dimanche 15 juin 2025

Mozart, Don GiovanniFrance musique, les 18 et 20 novembre

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Mozart, Don Giovanni
par René Jacobs

Samedi 18 novembre à 19h30
(version de Prague)

Lundi 20 novembre à 20h
(version de Vienne)

Opéras en concert enregistrés à la Salle Pleyel,
les 28 et 29 octobre 2006

L’actualité de « Don Giovanni » reste permanente. Davantage que Carmen, les dernières années ont multiplié le nombre des productions de l’ouvrage de Mozart et Da Ponte. L’année Mozart en est certainement responsable. Pour l’heure, prétexte à notre dossier sur l’oeuvre, sa genèse et ses enjeux, la version défendue sur la scène de la salle Pleyel à Paris, à la fin d’octobre, par le chef baroqueux, René Jacobs, est l’une des plus intéressantes offres du second semestre 2006. C’est qu’en plus d’une relecture du mythe littéraire et métaphysique de l’ouvrage, Jacobs nous offre en un cycle de deux soirées, les deux versions historiquement successives de la partition, d’abord la création Praguoise, ensuite, sa reprise à Vienne, avec chanteurs et aménagements différents.

René Jacobs qui a renouvelé la perception du théâtre mozartien, avec ses lectures de Cosi, des Noces et plus récemment de la Clémence de Titus, (parue au premier semestre 2006 chez Harmonia mundi), poursuit ses relectures sur instruments d’époque, dans le style articulé et ciselé qui le distingue désormais. Il manquait à son palmarès, « l’opéra des opéras » : Don Giovanni, deuxième opéra que Mozart compose en complicité avec l’écrivain Da Ponte. L’œuvre maîtresse de la scène lyrique, qui est aussi le volet central de la Trilogie Mozart/da Ponte, fut composé en octobre 1787 pour le Nationaltheater de Prague, avant d’être réadapté pour le Burgtheater de Vienne au printemps 1788.

D’après Tirso da Molina, après Molière, suivant la trame de Bertati, Da Ponte excelle à souligner le souffle fantastique du mythe. Le séducteur dévoré par un feu intérieur, érotique et séditieux, anticipe les brûlures révolutionnaires qui vont bientôt s’abattre sur l’Europe des monarchies. Caractérisation des couples protagonistes selon leur registre respectif, entre l’héroïque « seria » et le comique « buffa », Jacobs s’intéresse à exprimer l’identité des individus même si, ici, aucun des portraits ne reste figé. Entre la tragédie et le délire parodique, tout vacille. Mozart brouille les conventions comme le fait son héros : bouffe et héroïque, pluriel, insaisissable et inconstant, comme le Chevalier Don Giovanni.
Si d’une première approche, Zerlina, Masetto et Leporello appartiennent au tiers-état, si a contrario, au sommet de la pyramide sociale, Anna, Elvira et Ottavio incarnent les sujets « nobles » de l’histoire, Don Giovanni se délecte à interchanger les points de vues et « inventer » de nouveaux rapports sociaux. Le travestissement qui lui permet de prendre la place de son valet, et réciproquement, indique la pulsion alternative et ambivalente du héros.
Sur le plan de la forme, l’opéra suit la même diversité inventive, dans la fulgurance et le foisonnement. Plus rien n’est fixe car tout est appelé à changer.

Distribution
Johannes Weisser, Don Giovanni
Lorenzo Regazzo, Leporello
Svetlana Doneva, Donna Anna
Alexandrina Pendatchanska, Donna Elvira
Werner Güra, Don Ottavio
Sunhae Im, Zerlina
Nikolay Borchev, Masetto
Le Jeune chœur de Paris
Freiburger Barockorchester,
Direction, René Jacobs

Illustrations
Fussli, Don Giovanni (DR)

Crédit photographique
René Jacobs, DR

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