Paul Hindemith
Au moment où l’Opéra Bastille accueille en première intégrale scénique à Paris, l’opéra Mathis le peintre (1938), France Musique consacre une semaine entière à l’oeuvre et l’engagement du compositeur allemand Paul Hindemith, soutenu par Furtwängler, interdit par les nazis et catalogué par eux comme bolchévique et progressiste dangereux…
France Musique
Hindemith en peinture
Du 22 au 26 novembre 2010
tous les jours à 14h
Magazine « Grands compositeurs »
Professeur de composition à la Horschule für Musik de Berlin depuis 1927, Hindemith n’est ni juif ni coco. Son écriture revient curieusement dans les années de montée du nazisme (1933-1935) à un classicisme moins anxiogène, lui qui comme compositeur reste l’enfant inclassable et doué de la République de Weimar, éclectique talentueux dans les genres diversifiés de la création européenne: jazz et musique pour le cinéma, expressionnisme et modernité… Aux yeux des censeurs national-socialistes, Hindemith pourrait prétendre servir l’art allemand officiel hitlérien… pour peu que l’intéressé se laisse ainsi instrumentaliser. De fait, son Konzertmusik pour cordes et cuivres opus 50 de 1934 fait partie d’un vaste programme de célébration symphonique donné à Berlin en février 1934 pour la fête des musiciens nazifiés. Or c’est peu connaître la valeur humaine d’un individu qui n’a jamais caché et entretient encore ses amitiés juives, récidive dans une filiation progressive et expérimentale… qui bientôt suscitent la haine d’Hitler et sa mise au ban de l’intelligentia nazie. Déclaré progressiste donc dangereux, Hindemith est étiquetté Bolchévique à pendre. Le 12 mars 1934 est créés par Furtwängler sa symphonie Mathis le Peintre (qui précède l’opéra du même nom): tollé dans le landernau musical et scandale berlinois pusique ses oeuvres étaient interdites de création… Après un exil déguisé en Turquie (1935-1937: où il doit organiser la vie musicale), Hindemith démissionne de la Horschule berlinoise en novembre 1937, scellant la rupture avec le régime d’Hitler. Il quitte l’Allemagne pour la Suisse en septembre 1938 , puis rejoint les USA en 1940 et obtient un poste de professeur à Yale.
