ténor
Histoires siciliennes
France 3
Toute la musique qu’ils aiment
Né en France dans une famille sicilienne, le jeune Roberto est élevé dans le chant: chez les Alagna, tout le monde chante. Très vite, le garçon confirme sa vocation de chanteur. Guitare en mains, le jeune ténor chante dans les bars et cabarets, tout en cultivant un jardin secret : l’opéra. Le documentaire montre le premier ténor français commentant plusieurs films de la famille où chacun chante, danse. Quand Roberto chante la Sicile et les chants siciliens, il raconte la saga de la famille. A l’occasion du spectacle « Sicilien » donné en 2009 aux Arènes de Nîmes, France 3 diffuse ce documentaire dévoilant les origines du ténor, ainsi que la préparation et le programme du spectacle.
De Sicile, la patrie mère à l’origine de toute ces Histoires siciliennes (titre du film de David, le frère de Roberto), la famille part en Amérique (New York) puis en Argentine, pour fuir la pression des mafias locales… Puis c’est pour le jeune Roberto la France où il est né.
Fils de siciliens…
Aujourd’hui, celui qui dès l’âge de 10 ans, admirait au cinéma Mario Lanza dans le film de la vie de Caruso (!), qui a réussi à se faire remarquer de Luciano Pavarotti, puis a remporté le Concours du ténor italien en 1988 (à l’âge de 24 ans), chante ses racines. Révélé dans le rôle de Roméo (Roméo et Juliette de Gounod) en 1994 (rôle pour lequel il reçoit le Prix Laurence Olivier en 1995) , Roberto Alagna s’impose très vite par la puissance et l’élégance de son chant, à la fois tendre et héroïque. Outre les répertoires classiques italiens, le chanteur reçoit un opéra taillé pour son timbre et ses possibilités, Marius dans Marius et Fanny créé à Marseille en 2007 avec son épouse Angela Georghiu (de laquelle il se sépare en 2010), puis son frère David écrit pour lui Le Dernier Jour d’un Condamné, créé en septembre de la même année (2007).
Le film diffusé par France 3 dévoile le portrait d’un ténor généreux et simple en quête d’identité. « C’est le disque qui me ressemble le plus » , déclarait Roberto Alagna quand est paru chez Deutsche Grammophon le disque qui rassemble aujourd’hui les chansons siciliennes qui le portent et l’inspirent particulièrement. Le disque s’est vendu à 350.000 exemplaires: un nouveau record qui montre combien le chanteur lyrique convainc quand il chante les mélodies qui lui tiennent au coeur et à l’âme. Bien sûr, point d’orgue de ce récital personnel et familial, la berceuse écrite pour sa fille Ornella, tient une place à part. C’est le chant d’amour d’un père pour sa fille, d’une délicatesse rare quand il chante « dors mon souffle, rêve de ta maman« . Ornella est la fille de sa première femme, aujourd’hui décédée.
« Je me suis soudain senti sicilien en enregistrant ce disque, comme je m’étais soudain senti français en chantant La Marseillaise [pour le défilé du 14 juillet 2005, place de la Concorde]. C’est le disque d’un fils de Siciliens cherchant ses racines. »
Dans les arènes de Nîmes, sous la direction artistique de son frère David, complice de toujours, avec le concours des danseurs du Ballet de l’Europe, Roberto chante avec micro, ses amours natales: il exprime comme nul autre, l’âme sicilienne avec une sincérité télégénique qui fait toute la valeur du documentaire. Devant la caméra, le ténor se souvient; il évoque sa famille installée à New York dans le quartier de Little Italy.
« Histoires siciliennes », film documentaire de David Alagna. Roberto Alagna chante la Sicile aux Arènes de Nîmes. Toute la musique qu’ils aiment. France 3, vendredi 2 avril 2010 vers 23h. Roberto Alagna est en tournée dans son spectacle Sicilien, dans toute la France, du 17 avril au 12 mai 2010.
Documentaire. Réalisation: Jean-Marc Montagerand et David Alagna, 2009, 1h10mn
Illustration: Roberto Alagna: Sicilien © A. Laveau