Egmont, Ouverture
Ouverture en fa mineur opus 84
Beethoven destine la musique d’Egmont pour la pièce éponyme de Goethe (1788) en 5 actes. Composée d’octobre 1809 à juin 1810, la partition se compose de 9 numéros. L’Ouverture a été écrite en dernier: d’un lyrisme sublime qui se fait chant de victoire et de fraternité, elle poursuit sa carrière au concert, en numéro autonome, quand le cycle complet comprenant 4 entractes, 2 lieder, 2 mélodrames et une symphonie de victoire, n’est plus guère joué. Il est vrai que l’ensemble aurait légitimité à être remonté avec une reprise de la pièce de Goethe dont le matériel de Beethoven est la musique de scène.
Même structure que l’ouverture de Coriolan (1807): bâtie sur le schéma lent-vif. Dès le premier thème énoncé, Beethoven fait entendre la prière d’émancipation des Pays Bas Espagnols contre l’occupation des tyrans, grâce à la résistance héroïque du Comte d’Egmont. L’amour pour Clara fait irruption (assimilé aussi au chant de liberté) puis se développent le thème de la révolte, et celui de la victoire, même si Egmont monte à l’échafaud… Souffle, dramatisme intense, fièvre électrique; il ne manque rien à l’écriture de l’ouverture qui synthétise tout le drame goethéen en une hymne flamboyant.
France Musique. Mardi 15 décembre 2009 à 20h. Concert en direct de la Cité de la musique à Paris. La Chambre Philharmonique. Emmanuel Krivine, direction