samedi 20 avril 2024

Saison lyrique 2008 – 2009 : les opéras baroques Présentation de la saison lyrique baroque

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Saison lyrique
2008 – 2009

Opéra Baroque

Nouvelle saison, grande saison ? A regarder de plus près, les productions affichées, le cru lyrique 2008 – 2009, au registre baroque se présente comme une édition prometteuse, audacieuse même vu les compositeurs abordés.

Haydn : grand gagnant
Au nombre des grands gagnants, Joseph Haydn, célébration oblige à l’horizon 2009 se distingue nettement. Tours ouvre les festivités avec Armida (nouvelle production), sous la baguette du directeur musical de l’Orchestre Symphonique Région Centre Tours, Jean-Yves Ossonce (mise en scène : Gilles Bouillon), à partir du 17 octobre 2008 (reprises les 7 et 9 à Orléans, Carré Saint Vincent). Créée à Aix en juillet 2008, L’Infedelta Delusa dirigée par Jérémie Rhorer, se donne dans la mise en scène « goldonienne » de Richard Brunel, à Besançon, le 30 janvier 2009, puis à Toulon, les 13 et 15 mars 2009. Vous ne manquerez pas non plus, le troisième ouvrage programmé pour la saison nouvelle, Le retour de Tobias (à l’affiche du théâtre de Poissy, le 12 février 2009) sous la direction affûtée de Sir Roger Norrington, et sur instruments d’époque forcément (avec Ann Hallenberg). Et à Tourcoing, les 15, 17 et 20 mars 2009, Jean-Claude Malgoire s’intéresse en une nouvelle production, à L’Anima del Filosofo et Orfeo ed Euridice (mise en scène : Alita Baldi), avec le couple à la ville à la scène, la mezzo Hjördis Thébault et le baryton, Pierre-Yves Pruvot…

Purcell, challenger
« Sir Henry le grand », génie musical shakespearien nous promet d’autres délices. Bordeaux lance une véritable saison Purcéllienne avec Didon et Enée (couplée avec Phaedra de Britten) sous la baguette de Jaap ter Linden (à partir du 24 septembre 2008), à l’affiche bordelaise, avant celle de Christie à l’Opéra Comique de Paris, nouvelle production annoncée du 3 au 9 décembre 2008, de Montpellier (Opéra Comédie, les 24, 26 et 28 février 2009) et de Sète (Théâtre Molière, le 15 mai 2008). La grande affaire de cette saison demeure la production défendue par les solistes du Concert d’Astrée (Emmanuelle Haïm), « (After) the Fairy Queen », non pas production comme à l’époque, mais relecture intimiste voire actualisée, en tournée à Lille, Calais, Valenciennes, Clamart, Dijon, Besançon, Vélizy-Villacoublay, Arras, du 16 novembre au 7 février 2009).
Autre ouvrage lyrique Purcellien de première valeur, donc à ne manquer sous aucun prétexte : King Arthur, sous la baguette d’Hervé Niquet, programmé à Montpellier (Opéra-Comédie, à partir du 28 mars 2008), repris à Paris au Théâtre des Champs Elysées, en version de concert, le 11 mai 2009, dans une distribution différente comprenant entre autres solistes, Susan Gritton, Deborah York, James Gilchrist…

Essor de la tragédie lyrique française
Les amateurs de déclamation française sur le mode tragique seront indiscutablement servis. Phénomène marquant des mois à venir, la multiplication des opéras des fondateurs Lully et son « héritier » au XVIIIème, Jean-Philippe Rameau, décidément injustement absent des scènes françaises. Honneurs et respect pour La Monnaie de Bruxelles qui « ose » Les Indes Galantes dès novembre 2008 (représentation unique en version de concert, le 9 novembre, sous la baguette de William Christie). Mais aussi au Capitole de Toulouse qui nous concocte en mars 2009, Hippolyte et Aricie (du 6 au 15), en une nouvelle production sous la baguette d’Emmanuelle Haïm (avec Anne-Catherine Gillet et Bernard Richter…). Même mois, autre joyau incontournable : Zoroastre à l’affiche de l’Opéra Comique à Paris (les 25, 27 et 29 mars 2009) dans une production inédite en France mais déjà présenté dans le théâtre baroque de Drottningholm et objet d’un dvd particulièrement aimé de la rédaction dvd de classiquenews.com (1 dvd Opus Arte), dans la mise en scène de Pierre Audi et sous la direction de Christophe Rousset.
Mais l’autre « champion » de la nouvelle saison lyrique, reste aux côtés de Haydn et de Purcell, Jean-Baptiste Lully.
Production très attendue (renouvellera-t-elle la magie d’Atys ?), Armide, dans la mise en scène de Robert Carsen, occupe la scène des Champs Elysées à Paris, sous la direction du grand Bill (William Christie), du 8 au 18 octobre 2008 (avec Claire DeBono, Isabelle Druet, Stéphanie D’Oustrac…). Dirigées par Vincent Dumestre, nouveau lullyste chevronné, les reprises tant applaudies à Paris, du Bourgeois Gentilhomme (Besançon, le 13 ; Reims, les 16 et 17 mai 2008) et de Cadmus et Hermione (Caen, les 21, 22 et 24 mars 2009) animent aussi cette année Lully exceptionnelle.
Autre gagnant de cette saison baroque exaltante : Antonio Vivaldi. Alors que nous regrettions que la renaissance vivaldienne ne se faisait qu’au disque, les théâtres s’intéressent enfin au génie vénitien, contemporain de Haendel et de Rameau et comme eux, grand créateur lyrique. Temple de l’opéra baroque à Paris, (avec Poissy), le théâtre des Champs Elysées sait nourrir la flamme du grand Antonio en programmant Ercole sul Termodonte (Fabio Biondi, direction), le 27 janvier, puis Juditha Triomphans (Andrea Marcon, direction), le 27 mai 2008.

Reprises, curiosités et perles
N’oubliez pas parmi les raretés prometteuses à l’affiche des théâtres également : l’opéra Ezio d’après Métastase dans la version musicale de Haendel puis Gluck, présentées à Poissy sous la baguette d’Alan Curtis, respectivement les 27 septembre puis 18 novembre 2008. Comparaison éloquente.
Poissy conclura de façon astucieuse sa nouvelle saison en remontant aux sources du bel canto baroque avec, le 16 mai 2009, Euridice de Jacopo Peri : immersion aux origines florentines de l’opéra italien.
Autre lieu, autre nouveauté : Demofoonte de Niccolo Jommelli sur la scène du Palais Garnier, du 13 au 21 juin 2009, sous la direction du maestro Ricardo Muti qui l’aura préalablement dévoilé pour le festival de Pentecôte de Salzbourg en mai.
Bien inspirée, La Monnaie de Bruxelles reprogramme l’opéra de Cavalli, Calisto, sous la direction de René Jacobs (mise en scène : Herbert Wernicke), du 17 février au 1er mars 2009 : mais Sophie Karthäuser, partenaire de Lawrence Zazzo et de Max Emmanuel Cencic) sera-t-elle à la hauteur d’un rôle légendaire que créa à son époque, l’éblouissante et mémorable Maria Bayo ?
Parmi les productions que nous avons aussi sélectionné, ne manquez pas le Tolomeo ed Alessandro de Domenico Scarlatti (Théâtre des Champs Elysées à Paris, le 17 janvier 2009. Alan Curtis, direction) ; la production qui met en valeur le tempérament baroque de la diva actuelle, Anna Caterina Antonacci (« Altre Stelle », le 18 février à Dijon, les 27 et 30 avril au TCE à Paris ; « Je suis ton labyrinthe », nouveau spectacle conçu autour des œuvres de Francesco Durante et Alessandro Scarlatti (en tournée à Paris, salle Gaveau ; aux Lilas, théâtre du Garde-Chasse ; à Franconville, du 14 décembre au 15 mai 2009. Jay Bernfeld, direction). Enfin, concluons avec la production également inédite intitulée « Le nègre des lumières : Chevalier de Saint-Georges », Bertrand Cervera : direction, du 27 octobre 2008 au 10 janvier 2009, en tournée à Chaville, Nanterre, Créteil.

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