Orchestre Symphonique d’Orléans
saison 2011-2012
Le diable et le Bon Dieu
concert
Rachmaninov
Berlioz
Vendredi 16 novembre 2012 à 20h30
Samedi 17 novembre 2012 à 20h30
Dimanche 18 novembre 2012 à 16h
Théâtre d’Orléans, Salle Pierre-Aimé Touchard
Orchestre Symphonique d’Orléans
Jean-Jacques Kantorow, direction
Rachmaninov
Rhapsodie sur un thème de Paganini
Alexandre Kantorow, piano
Berlioz
Symphonie Fantastique, 1830
rétablit sur le genre orchestral, la prééminence de la France dans
l’écriture musicale, majoritairement dominée par les compositeurs
germaniques, dans le sillon des Viennois, Mozart, Haydn, Beethoven,
Schubert. Et si la Fantastique était outre cet ovni symphonique
inclassable dans l’histoire de la musique européenne, la preuve qu’il
existe bien une tradition symphonique en France jamais éteinte depuis…
Rameau? Lire notre dossier spécial Symphonie Fantastique de Berlioz
compositeurs parisiens interroge, surprend, dérange. Fortement
autobiographique, la Fantastique devait à l’origine s’inscrire dans un ensemble en diptyque plus vaste, constituant avec Lelio ou le retour à la vie… , Episode de la vie d’un artiste (créé en 1832).
La Fantastique ne peut se comprendre sans la violente action
dramatique que sous-tend son développement. Le fantastique dont il
s’agit est le fruit des visions, délires, vertiges d’un homme amoureux
malheureux, éconduit, suicidaire, sous l’action des drogues
hallucinogènes. Si la Fantastique stigmatise l’asservissement
de toute force psychique aux pulsions souterraines et noires, le second
épisode s’élève vers la lumière, un retour à la vie où l’âme épuisée
mais quasi intacte du jeune homme peut à nouveau espérer …
Le 5 décembre 1830, la même année que la révolution théâtrale d’Hernani, le public parisien découvre la Fantastique, saisi par la violence, la sauvagerie voire l’impudeur du propos.
1. Rêveries et passions. Enivré par l’opium, le poète-musicien
rêve de la femme idéale. A chaque évocation de l’élue, le héros
s’abandonne à une vision extatique: c’est l’idée fixe, aussi
irrésistible qu’obsessionnelle.
2. Au bal, la figure aimée, présente mais inaccessible prend davantage d’importance.
3. Scène aux champs: probablement inspiré par la
découverte récente de la Symphonie n°6 « Pastorale » de Beethoven, Berlioz
développe pour son mouvement lent, une évocation pastorale (chant et
duo du cor anglais et du hautbois), pause bucolique dont le plein air
coloré et palpitant voire menaçant (grondements de l’orage sur les pas
de la 6è de Beethoven) coupe avec l’introspection des scènes préalables;
4. Marche au supplice: le lugubre surgit dans une
vision sanguinaire et fantastique où le poète pense avoir tué sa
bien-aimée, comme proie angoissée et trop soumise aux drogues dont il
est la victime. L’évocation devient aigre et hideuse, objet d’un
traitement orchestral d’une exceptionnelle orchestration. Dès sa
création, ce morceau fut bissé par l’auditoire, effrayé par tant de
justes secousses.
5. Songe d’une nuit de Sabbat: le poète assiste à ses
propres funérailles. L’idée fixe refait surface mais dénaturée sous le
prisme d’une sensibilité grimaçante, tel un air trivial désormais
dissout dans une orgie satirique.
Atypique, porteuse d’avenir, la Symphonie Fantastique ouvre la
musique vers son futur, dans l’audace et l’expérimentation: ce qu’a
immédiatement reconnu Robert Schumann. Tous les grands romantiques, de
Wagner à Liszt et jusqu’à Richard Strauss ont une dette envers la
modernité sans égale de Berlioz.
St Pierre du Martroi). Mozart: Ouverture des noces de Figaro, Exultate,
Jubilate, Messe en ut mineur… Pierre-Alain Biget, direction