dimanche 27 avril 2025

Orchestre Philharmonique de Nice. Michel Plasson Nice, Opéra. Les 10 et 11 octobre 2008

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Orchestre Philharmonique de Nice
Saison 2008 – 2009

Michel Plasson, direction

Vendredi 10 octobre 2008 à 20h
Samedi 11 octobre 2008 à 16h
Nice, Opéra

Claude Debussy: Prélude à l’après-midi d’un faune
Ernest Chausson: Symphonie en si bémol majeur
Albert Roussel: Bacchus et Ariane
Maurice Ravel: Daphnis et Chloé, deuxième suite

Classiques de l’impressionnisme

Un concert de musique française par un chef qui en fut l’ardent défenseur: voilà une rencontre musicale qui ne se refuse pas. Les prestations de Michel Plasson sont de plus en plus rares. Elève au Conservatoire de Paris où il obtient un premier prix de percussions, le jeune chef se passionne pour la direction. Vocation confirmée quand il remporte le Concours international de Besançon en 1962.

Hommage à la musique française et au classicisme: dans ce programme, Michel Plasson, ex directeur musical du Capitole de Toulouse, dès 1968, qui dirige la phalange niçoise, parmi ses trop rares concerts en France (seulement 4 d’ici la fin de l’année), aborde les classiques de la musique impressionniste. En ouverture, Prélude à l’après-midi d’un faune, sème sa capiteuse et énigmatique texture d’après le texte éponyme de Stéphane Mallarmé. Claude Debussy précise: « La musique de ce Prélude est une illustration très libre du beau poème de Mallarmé ; elle ne prétend pas en être une synthèse. Il s’agit plutôt de fonds successifs sur lesquels se meuvent les désirs et les rêves du faune dans la chaleur de cet après-midi. » En réponse, admiratif, le poète écrit: « Cette musique prolonge l’émotion de mon poème et en situe le décor plus passionnément que la couleur ».

Le deuxième volet du programme reste trop rare au concert. En effet, la Symphonie en si bémol Majeur opus 20 est la seule qu’écrira Ernest Chausson. Il commencera bien en 1899 une seconde symphonie laissée inachevée par la mort de l’auteur. L’œuvre, conçue entre septembre 1889 et décembre 1890, est dédiée au beau frère du musicien, le peintre Henri Lerolle.

Contemporain de Maurice Ravel, qui fut de six ans son cadet et meurt quelques mois après lui, Albert Roussel ne partage pas aujourd’hui, la gloire du créateur du Boléro ou de La valse. Pourtant son Ballet Bacchus et Ariane, et les Deux Suites pour orchestre qui en découlent, composent un cycle de la maturité, écrit en 1930 et créé à l’opéra de Paris le 22 mai 1931 sous la direction du chef et flûtiste, Philippe Gaubert, dans la chorégraphie de Serge Lifar, et les décors de Giorgio de Chirico…. Après avoir aidé Thésée à fuir le Minotaure, grâce à son célèbre fil, Ariane gagne Naxos où elle rencontre Bacchus… Fasciné par cet épisode mythologique, Roussel transcrit dans sa musique toute la passion des protagonistes: solitude tragique d’Ariane, frénésie érotique et envoûtante de Bacchus qui la sauve…

Entre 1909 à 1912, Ravel travaille avec acharnement à une « symphonie chorégraphique » que lui a commandée Serge Diaghilev pour ses célèbres « Ballets Russes ». Ce sera l’œuvre pour orchestre la plus longue écrite par le musicien, celle probablement qui lui donna le plus de mal…. « Mon intention, en l’écrivant, était de composer une vaste fresque musicale, moins soucieuse d’archaïsme que de fidélité à la Grèce de mes rêves qui s’apparente assez volontiers à celle qu’ont imaginée et dépeinte les artistes français de la fin du XVIIIème siècle. » En maître des couleurs et de la transparence de la pâte expressive, le compositeur aime ainsi superposer les classicismes, grec et baroque.
Les décors de Léon Bakst, la chorégraphie de Michel Fokine offrent au célèbre Nijinski, un cadre propice à son art du mouvement. Surtout son jeu libre et révolutionnaire qui a suscité un triomphe deux semaines plus tôt, avec « l’après midi d’un faune » dont Debussy avait signé la musique quelques années plus tôt.
De l’intégralité de l’œuvre ont été extraites deux suites dont la numéro deux, la plus célèbre, correspond à la dernière scène du ballet. La suite s’achève par une Danse générale qui reste encore aujourd’hui l’une des pages les plus envoûtantes de la musique française.

Illustrations: Michel Plasson, Claude Debussy, Albert Roussel, Maurice Ravel (DR)

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