dimanche 27 avril 2025

Pauline Viardot: Centenaire 2010. Cendrillon Le dernier Sorcier. Paris, Pourrières, mai et juillet 2010

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Pauline Viardot
Centenaire de la mort
1910-2010

Pauline Viardot née le 18 juillet 1821, meurt à Paris, le 18 mai 1910, soit il y a juste 100 ans. Comme sa soeur ainée, Maria Malibran, décédée à 28 ans, Pauline est une mezzo très vite adulée par l’Europe entière, épouse du directeur du Théâtres des Italiens, Louis Viardot. Républicain convaincu, Monsieur Viardot et sa famille, quittera le Paris du Second Empire, dès 1863 jusqu’en 1870, pour se fixer à Baden Baden (Bade). Le musée d’Orsay à Paris, le festival de Bougival et Pourrières célèbrent le génie vocal et musical de la cantatrice, amie de Sand et Chopin qui fut aussi une compositrice remarquable…

Egérie romantique

La carrière de Pauline Viardot est digne d’un roman, portée par l’excellence d’une voix dramatique et la musicalité d’une musicalité raffinée. Elle s’impose dans l’Otello de Rossini à 17 ans en 1839. Puis chante du même Rossini, Cenerentola, Tancredi, Arsace (Semiramis). Elle donne de nombreux récitals avec Clara Schumann qui restera une amie fidèle. De Berlioz, Pauline Viardot créée La Captive; de Meyerbeer, Le Prophète (1849); de Gounod, Sapho (1851). En 1855, elle achète le manuscrit de Don Giovanni de Mozart, qu’elle offrira ensuite à l’Etat Français en 1892 (don à la bibliothèque du Conservatoire de Paris).

Mais le sommet de sa carrière est marqué par le rôle d’Orphée de Gluck (version révisée par Berlioz en 1859). Puis, la cantatrice crée Marie-Magdeleine de Massenet (Odéon, 1873). Saint-Saëns lui dédiera le rôle de Dalila dans son opéra Sanson et Dalila (créé à Paris en 1892).

Femme d’esprit, généreuse et artiste jusqu’au coeur, Pauline Viardot incarne la perfection artistique à son époque: muse et égérie entre autres de Tourgueniev qui sera son véritable amour, cantatrice fine et intelligente douée d’un feu vocal exceptionnel, l’amie de George Sand et de Clara Schumann est portraiturée par le peintre Ary Scheffer pour ses 19 ans: la toile est aujourd’hui l’une des acquisitions récentes du musée de la vie romantique à Paris.

Cendrillon, 1904
Paris, musée d’Orsay
Du 4 au 9 mai 2010

Cendrillon est la partition qui occupe les dernières années de la vie de la cantatrice Pauline Viardot, soeur cadette de Maria Malibran et comme elle mezzo exceptionnelle. Evidemment, Pauline Viardot se souvient de l’opéra éponyme de Massenet (1899): mais elle traite non sans passion et tendresse au personnage feérique qu’elle a chanté avec quel éclat dans l’opéra de Rossini, La Cenerentola (1817).
Dédiée à son ancienne élève, Melle de Nogueiras chez laquelle l’ouvrage est créé le 23 avril 1904, Cendrillon est une opérette de chambre dont Pauline Viardot, après la mort de son cher Touguéniev écrit et le livret et la musique. La brièveté de la partition, la séduction des mélodies, l’importance des dialogues parlés, le seul accompagnement instrumental au piano en font une oeuvre éminemment chambriste. La créatrice révise le mythe et retrouve dans Cendrillon une saveur française: la mégère devient le barbon odieux Pictordu; les deux demi soeurs de Cendrillon, Armelinde et Maguelonne, empruntent leurs prénoms au Précieuses Ridicules; Barigoule, chambellan du Prince, comme pour Ramiro et Dandini chez Rossini, échangent leur personnage pour mieux troubler leurs victimes. La fée est restituée (quand Rossini l’avait changé en philosophe: Alidoro), comme la fameuse pantoufle de verre, perdue au bal, que Rossini avait dû remplacer, sous la pression de la censure autrichienne, très puritaine, en … bracelet. C’est qu’il ne fallait pas voir sur la scène, une cheville de femme!

En créatrice émue par son sujet, Pauline Viardot écrit un duo amoureux entre le Prince et Cendrillon, lunaire et suave (fin du II); elle n’oublie pas l’ami de toujours, hélas perdu, Chopin (pour les funérailles duquel elle chanta le Requiem de Mozart!): l’air « de n’aimer que toi, je donne ma foi » reprend le thème mélodique de la Mazurka opus 7 n°1 du compositeur né en Pologne mais qui mourut à Paris en 1849.
Humour, tendresse, malice et intelligence dramatique font de Cendrillon, une partition parmi les plus convaincantes de Pauline Viardot compositrice.

Le dernier Sorcier
Pourrières, l’Opéra au village
Du 15 au 23 juillet 2010

A l’occasion du centenaire de la mort de Pauline Viardot (1821-1910), le festival L’Opéra au village de Pourrières, reprend « Le Dernier Sorcier« , l’une des trois opérettes de Pauline Viardot compositrice, sur un livret de son cher Tourgueniev. La cantatrice retirée à Bade (Baden Baden) à partir de 1863 (et jusqu’en 1870), car son mari républicain était toujours suspecté par le gouvernement français, profite du bien-être de son séjour extra hexagonal pour développer son écriture musicale.
L’expérience de la cantatrice chevronnée, adulée dans toute l’Europe profite à son style et l’écriture de ses opérettes en témoigne: sens dramatique, séduction mélodique, raffinement de la partie instrumentale…
composent une oeuvre qui n’est davantage qu’une simple comédie légère.

A Bade, les Viardot reçoivent la crème de l’élite musicale, politique et artistique: la ville d’eau accueille les curistes couronnés ou richissimes, attirés par ce temple du luxe et de l’hédonisme… Wagner, Saint-Saëns, Liszt sont de fidèles convives. Brahms avait tenu, un soir, le piano, Liszt avait supervisé l’orchestration pour le spectacle de Weimar et Clara Schumann (sa chère amie dénommée avec affection « Clärchen ») en avait dit le plus grand bien.
Pourrières offre une version inédite d’après les partitions recensées auprès de la Bibliothèque publique de New York et de la Bibliothèque d’Harvard. En outre, l’accompagnement correspond à l’orchestration rarement écoutée en France, proche de la création badoise. La distribution réunit 3 chanteurs du CNIPAL de Marseille et les musiciens proviennent du CEFEDEM Sud d’Aubagne. Après Cendrillon en 2008, voici le deuxième ouvrage de Pauline Viardot présenté à Pourrières.

Conférence au musée Tourgueniev, le 16 mai 2010


Pourrières, Festival L’opéra au village. Pauline Viardot: Le dernier sorcier,
à l’occasion du centenaire de la mort de Pauline Viardot: les 15, 17, 19, 21 et 23 juillet au couvent des Minimes.


Pauline Viardot: hommage à Bougival

Festival de Bougival 2010
Mardi 18 mai 2010 à 16h, Villa Viardot à Bougival

Hommage à Pauline Viardot et à Frédéric Chopin. « L’éloge de l’amitié » avec Jorge Chaminé. Il y a exactement 100 ans mourait à Paris Pauline Viardot, mezzo légendaire et reconnue comme la plus grande diva du XIXe siècle (avec sa soeur ainée, Maria Malibran qui fit sa carrière avant elle et qui mourut trop tôt en 1828). Pauline Viardot était la meilleure amie de George Sand et de Frédéric Chopin. Ce 18 mai précisément, jour anniversaire de la mort de PaulineViardot, le festival de Bougival associe les deux génies dont l’amitié est restée légendaire et qui ont eu tant de joie à faire de la musique ensemble. Comment ne pas les célébrer dans la Villa de Viardot ? Jorge Chaminé, baryton et pédagogue, fondateur et animateur du festival lyrique de Cima en Toscane (Italie), organise cet hommage événement. Toutes les infos du concert Hommage à Pauline Viardot – centenaire de la mort de la cantatrice sur le site www.lesamisdebizet.com.


vidéo

Jusqu’au 11 juillet 2010, le musée de la vie romantique Ary Scheffer
présente rue Chaptal à Paris, une rétrospective inédite dédiée à la vie
de Chopin à Paris, de 1831 à 1849, avec l’épisode de Nohant, auprès de
George Sand. Tableaux, dessins, partitions évoquent grâce à une
sélection exigeante, le Paris artistique qui découvre le Polonais et
s’enthousiasme pour son esthétique nouvelle. Chanteurs dont Pauline Viardot (portraiturée en 1840 par Ary Scheffer), musiciens,
compositeurs sont ainsi présents dans l’une des expositions Chopin 2010
parmi les plus pertinentes de l’année 2010… Reportage exclusif

Illustrations: Pauline Viardot (DR)

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