RENTREE LYRIQUE 2016… Avec classiquenews préparez dès cet été votre rentrée lyrique en septembre et octobre 2016. Quels sont les spectacles à ne pas manquer ? Quels sont les chanteurs prêts à de nouveaux défis ? Et quelles sont les mises en scènes prometteuses? Car ne l’oublions, à notre époque si tentée (et séduite) par l’image, l’opéra offre aussi un spectacle total où le théâtre (décors, mouvements des corps, regards et intentions exprimées) pèse aussi, aux côtés du chant et la musique, de tout son poids… Eliogabalo, The Turn of the screw, L’Opéra de Quat’sous, … Paris, Nantes, Strasbourg, Mulhouse répondent à notre appel (et à nos attentes). Voici notre sélection pour ne rien manquer des événements qui font l’agenda lyrique de septembre et octobre 2016.
Angers Nantes Opéra
Wagner : Lohengrin en version de concert, dès le 16 septembre à La Cité de Nantes… Wagner définit dans le personnage humain / divin de l’élu descendu sur terre, Lohengrin, le statut même de l’artiste (ce qu’il fera encore mais de façon pus dramatique encore dans Tannhaüser) : Lohengrin c’est Richard Wagner soi-même qui offre à l’humanité maudite, une chance de salut. Las, Elsa, princesse de Brabant humiliée, destituée, se montre indigne de l’opportunité qui lui est ainsi offerte. Car dans l’ombre, règne l’activité malsaine, manipulatrice du couple noir et diabolique de Talramund et d’Ortrud. A travers l’échec d’Elsa et l’impuissance de Lohengrin, c’est aussi le pacte d’amour qui est condamné : peut-on offrir sa confiance à celui que l’on aime ?… Le pessimisme de Wagner, (sa justesse ?) pèse de tout son poids. C’est aussi 0 Nnates puis Angers, la première coopération du Théâtre angevin et nantais avec le chef Pascal Rophé. De surcroît en version de concert, la production réunissant plusieurs tempéraments prometteurs dont Catherine Hunold en Ortrud (instance noire et diabolique) permet de se concentrer surtout sur la musique et le chant… Lohengrin de Wagner, version de concert. Nantes, La cité, les 16 et 18 septembre 2016. ANgers, Cnetre de congrès, le 20 septembre 2016. INFOS et RESERVATIONS sur le site d’Angers Nantes Opéra :http://www.angers-nantes-opera.com/lohengrin.html
Opéra de Paris
Paris, célèbre dès les 14 et 16 septembre 2016, vertiges et sensualité de l’opéra vénitien du XVIIè avec la recréation de l’opéra de Cavalli Eliogabalo (jusqu’au 15 octobre 2016) : ouvrage inédit à Paris, de surcroît présence inespérée du théâtre baroque italien sur la scène parisienne qui semble ainsi renouer avec le XVIIè, quand la Cour de France alors piloté par Mazarin, invitait justement ce même Cavalli (1602-1767) pour y représenter ses opéras Ercole amante et Xerse devant le jeune Louis XIV,a lors époux récent de l’Infante d’Autriche. En septembre 2016, sous la direction de Leonardo Garcia Alarcon, une distribution prometteuse dont Franco Fagioli, contre ténor sidérant dans le rôle titre, Mariana Flores (Atilia Macrina), Valer Sabadus (autre contre ténor impeccable dans le rôle de Giuliano Gordio)), ou Paul Groves (Alessandro Cesare) défend le drame intense et percutant voire cynique de Cavalli (livret par aun auteur anonyme). De toute évidence cet Eliogabalo est la production événement à Paris au registre du baroque.
Infos, réservations sur le site de l’Opéra national de Paris : https://www.operadeparis.fr/saison-16-17/opera/eliogabalo. A l’affiche les 14, 16, 19, 21, 25, 27, 29 septembre puis 2, 5, 7, 11, 13 et 15 octobre 2016.
Opéra national du Rhin
A Strasbourg dès le 21 septembre 2016, reprise de la production de l’opéra le plus sombre voire troublant de Benjamin Britten : The Turn of the Screw / Le tour d’écrou d’après la nouvelle d’Henri James, dans la mise en scène de Robert Carsen. Les opéras qui mettent en scène les enfants sont en général propres aux contes et légendes, rites ou initiations qui se terminent bien. Chez Britten inspiré par James, rien de tel : la perte de l’innocence est sans appel et peu de partitions ont exprimé avec une telle justesse poétique, l’enfance soumise au mal, l’innocence manipulée et sacrifiée. D’autant qu’ici, l’exposition des faits dans ce drame noir et fantastique, est réalisée depuis le point de vue de la gouvernante qui aime tant les deux enfants, désormais saisis sous l’emprise de Peter Quint… Comme à son habitude, Robert Carsen éclaire les brûlures de l’action avec l’élégance et l’efficacité qui le caractérisent. A Strasbourg, Opéra, les 21, 23, 25, 27, 30 septembre 2016. A Mulhouse, La Filature : les 7 et 9 octobre 2016.
TCE, PARIS
Le Berliner Ensemble aborde Brecht et Weill dans l’Opéra de Quat’sous (reprise, inspiré de l’opéra des gueux de John Gay) – du 25 au 31 octobre 2016. la mise en scène – épurée, atemporelle de Bob Wilson, souligne ce cynisme poétique désenchanté/déshumanisé qui épingle les petites trahisons et perversités qui font la barbarie humaine. Le Berliner ensemble aborde ici l’un des piliers de son répertoire : l’accord des interprètes et de la partition choisie est proche de l’idéal. L’Opéra de quat’sous est une oeuvre tirée de L’Opéra des gueux (The Beggar’s Opera du dramaturge anglais John Gay, 1685-1732), très grand succès en 1728. Le texte de Brecht mis en musique par son complice Kurt Weill est créé en 1928, soit 2 siècles après la création de l’oeuvre source, au siège du Berliner ensemble. Voyous, escrocs en tous genres (Mackie Messer et sa bande), bons bourgeois guère plus vertueux… racontent les chapitres d’une épopée triviale mais juste qui dénonce pauvres et riches, leur hypocrisie écœurante : « « la similitude profonde entre les gens de la haute et ceux de la basse société », dit John Gay. C’est en 1928, la grande fresque crapuleuse affiche son cri obscène et juste au TCE à Paris.