Maria Malibran,
l’histoire d’une passion
Quand
une diva d’aujourd’hui célèbre une diva d’hier… La cantatrice romaine
Cecilia Bartoli rend hommage à celle qu’elle admire depuis toujours,
modèle humain et musical pour son parcours contemporain: Maria Malibran (née parisienne en 1808, décédée à Manchester en… 1836),
comme elle mezzo agile et dramatique et diva de légende dont on
célébrait en 2008 le 200ème anniversaire de la naissance. Depuis de
nombreuses années, Cecilia Bartoli se passionne pour la chanteuse
lyrique et romantique, collectionnant tous ses effets personnels :
correspondance, objets, partitions, portaits, accessoires et costumes de
scène… Accompagnée du réalisateur Michael Sturminger, l’étoile
Bartoli avec la générosité et la passion qui la caractérisent, retrace
le parcours de son illustre devancière, dévoilant aux téléspectateurs
des pans méconnus de la vie de la Malibran. Elle exprime également ses
profondes affinités avec la diva Maria en reprenant airs et lieder
que l’illustre étoile du chant, vedette de son vivant a marqué par son
interprétation.
Née en 1808 à Paris, Maria Malibran est élevée
par son père Manuel Garcia, lui-même chanteur d’opéra (l’un des rares
baryténors illustres, capable de chanter comme peu avant lui, le rôle de
Don Giovanni dans l’opéra éponyme de Mozart et qui fut aussi le créateur d’Almaviva chez Rossini). Le chanteur était aussi
compositeur. Première “star” féminine de l’art lyrique, muse de
plusieurs compositeurs dont Bellini, adulée par le public, sa notoriété
s’étendit non seulement à toute l’Europe mais aussi à l’Amérique. Au
zénith de sa carrière, Maria meurt des suites d’une chute de cheval.
Elle n’avait que 28 ans. Pour elle, les compositeurs réadaptent les rôles féminins de leurs ouvrages Norma et I Puritani (Bellini); La Sonnambula (Donizetti)…
cache rien de l’approche musicologique qui sous-tend l’hommage de
Cecilia Bartoli à Maria Malibran. Pour connaître la diva romantique,
diva des divas, première « star » du lyrique, figure adulée à son époque
par des foules en liesse, la cantatrice mène une longue enquête,
visitant les lieux qu’a connu Maria, rerouvant ses objets et
accessoires de scène (qui forme aujourd’hui sa collection
personnelle)… Ce long métrage remarquablement écrit, réalisé comme une enquête scientifique, captive de bout en bout. Du travail, de la
recherche, et au bout de l’approche, cette finesse bouleversante qui
porte aujourd’hui au sommet, l’une des divas contemporaines les plus
captivantes de l’heure. Bravissima!
Cecilia Bartoli. Maria Malibran: l’histoire d’une passion. Arte, lundi 5 septembre 2011 à 22h25. Réalisation : Michael Sturminger (Allemagne, 2008, 52 mn). Rediffusion.