France Musique, vendredi 25 mars 2016, 19h. Enrique Granados (1867-1916). Suite et fin du cycle musical dédié au génie nostalgique et flamboyant du compositeur espagnol, dont l’écriture s’inscrit entre les deux siècles, XIXè / XXè, ardent créateur entre romantisme et modernité et contemporain de Albeniz (né en 1860) et Manuel de Falla (né en 1876).
Catalan comme Albeniz, Granados est l’élève de Pedrell à Barcelone mais parachève sa formation et donc sa haute sensibilité à Paris. Granados avant d’être ce compositeur taillé pour le raffinement sonore, l’élégance technicienne et l’exubérance très stylée des couleurs… est surtout un pianiste virtuose qui enchante les salons parisiens. Influencé par le lyrisme échevelé, intérieur comme marqué par l’urgence d’un Schumann, Granados compose pour le clavier, fixant des formules désormais emblématiques du génie ibériques, telles l’arabesque libre, conçue telle une élipse aérienne très suggestive : Danses espagnoles (1892), Goyescas (1911) imposent sa grande habileté narrative et poétique pour le piano qui sait aussi inspirer une verve non moins passionnante et immédiatement applaudie sur la scène lyrique, comme en témoignent Maria del Carmen (triomphe à Madrid en 1898), ou Goyescas, inspiré de son premier cycle pour le piano, créé à New York en janvier 1916, l’année de sa disparition dramatique : car c’est sur le chemin du retour vers l’Europe après la création de Goyescas, que le compositeur croise la mort : son bateau, le Sussex est torpillé par un sous-marin allemand ; voyant sa femme se débattre dans les eaux, Granados replonge pour la sauver… et meurt avec elle, le 24 mars 1916.
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