Michael Gielen,
chef d’orchestre
France Musique
Les 22 et 23 août 2007 à 20h
France Musique nous gâte: la chaîne classique nous offre deux concerts magnifiques où le chef né à Dresde aborde avec la pianiste Hélène Grimaud, les deux concertos pour piano de Johannes Brahms. Marathon en deux soirées, assortis des partitions de deux autres compositeurs du XXème siècle que le chef octogénaire, plus affûté et mordant que jamais, a longtemps travaillé: Prince des Bois de Bartok, et La nuit transfigurée de Schönberg. Concerts enregistrés les 7 et 8 juin 2007 au Théâtre du Châtelet à Paris.
L’assistant d’Erich Kleiber
Né le 20 juillet 1927 à Dresde, (Allemagne), Michael Gielen est devenue une légende vivante de la direction d’orchestre par son sens supérieure de l’analyse et de la précision, un dramatisme serré quasi millimétré qui excelle en particulier chez Bartok dont il a enregistré bon nombre d’enregistrements jubilatoires.
Ses parents d’origine juive, furent contraints de fuir l’Allemagne antisémite pour Buenos Aires. C’est dans la ville argentine que le jeune Michael se perfectionne au piano mais aussi à la composition, activité qu’il a poursuivi en parallèle à ses fonctions de directeur musical. Il gagne ses galons de chef grâce à la proximité d’Erich Kleiber, dont il fut le corrépétiteur au Teatro Colón.
Aux côtés de Bartok, Michael Gielen a construit son répertoire en abordant les symphonies de Gustav Mahler (intégrale magistrale avec l’Orchestre Symphonique SWR Baden-Baden und Friburg, Hänssler) et les oeuvres d’Arnold Schönberg dont l’éditeur germanique Hänssler vient de publier une lecture exceptionnelle des Gurrelieder, ouvrage de la jeunesse, à la fois postromantique, straussienne et mahlérienne dont Gielen restitue la violence et la passion lyrique et symphonique. Lire notre critique des Gurrelieder par Michael Gielen chez Hänssler.
Outre la tenue superlative de la métrique et de l’énergie rythmique, Gielen soigne la caractérisation sonore et la texture de l’orchestre. Hypersensible et dramatique, il démontre en particulier dans son approche des massifs mahlériens, son aptitude à exprimer rancoeurs, grincements, pointes sardoniques, cynisme et amertume écoeurants dans une conception formelle somptueuse. En outre, le chef se montre d’un fini exemplaire dans l’art des nuances.
Carrière de Michael Gielen, directeur musical
1969-1971: Orchestre National de Belgique
1980-1986: Orchestre Symphonique de Cincinnati
1986-1999: Orchestre Symphonique de la SWR de Baden-Baden und Freiburg
Radio
En août 2007, France Musique diffuse deux concerts exceptionnels sous la direction de Michael Gielen:
Mercredi 22 août 2007 à 20h
Bela Bartok: Le prince des bois
Johannes Brahms: Concerto pour piano n°1
Hélène Grimaud, piano
Orchestre Symphonique du SWR de Baden-Baden und Freiburg
Jeudi 23 août 2007 à 20h
Arnold Schönberg: La nuit transfigurée
Johannes Brahms: Concerto pour piano n°2
Hélène Grimaud, piano
Orchestre Symphonique du SWR de Baden-Baden und Freiburg
Crédit Photographique
Michael Gielen (DR)
Hélène Grimaud © S.Moon
