mardi 17 juin 2025

Richard Wagner: Götterdämmerung, 1876 Aix, Radio Classique, France 3, jusqu’au 12 juillet 2009

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Richard Wagner
Götterdämmerung
Le Crépuscule des Dieux
, 1876

Festival scénique « Der Ring des Nibelungen »
Troisième journée en trois actes et un prologue
Poème et musique de Richard Wagner
Créé le 17 août 1876 au Festspielhaus de Bayreuth

L’amour de Brünnhilde

Le dernier volet ou dernière « journée » du cycle rituel et épique de La Tétralogie stupéfie par l’inventivité musicale et dramatique de Wagner. Le personnage central serait-il en définitive l’orchestre dont l’activité permanente offre une manière de récapitulation de tout le cycle, et sa préparation pour une conclusion qui souligne l’hypocrisie d’un monde qui préfère la haine, la jalousie et la possession matérielle à tout autre réalité humaine… en particulier, au détriment de l’amour?
Dans Tristan créé en 1865, Wagner montre la puissance surréelle de l’amour véritable, qui dépasse en conscience et compréhension de la vie, tout autre contingence: Tristan und Isolde sont deux âmes sublimées par leur expérience amoureuse; plus spirituelle que physique et charnelle. Dans la Tétralogie, nous retrouvons ce visage d’un sentiment partagé comme force suprahumaine (Sigmeund et Sieglinde dans La Walkyrie); dans Le Crépuscule, c’est à nouveau la voix de la femme, de l’épouse sainte, de l’amoureuse indéfectibleemnt loyale (le Fidelio beethovénien n’est pas loin ou aussi Illia dans Idomeneo de Mozart) qui exprime la force de ce sentiment d’amour et de don total, le seul qui peut sauver l’humanité.
Ainsi comme dans Tristan, Brünnhilde, à la suite d’Isolde, se consume dans la mort pour rejoindre celui sans lequel elle n’est rien.

Barbarie Gibichungen
Auraravant, il faut supoorter les calculs et intrigues de bas étage des Gibichungen (Gunter, sa soeur: Gutrune, et Hagen, fils d’Albérich)… Pour souligner combien Brünnhilde assume pleinement sa vie de mortelle comme l’épouse de Sigfried, Wagner imagine la confrontation avec Waltraud, sa soeur demeurée Walkyrie: jamais Brünnhilde ne faiblit: son amour reste indéfectible (o délices de l’amour). Mais la femme devra passée par de nouvelles épreuves ignobles: Siegfried qui lui avait juré serment éternel (comme Tristan, sous les traits de Tantris à Isolde), la désavoue, l’humilie, la trompe et l’abandonne… pour épouser en des noces pathétiques, la pauvre et passive Gutrune. S’il est vrai que le héros abusé, ayant bu le philtre de l’oubli sans le savoir, se montre d’une trop coupable naïveté en cotoyant les Gibichungen, il en paie le prix le prix le lourd: il est assassiné, honteusement… poignardé dans le dos. Inique stratagème semé par un Hagen lâche et machiavélique, possédé par l’esprit de l’anneau.
Siegfried inspire au compositeur ses plus belles pages orchestrales, musique pure, narrative et abstraite à la fois, qui restent souvent interprétées seules, détachées de leur contexte lyrique, au concert: Voyage de Siegfried sur le Rhin, puis, plus lugubre et sombre, La mort de Siegfried, où le choeur des hommes soulignent combien à nouveau l’art choral est la figure la plus sublime du génie germanique (Les Maîtres Chanteurs de sont pas loin).
Au terme de l’action, la nature reprend ses droits: l’incendie que commande Brünnhilde détruit tout: monde des dieux (ce Walhala qui abrite un Wotan perclu de doutes et de terreur, victime maudite de l’anneau), société pervertie écoeurante des Gibichungen… le fleuve Rhin déborde alors de son lit, et les naïades peuvent enfin reprendre ce qui leur appartient: l’anneau tant convoité, source des conflits destructeurs.
Mais alors quel monde pourra renaître de ce cataclysme? L’humanité est-elle condamnée à ne préserver que le profit contre la richesse fraternelle et le miracle de la nature? Thèmes wagnériens certes mais combien actuels à l’aube du XXIè où l’homme n’a jamais tant causé les fondements de sa perte: crac boursier, crise financière, destruction des ressources de la planète… Wagner visionnaire? Quand ouvrirons nous les yeux?

Richard Wagner: Le Crépuscule des dieux, 1876
Festival d’Aix en Provence 2009
Grand Théâtre de Provence

Siegfried: Ben Heppner
Gunther: Gerd Grochowski
Hagen: Mikhail Petrenko
Alberich: Dale Duesing
Brünnhilde: Katarina Dalayman
Gutrune: Emma Vetter
Waltraute: Anne Sofie von Otter
Norn 1: Maria Radner
Norn 2: Lilli Paasikivi
Norn 3: Miranda Keys
Woglinde: Anna Siminska
Wellgunde: Eva Vogel
Flosshilde: Maria Radner
Choeur Rundfunkchor Berlin / Choeur de la Radio de Berlin
Chef de coeur Simon Halsey
Orchestre Berliner Philharmonike

Direction musicale: Sir Simon Rattle
Mise en scène et scénographie: Stéphane Braunschweig
Costumes: Thibault Vancraenenbroeck
Lumières: Marion Hewlett

Festival d’Aix en Provence, du 3 au 12 juillet 2009

radio

Diffusion Radio Classique

Lundi 6 juillet 2009 à 17h30

télé
France 3

Jeudi 9 Juillet 2009
21h50 (horaire variable consulter les programmes de la chaînes télévisuelle)
Seulement le 3e acte

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