dimanche 27 avril 2025

Partenope de Haendel à Paris et à Madrid

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Haendel handel oratorio opera baroquePARIS, MADRID. Partenope de Haendel, les 13 puis 23 janvier 2016. Au TCE à Paris le 13 janvier puis à Madrid (Auditorio nacional de Musica) le 23 janvier 2016, l’opéra de 1730, Partenope de Georg Friedrich Handel tient le hait de l’affiche dans la distribution du récent enregistrement dirigé par l’excellent Riccardo Minasi. Les vertus de ce disque exemplaire dramatiquement aurait-il conquis a posteriori les directeurs de salles ? Force est de cosntater que le cast, homogène et d’une vive caractérisation, aussi subtile qu’intense et passionnée (combinaison primordiale chez Haendel) défend ici la partition avec un engagement exceptionnel ; ce qui rend justice à une partition peu jouée du Saxon. Voici ce qu’en écrit notre rédacteur Benjamin Ballif, responsable de la critique développé de l’enregistrement de paru chez Erato en novembre 2015 :

Handel-Haendel-partenope-erato-il-pomo-d-oro-riccardo-Minasi-gauvin-jaroussky-barath-cd-review-critique-CLIC-CLASSIQUENEWS-novembre-2015-JAROUSSKY---Haendel-Partenope---Gauvin-Ainsley« … Après une première période au King’s Theatre, assez chaotique (1719-1728), conclu par le départ de la troupe de chanteurs italiens pourtant stupéfiante (dont le castrat vedette Senesino, et les prime donne Francesca Cuzzoni et Faustina Bordoni), tous retournant à Venise pour ne jamais plus remettre les pieds à Londres, Haendel réussit un tour de force en convaincant les nobles anglais, soutiens de l’entreprise lyrique (Royal Academy of Music) de le reconduire pour 5 années, à partir de janvier 1729 afin de lui offrir un confort de travail et le moyen de construire dans la durée, une vraie programmation d’opéra italien à Londres : après avoir en vain sensibilisé Farinelli pour participer à sa nouvelle équipe, Haendel regroupe de nouvelles personnalités chantantes, vrais tempéraments autant chanteurs qu’acteurs, mais de nouveaux solistes : Francesca Bertolli, contralto (Armindo), la soprano Anna Maria Strada del Po (Partenope), Antonio Bernacchi (castrat : Arsace), Antonio Margherita Merighi (Rosmira)… Ainsi naît le chef d’oeuvre mésestimé aujourd’hui, Partenope, créé le 24 février 1730 au King’s Theatre. L’enjeu est de taille pour le compositeur qui vient d’essuyer un premier revers avec son premier ouvrage composé pour la nouvelle équipe Lotario (créé en décembre 1729 et vite mis au placard au regard de son peu de succès).
L’enregistrement dirigé par Riccardo Minasi, directeur musical si séduisant de l’excellent ensemble Il Pomo d’Oro (un titre : la Pomme d’or, en référence au chef d’oeuvre absolu signé par Cesti pour la Cour d’Innsbruck au XVIIè) a le mérite d’exprimer ce nouveau feu bouillonnant d’un Haendel quinquagénaire, plein d’entrain, dont l’objectif est au début d’un nouveau cycle musical où il peut enfin travailler en sécurité comme salarié de la Royal Academy, la reconquête d’une forte audience amatrice d’opéra seria.
antiquite-deesse-grece-renaissance-athena-294Partenope malgré son titre qui fait référence à la fondation de la ville de Naples a très peu à voir avec la Fable mythologique propres aux aventures d’Ulysse de retour à Ithaque (l’une des sirènes qui souhaitait le charmer, se jette dans la mer et échoue sur le rivage de la futur Naples donnant son nom à la fière cité) : ici, le librettiste, membre de l’Arcadia romaine, académie poétique : Silvio Stampiglia dans le sillon des poètes pessimistes et satiriques tel le Vénitien Busenello (esprit libertin volontiers cynique et sensuel), transpose l’intrigue napolitaine dans un théâtre sentimental, véritable marivaudage avant l’heure où la reine Partenope est le centre des attentions de trois soupirants : Arsace, prince de Corinthe et favori en titre ; Armindo, prince de Rhodes, trop timide pour titiller la curiosité de la Souveraine bien qu’elle ne soit pas insensible à son charme tendrement viril ; enfin, Emilio (seul ténor), prince de Cumes qui est finalement humilié en étant défait lors d’une bataille expéditive. L’arrivée de Rosmira, ancienne maîtresse d’Arsace, devenu ici jeune arménien Eurimène, bouscoule les positions de cet échiquier amoureux : à son contact (entre haine vengeresse et regain amoureux), Arsace se rend compte qu’il est toujours épris de Rosmira ; les deux finiront par s’avouer leur indéfectible lien et Partenope convolera finalement avec le jeune Armindo.
Haendel regorge d’inventive inspiration pour exprimer surtout les vertiges émotionnels nés du choc entre le favori en titre (Arsace) et la passion contradictoire à son égard de son ex : Rosmira, passionnant personnage, cœur racinien à l’opéra dont chaque air, comme c’est le cas d’Arsace, accumule en les nuançant, chaque jalon sentimental à travers les 3 actes d’un drame surtout psychologique. »

LIRE la critique complète et développée de Partenope de Haendel par Riccardo Minasi (3 cd Erato)

Le coffret a été récompensé par le CLIC de classiquenews en novembre 2015.

Paris, TCE Théâtre des Champs Elysées
Le 13 janvier 2016, 19h30

Madrid, Auditorio nacional de Musica
Le 23 janvier 2016, 20h

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