Il Barbiere di Siviglia
Le Barbier de Séville, 1816
Paolo Arrivabeni, direction
Stefano Mazzonis di Pralafera, mise en scène
Avec Sumi Jo (Rosina)
Liège, ORW, Opéra Royal de Wallonie
Du 11 au 22 mars 2011
Le 15 mars 2011 à 20h, en direct sur dailymotion.com/orw
En quoi consiste la réussite du Barbier de Rossini ?
Par son sujet et le choix des personnages, (un vieux barbon égoïste – Bartholo –, une beauté séquestrée – Rosine –, un amoureux conquérant-Lindor/Almaviva-) ; par la vitalité de sa musique, la partition offre l’aboutissement du genre buffa, spécialité des « grands » Napolitains, du XVIIe (Vinci) et du XVIIIe siècle : Pergolèse et Hasse, Leo, Latilla et Jommelli. Un siècle encore après ces derniers, la vitalité mélodique et rythmique de Rossini relève le défi de ses aînés.
En 1816, le musicien emporte la composition de son Barbier en 16 jours ! Fulgurance d’une génie précoce de 24 ans qui était alors sur le versant ascendant d’une gloire incontestable : derrière lui, Tancrède et l’Italienne à Alger, bientôt Cendrillon et la Pie Voleuse, surtout Semiramis et Guillaume Tell (1829)… son dernier ouvrage, qui allait tant compter pour l’émergence d’un nouvel opéra à la Française.
Mais il est un autre aspect de l’œuvre qu’il ne faut pas omettre : son livret, légué par l’un des esprits les plus « modernes » du XVIIIe siècle. Un texte trempé dans l’acide de la contestation de l’ordre social, dans l’encre de la critique aiguë de l’injustice et de la tyrannie ; de toutes les formes de despotisme, fut-il ici domestique… L’auteur en est Beaumarchais, un certain écrivain qui s’impliqua en son heure pour une réforme de l’opéra dit sérieux. A croire qu’avant le théâtre de la rue, c’est sur les planches que d’abord, Beaumarchais allume le feu de la Révolution. Les compositeurs ne s’y sont pas trompés qui adaptent les sujets de Beaumarchais, de Mozart à Rossini, s’inscrivant d’emblée dans la voie du renouveau musical. En lire +