Orchestre des Pays de Savoie
Scott Stroman, direction
Orchestre des Pays de Savoie
Saison 2008 – 2009
Kurt Weil
Lady in the dark, 1941
Tournée française
De Sartrouville à Thonon les Bains
Du 7 janvier au 10 mars 2009
Psychanalyse déjantée
Mise en scène intelligente servant la vitalité rythmique et la séduction mélodique d’une partition qui est une perle dans le genre de la comédie musicale: le spectacle déjà vu en 2008 (Opéras de Rennes et de Lyon entre autres) dans la mise en scène de Jean Lacornerie mérite assurément le détour: il s’agit même d’un temps fort de la saison 2008 2009 de l’Orchestre des Pays de Savoie.
Le sujet de la partition créée le 23 janvier 1941 l’Alvin Theater , qui deviendra aussi un film avec Ginger Rogers et Ray Milland (en 1944), n’a rien perdu de son actualité mordante: sous la légèreté apparente du livret se cache une vision affûtée de la société et de la nature humaine. Rien ne va plus à la rédaction du magazine de mode en vogue, « Allure »: Liza Elliott, anxieuse insatisfaite, qui est la rédactrice en chef suit une cure psychanalytique auprès de l’éminent Gregory Zilboorg, qui épuise ses dernières ressources rationnelles. La progression de l’intrigue se déroule en trois tableaux et met en scène les propres rêves de Liza, sujets pour chacun à un délire scénique, théâtral et musical captivant. Tout tourne autour d’une mélodie qui est l’obsession de l’analysée (My ship). La galerie des personnages est succulente et comprend entre autres la figure délirante du photographe gay, dont la mélodie dans laquelle il prononce le nom de 50 compositeurs en l’espace de 39 secondes, montre assez le goût des auteurs (Ira Gershwin pour les paroles/Lyrics, Moss Hart pour le livret) pour l’esprit de provocation, la fulgurance et la créativité.

Dans le théâtre musical de Lacornerie, le psychanalyste est une voix off (pas d’incarnation sur les planches), ce qui renforce le parti pris qui place d’emblée le spectateur dans l’esprit de Liza, au coeur de sa relation intime, entre elle et son analyste, cet endroit personnel où se love toute la « féerie scénique liée à ses rêves » dont le récit est le prétexte de chaque épisode. D’autant plus que le rôle de Liza est distribué par deux chanteuses/actrices qui départagent ainsi la Liza réelle (Cécile Camp) et celle fantasmatique qui vit ses hallucinations oniriques (Tina May), dans le récit qu’elle en fait à son analyste. Incontournable.
10
dates et lieux
Sartrouville (78) mercredi 7 janvier – Théâtre Centre dramatique national 21h
Villejuif (94) vendredi 16 janvier – Théâtre Romain Rolland 20h30
Privas (07) jeudi 22 janvier – Théâtre 19h30
Châtenay-Malabry (92) mardi 27 janvier – La Piscine 20h30
Enghien-les-Bains (95) samedi 31 janvier – Centre des Arts 20h30
Annecy (74) mardi 3 février – Bonlieu Scène nationale 20h30
Suresnes (92) samedi 7 février – Théâtre Jean Vilar 21h
Suresnes (92) dimanche 8 février – Théâtre Jean Vilar 17h
Echirolles (38) mardi 3 mars – La Rampe 20h
Thonon-les-Bains (74) mardi 10 mars – Maison des Arts 20h30
vidéos
Visionner notre reportage dédié à l’Orchestre des Pays de Savoie, avec en illustrations sonores, quelques extraits des répétitons de Lady in the dark, filmées à Châtenay-Malabry en janvier 2009:

Gaziella
Contratto qui a dirigé l’Orchestre jusqu’en décembre 2008 présente les
missions de l’Orchestre des Pays de Savoie: diffusion, création,
pédagogie. Sandro Faita, corniste au sein de l’orchestre précise le
point de vue du musicien: répertoire, fonctionnement, singularités…
Illustrations: Kurt Weill, la production du spectacle présentée à l’Opéra de Lyon (DR)