samedi 20 avril 2024

Massenet: Werther. En direct de Bastille Arte, mardi 26 janvier 2010 à 20h30

A lire aussi
Massenet: Werther
En (presque) direct de l’Opéra Bastille à Paris

Arte
Mardi 26 janvier 2010 à partir de 20h30

Goethe s’impose indiscutablement sur la scène européenne avec Les
Souffrances du jeune Werther
édité en 1774 dont le souffle et la
grandeur noire soulignent l’émergence d’une nouvelle esthétique, celle du
Sturm und Drang (Tempête et élan, titre de la pièce contemporaine de
Klinger de 1777): le point d’essor du romantisme était lancé. Charlotte
suscite chez le jeune Werther, une passion irrésistible que l’adorée
semble un temps favoriser, avant de se prononcer pour son fiancé en
titre, Albert. Trahi, écarté, Werther se suicide.
La flamme dont est capable le jeune amoureux, son désir souverain,
cette insatisfaction perpétuelle, son âme désespérée qui s’épanche sans
discontinuité fondent l’élan et la couleur si particulière du drame
goethéen. D’autant que l’action est ici rapportée sous la plume de
Werther qui écrit tout au long du roman, ses propres lettres (destinées
à un ami) lesquelles composent le récit à la première personne, de cet
amour impossible et tragique.
Massenet s’intéresse à l’histoire et écrit son opéra, sous la forme
d’une action à 3 personnages dont celui très présent de Charlotte, la
belle désirée, finalement inaccessible. Trop grave pour les scène
françaises, l’opéra de Massenet est d’abord créé à Vienne, et Weimar,
puis enfin, Paris en 1893.
Tout en créant le personnage de Charlotte sur la scène lyrique, lui
conférant une épaisseur psychologique directe que Goethe n’avait pas
choisi de nourrir dans son roman, Massenet suit l’intrigue originelle,
au travers de 5 tableaux structurés en 4 actes: La maison du bailli,
les tilleuls, Charlotte et Werther, la nuit de Noël…
Sensible aux climats que laisse envisager le texte de Goethe, Massenet
imagine chaque épisode en approfondissant une atmosphère propre: son
écriture picturale campe des climats particulier, entre poésie et
tragique, en particulier le final du I (Clair de lune). L’acte III
offre un sommet dramatique avec l’air des lettres où Charlotte exprime
cette gravité troublante que fait naître l’amour que lui porte
Werther. A ne pas manquer non plus, le lamento de Werther (air des
larmes avec son solo de saxophone, auquel est enchaîné le sublime et
déchirant cri du démuni et solitaire: « Pourquoi me réveiller? ».
La production parisienne (Werther à l’Opéra Bastille, du 14 janvier au
4 février 2010) réunit deux chanteurs à fort potentiel, entre noirceur
et tendresse, avec Sophie Koch (mezzo désignée pour Charlotte) et
surtout Jonas Kaufmann, ténor au grain goethéen, cuivré et viril et
aussi d’une finesse linguistique qui devrait éblouir le rôle de
Werther…
Production événement donc captation télévisuelle à ne pas manquer.

Massenet: Werther, version pour ténor.
Paris, Opéra Bastille. 8 représentations, du 14 janvier au 4 février 2010

Nouvelle production
Drame lyrique en 4 actes, 1892
Poème d’Edouard Blau, Paul Milliet et Georges Hartmann d’après Goethe. En langue française

Jonas Kaufmann, Werther
Ludovic Tézier, Albert
Alain Vernhes, Le Bailli
Andreas Jäggi, Schmidt
Christian Tréguier, Johann
Sophie Koch, Charlotte
Anne-Catherine Gillet, Sophie

Choeur et orchestre de l’Opéra National de Paris

Radio
France Musique diffuse Werther de Massenet par Jonas Kaufmann, le samedi 13 février 2010 à 19h.

Massenet (1842-1912) a la révélation de la musique par sa mère qui est
professeur de musique. Disciple d’Ambroise Thomas dont il rejoint la
classe de composition au Conservatoire dès 1861, le compositeur se
découvre une autre passion pour l’opéra. En 1863, il obtient le Grand
Prix de Rome et s’installe, pour deux ans, à la Villa Médicis: il y
conçoit les esquisses de ses prochaines partitions. Révélé par son
premier ouvrage théâtral, créé à l’Opéra Comique : La Grand’Tante,
Massenet s’impose ensuite grâce à ses opéras suivants: Le Roi de
Lahore (1877), Hérodiade (1881), Le Cid (1885), Esclarmonde (1889),
Werther (1892), Thaïs (1894), Sapho (1897), Cendrillon (1899), Don
Quichotte (1910)…
Autant d’ouvrages qui permettent à son auteur d’atteindre le sommet de
la célébrité à son époque et le pouvoir en matière musicale.
Compositeur officiel, Massenet incarne une manière idéale et exemplaire
que tous les jeunes auteurs doivent copier pour réussir voire obtenir
le Prix de Rome.

Lire aussi notre dossier Werther à l’Opéra Bastille avec Jonas
Kaufmann

Illustration: Jonas Kaufmann (DR)

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