MONTREUIL. THE EMIDY PROJECT, Jegede, Baroni. La Marbrerie, le 6 juin 2018. ODYSSÉE D’UN ESCLAVE GUINÉEN DEVENU VIOLONISTE VIRTUOSE. Diana Baroni flûtiste baroque et chanteuse, en complicité avec le compositeur et joueur de Kora, Tunde Jegede ont conçu un spectacle total, inédit qui dresse le portrait « sensible et universel de la vie extraordinaire de Joseph Emidy ». Les artistes célèbrent ainsi la figure d’un personnage exemplaire, méconnu de l’Histoire de l’émigration et de l’esclavage, et dont la carrière inouïe fut déjà célébrée lors des commémorations du bicentenaire de l’abolition de l’esclavage en Grande Bretagne en 2007. The Emidy Project illustre l’itinéraire d’une vie exceptionnelle, celle s’un surhomme, de surcroit artiste et musicien qui au XVIIIè et au début de la période romantique, éclaire l’odyssée humaine, en dépassant sa première condition d’esclave : Joseph Antonio Emidy, fut ensuite, violoniste renommé, professeur, chef d’orchestre et compositeur.
The Emidy Project
Création à la Marbrerie de Montreuil
6 juin 2018, 20h30
Soirée de lancement du disque The Emidy Project
en présence de l’auteur et des interprètes
RÉSERVEZ VOTRE PLACE
Prévente : 8,49 euros / sur place : 12 euros
http://lamarbrerie.fr/the-emidy-project/
La Marbrerie – Montreuil : 21 rue Alexis Lepere 93100 Montreuil
Tél : 01 43 62 71 19 – visiter le site de La Marbrerie / Montreuil
VOIR LE TEASER THE EMIDY PROJECT
https://www.youtube.com/watch?v=82go8IGmZwU
Distribution :
Tunde Jegede (Nigeria) – direction, kora, violoncelle, compositions
Diana Baroni (Argentine) – flûte baroque, chant
Simon Drappier (France) – arpeggione
Rafael Guel (Mexique) – vihuela, percussions, chant
Lassina Touré (Cote d’Ivoire) – danseur
Sunara Begum (Bangladesh) – vidéo
Arthur Daygue (France) – son, lumières
C’est le prolongement de plusieurs résidences, et sessions de travail en Europe et en Afrique : les 7 artistes réunis autour de ce programme inédit présentent la vie et l’oeuvre de Joseph Emidy, jeune esclave de Guinée, devenu musicien virtuose. Premier compositeur de la diaspora africaine, Joseph fut esclave au Brésil, violoniste à l’Opéra de Lisbonne, puis fondateur des premières sociétés philharmoniques en Angleterre, en Cornouailles à Truro. La danse, la fiction vidéo, la musique ressuscitent le monde sensoriel et l’imaginaire salvateur de cet homme admirable qui sut surmonter l’horreur de l’humiliation et la barbarie de l’esclavage. Tunde Jegede a écrit un texte poignant à partir de la vie et des documents retraçant l’histoire de Joseph Emidy sur 3 continents (Afrique, Amérique du Sud, Europe). Le voyage, la souffrance et l’espoir, les épreuves et l’ivresse salvatrice de l’art et de la musique sont ainsi subtilement mêlés. Le compositeur et joueur de kora (entre autres), retisse le fil d’un périple surhumain qui approche le sublime : Jegede restitue les traversées en mer, les périples terrestres, relit aussi les carnets écrits par Joseph à la fin de sa vie, alors en Cornouailles (Royaume-Uni). Le monde polissé des Lumières s’expose à la cruauté de l’esclavage et du racisme institutionalisé. Le spectacle fusionne musiques traditionnelles et pièces « savantes », empruntant à la tradition orale, au patrimoine musicale de la cour portugaise et du Brésil, mises en dialogue avec les compositions de Tunde Jegede. Le film qui participe directement au déroulement du spectacle a été conçu par Sunara Begum, évoquant certains épisodes de la vie de Joseph Emidy. C’est le fil narratif d’une performance hors normes, où brillent d’un éclat poétique les acteurs sonores requis pour l’occasion : chant (voix de Diana Baroni), cordes, kora, vihuela, arpeggione, percussions, traverso, contrebasses… Les mondes et l’esthétique de Joseph Emidy sont uniques comme sa carrière. Illustration : « Joseph », modèle pour le peintre Géricault, pour Le Radeau de la méduse (DR).
Répétition à la Philharmonie de Truro (Cornouailles, GB), avec probablement le violoniste guinéen Joseph Emidy – début XIXè (DR)
BIO EXPRESS. Joseph Antonio Emidy (1775 – 23 Avril 1835) est né en Guinée, fut esclave dans sa jeunesse, puis devint violoniste réputé… D’abord vendu enfant comme esclave par des marchands trafiquants portugais, Joseph fut envoyé au Brésil, puis au Portugal où il devint un violoniste virtuose, occupant un poste dans l’orchestre de l’Opéra de Lisbonne. Homme à tout faire de l’Amiral Pellew, il servit ensuite comme violon de navire pendant quatre ans, pendant les guerres napoléoniennes.
Livré à lui-même en 1799 (25 ans) à Falmouth (Cornouailles), il devint professeur de violon, puis membre essentiel du Truro Philharmonic Orchestra (à partir de 1815, quand Joseph, marié à Jane Hutchins, s’installa dans cette ville, capitale de Cornouailles – à la pointe sud-ouest de l’Angleterre-, où il mourut à 60 ans en 1835). Notable respecté, Emidy devint peu à peu une figure importante de la vie musicale anglaise à la fin du XVIIIè et aux premières heures du romantisme. Il a composé plusieurs concertos et symphonies dont les manuscrits ne nous sont pas parvenus à ce jour.
CD, The Emidy Project. Le 8 juin 2018, paraît le cd du spectacle et du cycle musical The Emidy Project. Peu de spectacle sur la question délicate de l’esclavage ont à ce point exprimer avec justesse et surtout poésie l’horreur comme l’espérance… d’un volet particulièrement honteux de l’histoire humaine. « … A travers 6 épisodes parfaitement enchaînés, les musiciens réunis autour de Diana Baroni (chant et flûtes) et Tunde Jegede (qui a composé les nouvelles musiques et qui joue aussi de la cora et du violoncelle) ressuscitent le parcours d’une vie trahie, humiliée : celle du jeune esclave guinéen Emidy ; celle d’une enfance sacrifiée, d’un être artiste inféodé, contraint, soumis sur l’autel du négoce le plus abject, obligé (entre autres) à servir de violoniste sur les bateaux de la flotte anglaise en guerre contre Bonaparte… Au terme d’un voyage infernal et inouï, qui relie l’Afrique à l’Europe, part de la Guinée natale jusqu’au Brésil et au Portugal, avant de se fixer, libéré, en Cornouailles, s’élève alors le plus déchirant des appels à la pleine conscience, à la mémoire, et certainement à la réconciliation : chant cri et plainte universelle pour les crimes commis au nom du racisme et de la barbarie institués en système. Qu’il s’agisse de soumettre et humilier des hommes pour en enrichir d’autres, tout cela est à vomir ; mais l’espérance d’Emidy se dresse face à toutes les souillures vécues, éprouvées, absorbées ; et c’est la voix d’un indéfectible certitude qui chante alors sa croyance absolue dans l’humanité (ici celle de Diana Baroni, comme celle du danseur lui-même ivoirien, Lassina Toure). Soit la figure immortelle d’un être d’exception, qui continue de croire. Pas dans les hommes. Mais en l’humanité : une valeur supérieure qu’il faut encore et toujours redéfinir, restaurer, défendre. Comment préserver notre part d’humanité malgré les horreurs que commettent les hommes ?
Question ouverte, à l’actualité permanente… à laquelle répond à sa façon le spectacle The Emidy Project car il réalise une évocation à la superbe, musicale et poétique, à la frontière des disciplines (vidéo, danse, musique, chant…), inclassable et universellle à la fois. Les musiques du nigérian Tunde Jegede, la voix de Diana Baroni font le sel et le sang, la magie et le déroulement d’un cycle musical enchanteur, souvent bouleversant, qui est aussi un spectacle à découvrir d’urgence… » extrait de la critique du cd par notre rédacteur Adrien de Vries. Parution : le 8 juin 2018. Soirée de lancement et spectacle à La Marbrerie de Montreuil, le 6 juin 2018. CD événement, élu « CLIC » de CLASSIQUENEWS. Prochaine grande critique du cd The EMIDY PROJECT dans le meg cd dvd livres de classiquenews.
Diana Baroni, flûte baroque, chant (DR)
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THE EMIDY PROJECT en tournée 2018
Mercredi 6 juin 2018 : création à la Marbrerie de Montreuil, 20h30
Vendredi 8 juin 2018, sortie du cd THE EMIDY PROJECT
Du 26 juin au 4 juillet 2018 : Tournée au Maroc, résidence, concerts
Samedi 7 et dimanche 8 juillet 2018 / Monts d’Ardèche : Itinérances Musicales
Mardi 24 juillet 2018 / Le Gard (30) : Château Porte les Aerdèchois
Avec le soutien de l’UNESCO, La Route de l’Esclave : Résistance, Liberté, Héritage
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