samedi 20 avril 2024

Le livret d’opéra, oeuvre littéraire ?Presses Universitaires de Vincennes

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Hors contexte (musical
et scénique), le texte d’un livret d’opéra peut-il être mesuré, compris
comme une oeuvre littéraire à part entière? Les règles, rythmes,
structures dictés pas la nécessité théâtrale permettent-ils un essor
purement poétique et littéraire du livret d’opéra? C’est une
interrogation fondatrice que pose ici (en préambule) Françoise
Decroisette…


Le Livret d’opéra:
oeuvre littéraire?

Hors contexte (musical et scénique), le texte d’un
livret d’opéra peut-il être mesuré, compris comme une oeuvre littéraire à
part entière? Les règles, rythmes, structures dictés pas la nécessité
théâtrale permettent-ils un essor purement poétique et littéraire du
livret d’opéra? C’est une interrogation fondatrice que pose ici (en
préambule) Françoise Decroisette…

Pour nous c’est le livre de l’été 2011: passionnante
interrogation (argumentée et accessible) sur le statut littéraire des
livrets d’opéras. 11 articles composent ici une approche critique du
texte d’opéra et de « l’hypotexte », c’est à dire le texte original (pièce
de théâtre ou roman). Malgré les règles dictées par la nécessité
musicale et scénique, le livret a t il une cohérence en soi? Sa
construction et ses effets dramatiques résistent ils à la seule lecture
hors contexte théâtral? On serait tenté de répondre souvent « oui » tant
chaque intervention souligne l’oeuvre créative des librettistes auxquels
talent et imagination ne sont pas refusés, bien au contraire.
Passionnants à ce titre: la révélation d’un livret d’opéra de Busenello,
jamais porté à la scène (Il Viaggio d’Enea all’Inferno, circa
1642); L’Ariodante de Spinola mis au goût de Gênes (où l’héroïque
tragique côtoie selon le « système vénitien », le comique et la farce); la
relation de Foppa aux modèles transposés de Goldoni; la question du
mélange tragique et comique; musicalité naturelle de la parole humaine
chez Métastase; approche singulière du Re Orso d’Arrigo Boito…
Du reste, la lecture globale de la publication fait remarquer l’intense
activité des créateurs Vénitiens dans ce processus producteur des
livrets d’opéras: la Cità n’a pas été pour rien dans l’essor de l’opéra
payant baroque: elle l’a créée dès 1637. Il est donc naturel que dès le
XVIIè, la littérature lyrique s’y soit particulièrement développée. Et
de facto, il était courant d’apprécier un livret d’opéra loin de la
scène, par sa lecture seule, tel un poème à part entier. Ainsi les
compositeurs d’opéras italiens réussissent-ils avec le concours de leurs
librettistes à imposer la valeur esthétique de leur oeuvre, en
particulier vis à vis du théâtre parlé… Textes majeurs pour une
question passionnante, idéalement approchée et dont le matériau
d’analyse intéresse essentiellement les livrets en italien, les
rédacteurs étant tous d’éminents italophiles.

Le Livret d’opéra, oeuvre littéraire? Sous la direction
de Françoise Decroisette. Boito, Busenello, Foppa, Maggi, Maggioni,
Metastasio, Romani, Rossi, Spinola, Zandonai… Presses Universitaires
de Vincennes. Collection  » Théâtres du monde ». Prix indicatif: 25
euros. ISBN 978-2-84292-265-8. 316 pages. Parution: février 2011

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