rimsky qui atteint un raffinement proche des futurs impressionnistes. Dans cette houle mouvante et enivrée, perce le violon solo sublime de Shéhérazade qui lui incarne toujours la figure de la princesse au génie poétique et narratif central.

LAFERRIERE violoncelleVictor Julien-Laferriere © Lyodoh KanekoAGENDA : ne manquer aussi le 9 novembre 2018, 12h30…
A noter que le violoncelliste aura sa « carte blanche » à Lille, à l’Auditorium le vend 9 nov 2018, 12h30. Au programme de ce récital de la mi journée : JS BACH (Suite pour violoncelle n°1) et KODALY (Sonate pour violoncelle seul).

LILLE, Auditorium le Nouveau Siècle
Les 8 et 9 novembre 2018
Jean-Claude CASADESUS (chef fondateur) dirige l’ONL ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE dans  DVORAK et RIMSKY-KORSAKOV
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HALLOWEEN MEXICAIN à LILLE

Debora Waldman dirige Mozart à VincennesLILLE, Orch. national. Les 28 et 29 octobre 2016. Debora Waldman, “El Dia de los muertos”. La vie dans la mort, la fête et ses transes au pays funèbre, … ou selon la tradition populaire mexicaine, les larmes s’effacent pour les rires et la joie collective. Pour fêter Halloween et le jour des morts selon les rites d’Amérique latine, la chef Debora Waldman (né au Brésil), ex assistante du regretté Kurt Masur – et de loin son élève la plus engagée, fait vibrer les cordes de l’Orchestre national de Lille, en une célébration grand public, honorant les défunts, mais à la mode mexicaine… c’est à dire dans la danse et la transe joyeuse, animée, exaltée, mais pas seulement. Le programme, intitulé El Dia de los muertos / le Jour des morts, Un Halloween mexicain, regroupe plusieurs compositeurs phares du Mexique et des autres pays d’Amérique latine : Moncayo, Ayala Pérez, Revueltas. Inspiré par les sons et folklores amérindiens, les partitions ainsi abordées soulignent la fièvre communicative des auteurs mexicains (entre autres), heureux d’honorer les morts par la danse, le rythme, la jubilation affectueuse et cependant recueillie, soit un respect qui affiche et canalise son intensité célébrative… baguette ciselée et d’une rare profondeur chez Mozart (avec son orchestre Idomeneo, et en particulier le programme lyrique et symphonique intitulé PUR MOZART, en complicité avec la soprano Julia Knecht), Debora Waldman sait aussi défendre l’ivresse sonore, la prodigieuse fièvre des rythmes latino-américains… Les deux concerts se consomment dans l’Auditorium du Nouveau Siècle, en particulier à l’adresse des familles (d’où la catégorie «intitulée « Famillissimo », dans laquelle s’inscrit cet Halloween mexicain pur danses), le 28 octobre à 14h30 et le 29 octobre à 16h.
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Vendredi 28 octobre 2016, 14h30
Samedi 29 octobre 2016, 16h
Lille, Auditorium du Nouveau Siècle
Programme « Famillissimo »
Le Jour des morts / El Dia de los Muertos
Pages symphoniques des compositeurs mexicains :
Moncayo, Ayala Pérez, Revueltas…

Orchestre national de Lille
Debora Waldman, direction

halloween-1000x328-2-1000x328Toutes les infos et les activités autour des concerts El Dia de los Muertos (atelier musical et plastique à partir de 5 ans, le 29 octobre à 14h…) sur le site de l’Orchestre National de Lille

 

 

halloween-mexicain-fete-des-morts-vignette-orchestre-national-de-lille-carreFAMILLISSIMO, L’OFFRE FAMILIALE et JEUNE PUBLIC de l’Orchestre national de Lille… Fidèle à sa formule initiée depuis 2014, « Famillissimo », l’Orchestre national de Lille n’oublie pas les plus jeunes et offre ainsi en une heure, un concert symphonique pour les familles et les jeunes spectateurs à partir de 5 ans. « EL DÃA DE LOS MUERTOS – un Halloween mexicain » en marque donc un nouveau jalon, les 28 et 29 octobre prochains (premier volet dans cette catégorie, de la nouvelle saison 2016 – 2017 de l’Orchestre lillois). Ainsi pour la Toussaint, l’Orchestre se mettent au diapason de la fête anglo-saxonne d’Halloween profitant d’un moment où parents et enfants sont particulièrement réceptifs à cette célébration. La fête des morts à Lille rêves des couleurs et des rythmes surprenants grâce à la tradition mexicaine que révèle et porte la direction toute en finesse de la chef d’orchestre invitée pour se faire, Debora Waldman.

Pour la 1ère fois, l’ONL accueille la chef brésilienne et israëlienne Debora Waldman. Formée (entres autres) auprès de François-Xavier Roth et M. Levinas au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Debora Waldmann aussi attiré l’attention de Kurt Masur, qui la choisit pour être son assistante, auprès du National de France.

Le premier « Famillissimo » de la saison 2016-2017 est l’occasion également pour le public de retrouver la comédienne Suzanne Gellée, déjà présente à Lille dans le cadre de la saison des 40 ans de l’ONL pour la série de concerts pour familles The Young Person’s
Guide to the orchestra de Britten (février 2016).

idomeneo-orchestre-idomeneo-debora-waldman-582-390Le programme dirigé par Debora Waldman cultive l’expressionnisme coloré, chatoyant, et la séduction rythmique. Le brio et la franchise de Huapango du jeune compositeur, José Pablo Moncayo, alors âgé de 29 ans, séduisent directement. Le poème symphonique est construit à partir de trois sones mexicains : ”El Siquisiri”, “El Balajú” et “El Gavilancito” (le petit goéland) qu’il a glanés lors d’un voyage d’étude dans l’État de Veracruz (côte Est) et en particulier au village portuaire d’Alvarado, sur les bords du Golfe du Mexique. La danse appelée huapango, signifie littéralement en langue nahuatl (langue descendant des langues Aztèques) « sur le plancher » ou « sur la piste de danse ».
Sa Sinfonietta a une dimension plus «américaine» et s’éloigne des références purement
mexicaines. L’influence de son professeur, Aaron Copland, est manifeste en particulier dans l’évocation de grands espaces américains…

Très populaire, Arturo Márquez enrichit son écriture des très nombreux voyages dans le monde qu’il a pu réaliser : perfectionnant son étude de la composition au Mexique, aux Etats-Unis, à Paris. Danzón n°2 (1994, commande de l’Université Autonome du Mexique à Mexico) affirme un tempérament irrésistible qui explique la séduction de son écriture auprès du grand public.

Conçues pour le cinéma entre 1934 et 1940, les huit partitions de Revueltas comprennent Redes (Filets, 1934) et La noche de los Mayas (La Nuit des Mayas, 1939), prévus pour figurer dans la bande originale du film de Chano Uruetas et qu’on entendit surtout dans les salles de concert jusqu’en 1960, lorsque l’INBA (Institut national des Beaux-Arts) organisa une commémoration en l’honneur de Revueltas. C’est alors que José Yves de Limantour, admirateur de Revueltas, édita la bande sonore pour en tirer quatre mouvements, Noche de los Mayas, Noche de Jaranas, Noche de Yucatán et Noche de Encantamiento. Du Muralisme si important dans le paysage urbain du Mexique, les partitions de Revueltas tirent une combinaison très originale entre souffle épique, onirisme poétique, sens de l’universel et raffinement instrumental plus confidentiel. L’univers de la magie se marie en étroite connexion avec l’appel d’un lyrisme intense et dramatique. Tout un programme…

PROGRAMME :

MONCAYO
Huapango
Sinfonietta

REVUELTAS
La Noche de los Mayas
Noche de Jaranas

MARQUEZ
Danzón n°2

Debora Waldman, direction
Suzanne Gellée, récitante

 

Nombreuses activités pour les enfants autour des concerts. Consulter le site de l’Orchestre national de Lille

 

 

 

 

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LILLE. Debora Waldmann dirige un Halloween mexicain

Debora Waldman dirige Mozart à VincennesLILLE, Orch. national. Les 28 et 29 octobre 2016. Debora Waldman, El Dia de los muertos. La vie dans la mort, la fête et ses transes au pays funèbre, … ou selon la tradition populaire mexicaine, les larmes s’effacent pour les rires et la joie collective. Pour fêter Halloween et le jour des morts selon les rites d’Amérique latine, la chef Debora Waldman (né au Brésil), ex assistante du regretté Kurt Masur – et de loin son élève la plus engagée, fait vibrer les cordes de l’Orchestre national de Lille, en une célébration grand public des défunts, mais à la mode mexicaine… c’est à dire dans la danse et la transe joyeuse, animée, exaltée, mais pas seulement. Le programme, intitulé El Dia de los muertos / le Jour des morts, Un Halloween mexicain, regroupe plusieurs compositeurs phares du Mexique : Moncayo, Ayala Pérez, Revueltas. Inspiré par les sons et folklores amérindiens, les partitions ainsi abordées soulignent la fièvre communicative des auteurs mexicains heureux d’honorer les morts par la danse, le rythme, la jubilation affectueuse et cependant recueillie, soit un respect qui affiche et canalise son intensité célébrative… baguette ciselée et d’une rare profondeur chez Mozart (avec son orchestre Idomeneo, et en particulier le programme lyrique et symphonique intitulé PUR MOZART, en complicité avec la soprano Julia Knecht), Debora Waldman sait aussi défendre l’ivresse sonore, la prodigieuse fièvre des rythmes latino-américains… Les deux concerts se consomment dans l’Auditorium du Nouveau Siècle, en particulier à l’adresse des familles (d’où la catégorie «intitulée « Famillissimo », dans laquelle s’inscrit cet Halloween mexicain pur danses), le 28 octobre à 14h30 et le 29 octobre à 16h.
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Vendredi 28 octobre 2016, 14h30
Samedi 29 octobre 2016, 16h
Lille, Auditorium du Nouveau Siècle
Programme « Famillissimo »
Le Jour des morts / El Dia de los Muertos
Pages symphoniques des compositeurs mexicains :
Moncayo, Ayala Pérez, Revueltas…

Orchestre national de Lille
Debora Waldman, direction

halloween-1000x328-2-1000x328Toutes les infos et les activités autour des concerts El Dia de los Muertos (atelier musical et plastique à partir de 5 ans, le 29 octobre à 14h…) sur le site de l’Orchestre National de Lille

http://www.onlille.com/event/20165-halloween-mexicain-famillissimo/

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DVD, compte rendu critique. Mozart : La Finta Giardiniera (Haïm, 2014)

mozart-finta-giardiniera-dvd-erato-mozart-haim-morley-chapuis-allemano-2-dvd-critique-compte-rendu-classiquenewsDVD, compte rendu critique. Mozart : La Finta Giardiniera (Haïm, 2014). Présentée en mars 2014 à Lille, la production mise en scène par David Lescot révèle en format dvd son intelligence dramaturgique comme sa fine direction d’acteurs. Chez Mozart, la subtilité du bouffa joue avec les vertiges amères nés de la déception amoureuse : on peine à mesurer la maturité poétique et la profondeur expressive de cette fausse jardinière Violante rebaptisée Sandrina qu’un passé chargé, rend très humaine donc touchante. Le sujet sous ses accents comiques cible précisément la fragilité des coeurs et le danger des faux serments quand il engage les sentiments des êtres au-delà de leur apparente maîtrise… Cette école du coeur, cynisme et ivresse mêlés, fera les délices de Cosi fan tutte. Mais dans La Finta Giardiniera, Wolfgang même jeune, est déjà Mozart et la grâce souvent grave de son écriture est bel et bien présente ici. Le drame qui sourd dans l’enchaînement des séquences, la vérité des sentiments plutôt que des types formatés, fait du théâtre mozartien, une scène déjà romantique.
Tout cela paraît dans cette production où la cohérence des chanteurs acteurs, leurs aptitudes à jouer autant qu’à chanter font toute la valeur de la performance. L’opéra est la fusion du théâtre et de la musique et la vision génératrice de ce plaisant plateau le dévoile avec naturel et subtilité. La tempête qui affleure chaque destinée personnelle plonge dans l’intimité des êtres : le travail des acteurs rend explicite une compréhension très nuancée et juste de l’amour, ce que la musique de Mozart exprime avec le génie que l’on sait. Le délire certes mais aussi la folie et la déraison puissante et destructrice qui inféode les individus : Mozart acclimate après Haendel, la tragédie amoureuse d’après L’Arioste, mais avec les accents sincères de son style inimitable. Bien sûr en fin de parcours, Sandrina Violante (Erin Morley) retrouve Belfiore (Enea Scala, vrai ténor agile) mais avant leurs retrouvailles, c’est toute une géographie des coeurs (avec le coup de théâtre à la fin du II) où les êtres se révèlent et se dévoilent à eux-mêmes et aux autres qui transporte et emporte les couples destinés à s’unir finalement autour des deux protagonistes : Arminda (Marie-Adeline Henry, maîtresse dominatrice) et Ramiro (effervescente Marie-Calude Chappuis), Serpetta (Maria Savastano, un rien elle aussi agitée) et Nardo / Roberto (Nicolay Borchev, flexible et sombre)… Seul le podestat (pétillant et subtil Carlo allemano) reste célibataire mais il jure de se marier très vite avec une jardinière aussi avenante…
Inspirée par la tenue scénique et les trouvailles très justes du metteur en scène, la direction d’Emmanelle Haïm semble revitalisée dans la finesse comme l’expressivité. Poésie, justesse, humanité sensible et collectif idéalement canalisé : que demander de mieux ? C’est Mozart qui gagne ici et son opéra de jeunesse injustement sousestimé, est très honorablement réhabilité. CLIC de classiquenews de juin 2015.

CLIC D'OR macaron 200DVD, compte rendu critique. Mozart : La Finta Giardiniera. Erin Morley, Carlo allemano, Enea Scala, marie-Adeline Henry, Maria Savastano. Le Concert d’Astrée. Emmanuelle Haïm, direction. David Lescot, mise en scène 2 dvd Erato 08256 461664 5 9. Enregitré à Lille en mars 2014.

Compte rendu, opéra. Lille. Opéra de Lille, le 29 janvier 2015. Mozart : Idomeneo. Kresimir Spicer, Rachel Frenkel, Rosa Feola… Lee Concert d’Astrée. Emmanuelle Haïm, direction. Jean-Yves Ruf, mise en scène.

Pour cette nouvelle production d’Idomeneo à l’Opéra de Lille, le metteur en scène Jean-Yves Ruf s’associe à Emmanuelle Haïm et Le Concert d’Astrée pour la création du premier véritable opéra de maturité de Mozart. Un opéra seria à part, racontant l’histoire du Roi de Crète amené à tuer son fils Idamante, par les caprices de la superstition religieuse, écartant l’état de raisonnement pour la raison d’Etat ; Idomeneo prétend sauver le royaume de la furie d’un Neptune tricheur. Pendant ce temps Elettra se trouve en Crète, ainsi qu’Ilia, princesse des Troyens vaincus, qui est aussi éprise d’Idamante. Une distribution plutôt jeune et pétillante habite les personnages, avec des prises de rôles remarquables. Un spectacle visiblement très riche et une musique dans laquelle se délecter !

Chef-d’oeuvre incontestable

Beaucoup d’ancre a coulé et coule encore au sujet d’Idomeneo. Pendant sa composition à Munich en 1780 Mozart avait une correspondance très active avec son père, sa sÅ“ur, et amitiés par rapport aux nombreuses péripéties de la production, les caprices des chanteurs, l’exigence du commanditaire, etc… Immédiatement après sa création on parlait d’un certain aspect « gluckiste » de la partition, des nombreux chÅ“urs, de l’influence de Haendel, etc… Aujourd’hui encore nous lisons avec curiosité tout ce qu’on dit sur la difficulté technique des rôles, sur la richesse et la complexité de la partition, sur la peur que l’œuvre inspire à certains metteurs en scène, etc., etc., etc. Si nous sommes de l’avis qu’on se sert souvent de ces stéréotypes sur le monument qu’est Mozart pour excuser la médiocrité, ces clichés ont néanmoins un fond de vérité.

idomeneo patricia ciofi elettra opera de lille 4Le Mozart d’Idomeneo (mais pas que) est comme le soleil, il illumine sans discrétion, il éclaire et révèle tout, il montre la petitesse et la grandeur sans discrimination. Emmanuelle Haïm et son fabuleux ensemble Le Concert d’Astrée font preuve d’une sagesse étonnante, mais fort heureusement non exclusive. Ils ouvrent l’œuvre avec beaucoup de brio, notamment les cordes si réactives, mais aussi un brio quelque peu désaccordé des cors. Pendant les 3 actes nous pensons au célèbre orchestre de Munich pour qui Mozart a écrit ces pages si riches, et nous trouvons la prestation de l’orchestre, si réservée soit-elle, pleine de qualités, notamment en ce qui concerne les tempi, la vivacité des cordes, le charme et la candeur si particulière des bois bellissimes du Concert d’Astrée. Idem pour les chÅ“urs très sollicités. Le premier et le dernier nous laissent abasourdis de bonheur, mais ils n’ont pas été tous interprétés avec le même panache ni la même vigueur. Un déséquilibre qui peut s’interpréter comme inné à l’œuvre, peut-être. Or, en dépit du livret métastasien d’Antoine Danchet édité par Giambattista Varesco (avec qui Mozart avait déjà eu affaire pour Il Re Pastore, son opus lyrique précédent), si beau et si stylé soit-il ; par les cadeaux que Fortune a généreusement offert au génie salzbourgeois, il n’existe pas un moment ennuyeux ni de vrai temps mort dans la partition. Aux interprètes donc d’habiter leurs rôles, musicale et théâtralement. Les chanteurs-acteurs de la distribution on relevé le défi, notamment avec l’intense travail d’acteur qu’achève Jean-Yves Ruf, metteur en scène. Mais parlons de la musique d’abord.

Ilia et Idamante : deux perles vocales

idomeneo7-1Le titre de l’oeuvre est Idomeneo, re di Creta ossia Ilia e Idamante. Pour cette nouvelle production lilloise le titre Ilia et Idamante paraît beaucoup plus pertinent qu’Idoménée. Kasimir Spicer dans le rôle titre est un ténor qu’on aime bien par la qualité de son style et son investissement toujours impressionnant. S’il brille par la lumière propre à son talent, avec le pianissimo le plus beau de toute la performance, et que nous aurons du mal à oublier lors de son « Fuor del mar » au premier acte, nous avons aussi remarqué la difficulté du chanteur par rapport aux arabesques, au souffle et à la projection. Certes, il s’agît d’un air de bravoure virtuose que Mozart a dû adapter pour le ténor vieillissant créateur de l’œuvre : Anton Raaff. De même pour la soprano Patrizia Ciofi dans le rôle d’Elettra, Princesse argonaute répudiée. Une Princesse très chic mais pas aussi choc. Tant de belles choses dans sa prestation, le style, les récitatifs pleins d’intention, une agilité vocale confirmé… Mais aussi de la difficulté à chanter son premier air de bravoure « Tutto nel cor vi sento », un souffle manquant, une voix souvent inaudible, pétillante mais sans épaisseur. Un début un peu décevant, malgré son incroyable talent d’actrice qui, au moins, captivait les yeux de l’auditoire. Heureusement pour elle, sa performance est progressive. Lors de son deuxième air elle fait preuve d’un beau legato et des beaux piani, et elle impressionne surtout par son appropriation de la cadence, à laquelle elle ajoute un je ne sais quoi du belcanto du XIXe, ravissant. Son air de clôture « D’Oreste, d’Aiace » est à l’opposé de son premier au niveau de l’assurance, de l’interprétation, du volume, de la projection. Elle est très expressive et elle le chante avec vigueur, mais l’instrument reste le même, à notre avis beaucoup plus agile que dramatique donc peu propice au rôle. Même remarque pour le ténor Edgaras Montvidas (autrement un Alfredo touchant à Nantes, pour cette Traviata mise en scène par Emmanuelle Bastet) dans le rôle d’Arbace, confident d’Idomeneo. S’il est un excellent acteur et plutôt beau à regarder, son air virtuose au premier acte « Se il tuo duol » (fréquemment supprimé tellement il est difficile, nous l’avouons), laisse à désirer.

En l’occurrence les véritables chefs de file sont Ilia et Idamante, prises de rôles pour les deux jeunes chanteuses, en vérité. La soprano Rosa Feola dans le rôle d’Ilia fait ses débuts en France dans cette production. Dès son premier air « Padre, germani, addio », les maintes qualités de sa performance saisissent. Un timbre riche, une diction impeccable, une sensibilité dramaturgique complexe dont elle fait preuve par son chant et par son jeu. Une prestation qui augmente en beauté au cours des actes. Son « Se il padre perdei » au deuxième un bijou d’expression, d’intention, de sincérité, les bois délicieux du Concert d’Astrée s’accordant majestueusement à l’instrument de la soprano. Que dire enfin de son dernier air au 3e acte « Zeffiretti lusinghieri » si ce n’est-ce qu’elle y exprime la douceur de son amour avec un sublime legato et un chant débordant d’émotion ? Une artiste à suivre absolument. Pareil pour l’objet de son amour, Idamante, inteprété par la mezzo-soprano Rachel Frenkel, qui nous impressionne dès son entrée au premier acte « Non ho colpa » par le timbre et l’émotion juvénile délicieusement nuancée, même si la cadence n’a pas été le moment le plus réussi. Sa participation au quatuor du dernier acte « Andro ramingo e solo » est un sommet d’expression. Remarquons également la prestation rapide mais solide d’Emiliano Gonzales Toro, en Grand prêtre et notamment de la basse Bogdan Talos (La Voix) que nous aurions aimé écouter davantage.

Et la pierre d’achoppement de la production ? La mise en scène du talentueux et pragmatique Jean-Yves Ruf a des qualités et des défauts. Félicitons d’abord sa scénographe Laure Pichat pour des décors d’une beauté plastique tout à fait frappante ! Un décor par acte, un plateau toujours circulaire avec un rideau de fins fils qui permettent la transparence mais reflètent les belles lumières de Christian Dubet. Ni approche historique ni véritable transposition par contre. Des beaux tableaux visuels ravissants, un travail d’acteurs souvent poussé et souvent brillant… Mais des coutures par trop visibles d’un discours créatif incertain, voire incohérent.

Dès la levée du rideau nous avons un flashback de l’extraordinaire mise en scène de l’Elena de Cavalli (une production de grande valeur! – Opéra de Lille, janvier 2015), dans le sens où la structure circulaire domine le plateau. Très beau. Les troyens prisonniers à l’intérieur du faux rideau circulaire, couverts de draps blanchâtres comme Ilia… Nous sommes quelque part, à un moment précis de l’histoire, on dirait, mais on ne sait pas vraiment. Sauf qu’après arrive une procession des croyants… Hindous !? Mais pas que !!! Nous sommes décidément dans le méli-mélo d’époques, de styles, un peu de tout et beaucoup de n’importe quoi. Expliquons : Dans cette procession, des « prêtres » habillés en derviche (mystiques du soufisme, aux longues robes noires et des chapeaux longs plus ou moins coniques) rentrent sur scène avec de l’encens à la myrrhe et au copal (typiquement catholique, ajoutons). Un ascète de facture indienne a une expérience mystique devant le faux sacrifice dont il est le protagoniste, l’expérience est comme une espèce de possession, mais, démoniaque ou angélique ? En tout cas épileptique. Au même temps Idomeneo, Roi de Crète (où d’un royaume indien avec une minorité des musulmans mystiques qui ne brûlent pas du benjoin d’Arabie ni du santal mais de la myrrhe, et qui, par hasard, sont les prêtres du dit Roi au patronyme grec…), est habillé en occidental avec une couronne dorée qui paraît une bague contemporaine. Passons au troisième et dernier acte avec un bel arbre impressionnant qui n’est pas sans rappeler le bois sacré du château de Winterfell dans le Nord de la série télévisuelle Game of Thrones / Le Trône de Fer, à son tour inspiré du Moyen Age écossais… Heureusement toutes ces banalités sophistiquées et incohérentes acquièrent un sens, plus ou moins, uniquement grâce au travail d’acteurs des chanteurs : leur performance fait illusion de cohésion. Voici donc un show spectaculaire, de belles ombres et lumières, références à l’Inde, au mysticisme islamique, même à la Grèce (un petit peu quand même). Un défilé des modes du monde riche en prétextes, avec comme principale qualité rédemptrice, d’un point de vue dramaturgique, nous insistons, le jeu d’acteur qui est tellement fort et intéressant, que nous excusons, mais pas sans réserves, le manque d’égard face à l’intellect et à la culture des spectateurs dans cette mise en scène à la beauté confondante et conflictuelle, mais certaine.

Une production à voir et surtout à écouter à l’Opéra de Lille le 29 janvier ainsi que les 1er, 3 et 6 février 2015 !

Compte rendu, opéra. Lille. Opéra de Lille, le 7 avril 2014. Cavalli : Elena. Justin Kim, David Szigetvari, Giuseppina Bridelli, Brendan Tuohy, Mariana Flores… Ensemble Cappella Mediterranea. Leonardo Garcia Alarcon, direction. Jean-Yves Ruf, mise en scène.

Elena de Francesco Cavalli, ressuscité l’année dernière à Aix après 350 ans, reparaît en avril 2014 à l’Opéra de Lille pour ravir le cÅ“ur et l’intellect d’un public davantage curieux. Le chef et claveciniste argentin Leonardo Garcia Alarcon dirige son ensemble baroque Cappella Mediterranea et une pétillante distribution des jeunes chanteurs. Jean-Yves Ruf signe la mise-en-scène, efficace et astucieuse.

Elena ressuscitée

Francesco Cavalli (1602-1676), élève de Monteverdi, est sans doute un personnage emblématique de l’univers musical du XVIIe siècle. A ses débuts, il suit encore la leçon de son maître mais au cours de sa carrière il arrive à se distinguer stylistiquement, défendant sa voix propre, pionnière dans l’école vénitienne. Son style a un caractère populaire et, comme Monteverdi, il a le don de la puissance expressive. Avec lui, l’ouverture et surtout l’aria prendront plus de pertinence. De même, il annonce l’école napolitaine, non seulement par l’utilisation des instruments libérés du continuo, mais aussi par les livrets qu’il met en musique, souvent très comiques, particulièrement riches en péripéties. C’est le cas d’Elena, crée en 1659, donc après La Calisto mais avant L’Ercole amante parisien. Le livret de Nicolo Minato s’inspire, avec une grande liberté, de l’histoire de Thésée épris de la belle Hélène.

Dans cette unique production, il y a des dieux, des princes, des amazones, des héros, un bouffon, des animaux… Peu importe, puisque le but n’est autre qu’un théâtre lyrique bondissant et drôle, pourtant non dépourvu de mélancolie. Dans ce sens, le décor unique de Laure Pichat est très efficace, une sorte de palestre avec des murs mobiles qui fonctionnent parfois comme des portes.

 

 

elena_cavalli_alarcon_lille_opera

 

 

Après l’entracte, le décor enrichi de lianes n’est pas sans rappeler les suspensions ou sculptures kinétiques (“Penetrables”) du sculpteur vénézuélien Jesus Soto, le tout doucement accentué par les belles lumières de Christian Dubet. Les costumes de Claudia Jenatsch sont beaux et protéiformes, mélangeant kimonos pour les déesses aux habits légèrement inspirés du XVIIe des humains, nous remarquons les belles couleurs et l’apparente qualité des matériaux en particulier. Jean-Yves Ruf, quant à lui, se distingue par un travail dramaturgique de qualité. La jeune distribution paraît très engagée et tous leurs gestes et mouvements ont un sens théâtral évident. Ainsi, pas de temps mort pendant les plus de 3 heures de représentation.

« Les erreurs de l’amour sont des fautes légères »

Les 13 chanteurs sur le plateau ont offert une performance plutôt convaincante. Certains d’entre eux se distinguent par leurs voix et leurs personnalités. Le Thésée de David Szigetvari, a un héroïsme élégant, une si belle présence sur scène. Un Thésée baroque par excellence, affecté ma non troppo, mais surtout un Thésée qui ne tombe pas dans le piège du héros macho abruti et rustique, si loin de la nature du personnage mythique qui fut le roi fondateur d’Athènes. Justin Kim en Ménélas étonne par l’agilité de son instrument et attise la curiosité avec son physique ambigu  ; si nous pensons qu’il peut encore gagner en sensibilité, il arrive quand même à émouvoir lors de sa lamentation au troisième acte. Giuseppina Bridelli en Hippolyte a un beau chant nourri d’une puissante expressivité. Mariana Flores en Astianassa, suivante d’Hélène, captive aussi avec sa voix, au point de faire de l’ombre à la belle Hélène de Giulia Semenzato. Cette dernière captive surtout par son excellent jeu d’actrice, aspect indispensable pour tout opéra de l’époque. Que dire du Pirithoüs de Rodrigo Ferreira, à la belle présence mais avec un timbre peut-être trop immaculé ? Ou encore du beau chant d’un Brendan Tuohy ou d’un Jake Arditti (Diomède et Euripyle respectivement) ? Sans oublier la prestation fantastique de Zachary Wilder dans le rôle d’Iro le bouffon, un véritable tour de force comique ! (NDLR: Zachary Wilder a été lauréat du très select et très exigeant Jardin des Voix 2013, l’Académie des jeunes chanteurs fondée par William Christie).

Et l’orchestre de Cavalli ? S’il n’avait pas accès à l’orchestre somptueux de Monteverdi à Mantoue, le travail d’édition de Leonardo Garcia Alarcon traduit et transcrit la partition avec science et vivacité. L’ensemble Cappella Mediterranea l’interprète donc avec brio et sensibilité, stimulant en permanence l’ouïe grâce à une palette de sentiments superbement représentés. A ne pas rater à l’Opéra de Lille encore les 9 et 10 avril 2014. Prochaine retransmission sur France Musique le 3 mai 2014.

 

 

Compte rendu, opéra. Lille. Opéra de Lille, le 28 janvier 2014. Janacek : La petite renarde rusée. Elena Tsallagova, Oliver Zwarg, Derek Welton… Orchestre national de Lille. Franck Ollu, direction. Robert Carsen, mise en scène.

Lille, Opéra. Janacek: La petite renarde rusée, jusqu’au 7 février 2014. Début d’année étincelant à l’Opéra de Lille ! La maison lilloise nous accueille pour la première de La Petite renarde rusée (1924) de Janacek dans une mise en scène d’une fraîcheur particulière signée Robert Carsen. Le chef Français Franck Ollu dirige un Orchestre National de Lille tonique et une distribution de chanteurs talentueuse et investie, avec Elena Tsallagova dans la meilleure des formes pour le rôle-titre.

Hymne à la nature et à la vie
L’histoire de la petite renarde vient d’un roman illustré de Rudolf TÄ›snohlídek et Stanislav Lolek, à l’origine parue dans un journal auquel Janacek était abonné. Elle raconte l’existence, l’amour, la vie et la mort de la renarde Finoreille. Le Tchèque en fait un hymne à la nature et à l’humanité d’une poésie palpitante. Un opéra comique pourtant émouvant, sa dernière scène a été jouée pendant les funérailles du compositeur.
La mise en scène de Robert Carsen a une beauté complexe, stimulant les sens et l’intellect. Les décors et costumes de Gideon Davey sont visuellement saisissants. La forêt est omniprésente et le passage du temps et des saisons se réalise de façon naturelle, tellement efficace et réussie, en une telle synchronicité avec l’orchestre que nous remarquons à peine les personnes réalisant les changements de décors sur scène. Les humains et les animaux sont vêtus des habits à la beauté plastique indéniable. Les animaux en particulier affichent leur côté sauvage aussi avec des costumes plus évocateurs que descriptifs, à l’exception peut-être du coq, le plus littéral, mais aussi des plus comiques. La vision de Carsen s’accorde donc à l’œuvre avec intelligence et sincérité. Il évite tout pathos et sentimentalité, et donne autant d’importance aux actions représentées qu’aux états d’âmes des personnages.

LA PETITE RENARDE RUSEE CARSEN LILLE

Il est évident que la distribution de chanteurs/acteurs adhère au concept, tellement elle est investie physiquement et vocalement. La soprano Ellena Tsallagova est une Finoreille énergique. Elle habite le rôle avec facilité et ravit le public avec sa présence maline, piquante, rusée. A ceci s’ajoute son chant tonique, du mordant, une belle projection et une impressionnante maîtrise du rythme. Quelques effets théâtraux colorent la voix et un lyrisme distinct sustente son langage corporel. L’équilibre achevé est envoûtant. Son renard est interprété par la mezzo-soprano Jurgita Adamonyte avec panache. Les voix se marient bien et leur duo de la déclaration à la fin du deuxième acte est un véritable tour de force théâtrale. C’est l’un des morceaux les plus « animalier » de l’oeuvre, ici Finoreille brille par sa coquetterie et le renard par son ardeur démesurée. Les autres animaux mis en musique sont autant investis, que ce soit les renardeaux, les oiseaux ou encore les insectes à la présence fugace.

Les humains « coexistent » dans l’ouvrage et s’ils sont plus sérieux, moins libres  ; ils offrent pourtant des caractérisations éloquentes et touchantes. Le rôle le plus riche humainement reste celui du Garde-forestier, interprété par le baryton Oliver Zwarg. Son mélange de tendresse et de rudesse révèle une immense humanité. Son chant est riche en émotion et sa prestation a un je ne sais quoi de spirituel qui fonctionne bien. Lorsqu’il chante son monologue à la fin de l’opéra, l’élan lyrique s’instaure avec une voix saine et un orchestre somptueux. Les autres humains pimentent l’histoire avec leurs individualités. Le curé de Krzysztof Borysiewicz comme le maître d’école d’Alan Oke, exploitent la verve comique de l’œuvre avec vivacité. Remarquons le Harasta de Derek Walton, qui n’a pas de monologue, mais qui brillet tout autant par la beauté de son instrument généreux au timbre chaleureux.

Le chef Franck Ollu se montre maître en dirigeant l’Orchestre National de Lille avec un sens de l’articulation et du coloris alliant dynamisme et imagination. Protagonistes de l’oeuvre avec de nombreux interludes et passages symphoniques, l’orchestre impressionne dès le prélude lyrique et dansant, tout à fait spectaculaire, jusqu’à la coda maestosa du finale aux sonorités inouïes. La nature est en permanence évoquée avec une grande originalité et les morceaux d’inspiration folklorique sont joués avec la vivacité qu’ils requièrent. Du grand art sans prétention mais avec beaucoup d’intentions à l’Opéra de Lille. Un début d’année d’une fraîcheur joviale il est difficile de rester insensibles. A voir encore à l’affiche de l’Opéra de Lille les 4 et 7 février 2013.

Compte-rendu : Lille. Opéra National de Lille, le 18 mai 2013. Rossini : Le Barbier de Séville. Taylor Stayton, Armando Noguera, Eduarda Melo,… Antonello Allemandi, direction. Jean-François Sivadier, mise en scène.

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Le Barbier de Séville de Rossini clôt la saison lyrique à l’Opéra de Lille. Pour cette extraordinaire nouvelle production, le chef de file est le metteur en scène Jean-François Sivadier, accompagné par une jeune distribution pleine d’esprit dont l’Orchestre de Picardie dirigé par le chef italien Antonello Allemandi.

Le jour de notre venue l’opéra est retransmis en direct à l’extérieur de l’opéra sur la Place du Théâtre. L’occasion s’avère monumentale et transcendante, attributs peu communs pour le Barbier de Rossini, Å“uvre dont la verve comique, la fraîcheur et légèreté font d’elle, l’opéra bouffe par excellence. La production s’avère être une belle surprise.

 

 

“Si c’est ça l’avenir de l’opéra, j’en veux!”

 

Dit une jeune après l’entracte, extatique et abasourdie, rien qu’après le premier acte! Des paroles pertinentes et emblématiques d’une audience enthousiaste. La création de Jean-François Sivadier mérite une avalanche de compliments et encore plus. L’opéra est dès ses origines du théâtre lyrique, et le seul vrai créateur est toujours le metteur en scène. Les chanteurs et instrumentistes sont dans ce sens des artistes-interprètes. La mise en scène de Sivadier paraît contemporaine mais est atemporelle en vérité. Il a certes une conscience de l’histoire, une sincère compréhension du “drame”, un sens aigu et raffiné du théâtre, mais surtout du … génie. Ainsi l’Å“uvre se déroule dans un univers qui intègre et dépasse l’Espagne du 18e siècle propre à la pièce, la Rome du 19e de sa création et notre ère actuelle. Les beaux costumes de Virginie Gervaise sont dans ce sens surtout contemporains mais en réalité relèvent d’un mélange d’époques.
La mise en scène a tant de mérites que nous ne saurons tous les citer. La scénographie d’Alexandre de Dardel est non seulement astucieuse et cohérente mais aussi très belle à regarder. À la sensation de beauté s’ajoutent les lumières fantastiques de Philippe Berthomé, parfois évocatrices, parfois descriptives, toujours d’une beauté saisissante.

Le travail de Sivadier avec les chanteurs-acteurs est très remarquable. Il exploite avec vivacité et inventivité ce qu’il y a à exploiter dans l’opéra de Rossini ; l’entrain trépidant et la vitalité inextinguible de la comédie. Il sait ce qui peut paraître évident, Rossini veut que ses personnages finissent de chanter leur duo (terzetto en réalité) avant de s’échapper à la fin de l’Å“uvre, et pour cette raison précise ils se font découvrir par Basile! Ce n’est pas invraisemblable, ce n’est pas absurde. C’est le Rossini que nous aimons et que Sivadier comprend parfaitement. Sa mise en scène est presque interactive, avec les chanteurs marchant dans la salle et incluant le public dans la comédie. La puissance de l’action est reflétée avec maestria dans l’air de Basile “La calunnia è un venticello” un des nombreux tours de force de la soirée où le chanteur profite sans doute des talents concertés du directeur musical avec l’inventivité stimulante et la vivacité contagieuse de Sivadier.

L’imagination sans limites d’un Barbier spectaculaire

La distribution des chanteurs plutôt jeune a certainement adhéré à l’esprit de la production. Le baryton argentin Armando Noguera est Figaro. Il l’est, carrément, puisqu’il s’agît du rôle qui la fait connaître et qu’il connaît par cÅ“ur, mais surtout par l’investissement éblouissant du chanteur, débordant de charisme. Il n’est jamais moins qu’incroyable, soit dans son archicélèbre cavatine d’entrée “Largo al factotum” à la difficulté et à la tessiture redoutables, dans le duo avec Almaviva plein de caractère, où celui avec Rosine au chant fleuri remarquable où encore dans le trio final au chant à la fois fleuri et syllabé. Toutes ses interventions inspirent les plus vifs sourires et applaudissements. Le Comte Almaviva du ténor Taylor Stayton est certes moins comique mais tout autant investi dans sa caractérisation. Son chant est toujours virtuose et son instrument d’une très belle couleur. Il sait en plus bien projeter sa voix dans la salle et ce même dans les intervalles les plus délicates comme dans sa tessiture vers la fin extrême. Il s’agît sans doute d’un duo de choc et la complicité entre les chanteurs est rafraîchissante. Si en théorie le Comte se doit d’être le protagoniste, n’oublions pas qu’il arrive à son but uniquement grâce à l’aide de Figaro, d’un rang social plus bas. Dans ce sens nous acceptons la suppression de l’air de bravoure d’Almaviva à la fin de l’Å“uvre, mais nous nous demandons qui a pris cette décision? Le chanteur parce qu’il s’exténue à chanter? Le metteur en scène parce qu’il ne lui trouve aucune utilité théâtrale? Le directeur musical parce qu’il n’aime pas le long développement de l’air? Nous acceptons cette élision, non sans réticence. Notamment vis-à-vis au ténor que nous aurions aimé écouter davantage.

La Rosine lilloise est interprétée par la soprano Eduarda Melo. Si nous regrettons la mauvaise habitude française de transposer le rôle à une voix soprano, tournure oubliée et désuète, la performance plein d’esprit de la pétillante Melo, sans justifier ce changement, a du sens vis-à-vis de la production. Dans sa cavatine du premier acte “Una voce poco fa”, en l’occurrence transposée en fa majeur et donc sans vocalises graves, sa coloratura stratosphérique et insolente éblouit l’auditoire. Elle est charmante dans toutes ses interventions et sa leçon de chant au deuxième acte, est merveilleuse. Sa voix aigüe s’accorde de façon plus que pertinente à l’ambiance comique et déjantée,  elle ajoute fraîcheur et légèreté à la production.

En ce qui concerne les rôles secondaires, s’il n’y a pas forcément un équilibre du point de vu vocal, ils sont par contre tous très engagés dans leurs caractérisations. Le Basile d’Adam Palka a une voix un peu verte mais veloutée. Ses dons de comédien et la couleur de sa voix compensent la tessiture quelque peu limitée. Le Bartolo de Tiziano Bracci réussi à être comique sans être grotesque. Jennifer Rhys-Davies est une Berta dont nous aurons du mal à oublier le sens aigu de la comédie, si elle chante peu, sa présence sur le plateau est d’un comique contagieux. Finalement nous remarquerons le Fiorello d’Olivier Dunn. Son personnage ne chante que très peu, mais c’est en effet lui qui chante les premières notes de la partition et sa voix puissante et sa couleur irrésistible nous ont fortement surpris!

Que dire de l’Orchestre de Picardie dirigé par Antonello Allemandi? L’aspect brillant et gai sont les principaux atouts de la prestation. Le maestro a lui aussi un sens solide du théâtre puisqu’il intervient pertinemment pour rehausser l’humeur et la fougue de la partition. Silences et crescendi inattendus dans la célébrissime ouverture, élégance et clarté presque mozartiennes dans les intermèdes, une vivacité et un zeste fabuleux en permanence. Dans ce sens le chÅ“ur de l’Opéra de Lille dirigé par Arie van Beeck est à la hauteur de la production, avec une réactivité tonique et lui aussi, une belle implication théâtrale.

Courrez voir et écouter cette nouvelle production… Le Barbier de Sivadier fera sans doute battre votre cÅ“ur, et vous sortirez convaincu du fait que l’opéra est un art vivant! Une Å“uvre d’art totale complètement inattendue à surtout ne pas rater. A l’affiche à l’Opéra de Lille les 26, 28 et 30 mai puis le 2 juin 2013.