Première biographie en française de Sondheim...
Stephen Sondheim né en 1930, a souligné quelle part il devait à son mentor et protecteur : l’immense Oscar Hammerstein. Il doit à son ainé de l’avoir soutenu dans l’art musical dès son adolescence et dans la maîtrise progressive des lyrics dont le jeune homme a très tôt fait une spécialité …
Le Prince: Missa Macula non est in te (Niquet, 2012). Hervé Niquet ressuscite l'unique partition de Louis Le Prince publiée en 1663 par Ballard et emblématique de l'essor de la musique sacrée à l'époque du jeune Louis XIV, soucieux de fédérer la ferveur de son peuple par des actions de grâce musicales.
2013, c'est certes l'année du bicentenaire de Wagner et Verdi. C'est surtout le centenaire du Sacre du printemps, sommet symphonique créé à Paris en mai 1913 : de ses syncopes et convulsions proches de la transe, de son langage instrumental mordant, râpeux, électrique et incandescent destiné à exprimer le rituel païen dont avait rêvé le jeune Stravinsky pour les Ballets Russes de Diaghilev,...
Teodora Gheorghiu chante l'Art Nouveau... Même pureté à la fois embrasée et tragique pour les Cinq mélodies populaires grecques de Maurice Ravel: très belle entrée avec Le Réveil de la Mariée, intimité tragique de "Là-bas, vers l'église"... Dans les mélodies populaires grecques harmonisées par le compositeur français, la diva capte toute l'activité intérieure souvent douloureuse des textes sans affectation...
Quel aboutissement avec La Mer: le triptyque gagne une vivacité régénérée grâce à la richesse des timbres associés dont on se délecte à identifier chaque acteur sonore : hautbois et cor anglais (jeux de vagues), cuivres époustouflants dont des cors magiciens, surtout cordes (de boyau) idéalement associés aux vents... Si l'on perd en puissance sonore, l'écoute y décèle des mariages instrumentaux aux nuances inouïes dont le relief des alliages s'en trouve renforcé, percutant, frissonnant même...
Vous pensiez tout connaître de Verdi: certes les incontournables chefs d'oeuvre de la maturité, les opéras des années 1850-1890 principalement qui s'articulent à partir et dans le sillon tracé par le fameuse trilogie de 1851-1853 : Rigoletto, Il Trovatore, La Traviata... L'apport le plus bénéfique reste certainement tous les opéras de jeunesse et de première maturité, d'Oberto (1839) à Stiffelio (1850)...
C'est une barre qui vaut son pesant d'or. Un lingot discographique de première valeur. Nous l'attendions avec impatience: le coffret du centenaire Verdi 2013 édité par Universal (en partenariat avec EMI classics pour les deux légendaires Vespri Siciliani et Giovanna d'Arco) dépasse nos espérances. Tout Verdi en 75 cd, 2 livrets
Rape de luxe pour le centenaire Britten 2013. Enregistré au festival d'Aldeburg 2011 (festival fondé par Britten en 1948 sur le littoral du Suffolk), et sous la direction d'un britténien de la première heure, Oliver Knussen (artisan discographique généreux chez Virgin classics), ce Rape of Lucrezia renoue avec l'âpreté quasi insoutenable, du moins troublante et dérangeante du thème du viol abordé dans son épure incisive par Benjamin Britten.
A rebours des approches historiques, Bruno Procopio démontre que la justesse musicale et artistique ne se réduit pas au seul choix des instruments. Le claveciniste expert de la pratique baroque française transmet de toute évidence la science ambivalente d'un Rameau ici à la fois somptueux symphoniste et dramaturge de premier plan, chorégraphe et poète, précurseur des concepteurs à venir de musique pure...
Mais au cœur de ce programme des plus réjouissants, d'autant plus opportun pour la prochaine année Rameau 2014, s'affirme le clavecin de Bruno Procopio: l'ex élève des Rousset et Hantaï y confirme son immense talent, son intelligence interprétative, une finesse flamboyante qui éclaire le génie d'un Rameau touché par la grâce...