samedi 3 mai 2025

L’Amant jaloux de Grétry (Mardaga) Collectif sous la direction de Jean Duron

A lire aussi
Focus documenté et
critique sur L’Amant jaloux, chef d’oeuvre lyrique de Grétry (1778).
Très documentés, clairs et d’une consultation simple, les textes
dévoilent le processus et le contexte de création d’une oeuvre
attachante, les caractères de l’écriture de Grétry, les éléments formels
qui lui sont propres, ses relations avec le milieu politique officiel,
avec ses collaborateurs, avec ses contemporains, en particulier les
musiciens comme lui…

Perle classique

Contrairement au choix du
tableau de Boilly, d’un esthétisme post révolutionnaire, daté de 1791,
également intitulé « L’amant jaloux », l’opéra éponyme de Grétry
est emblématique du goût des années 1770 où triomphe la sensibilité de
la Reine Marie-Antoinette faite de raffinement courtois et d’insouciance
divertissante. Grétry fut d’ailleurs l’un de ses compositeurs favoris.
L’ouvrage est créé à Versailles devant le couple royal le 20 novembre
1778, entre autres au moment des fêtes célébrant la naissance de leur
premier enfant, madame Royale.
Fidèle à la collection « Regards sur la musique », dirigée par Jean Duron
(qui signe ici un premier chapitre intitulé « quelques réflexions autour
de l’Amant jaloux, une comédie mêlée d’ariettes, de d’Hèle et Grétry »),
le livre (dans un format horizontal inauguré par le premier volume
tout aussi remarquable par sa densité documentaire et sa clarté
scientifique : Cadmus et Hermione de Lully et Quinault) a
raison de mettre l’accent sur l’opéra-comique L’Amant Jaloux,
perle récente à l’affiche de l’Opéra royal de Versailles et de
l’Opéra-Comique à Paris: il s’agit bien d’une partition maîtresse,
emblématique d’un modèle musical en connexion avec son temps: la
comédie comprenant de nombreuses ariettes est ici analysée sous de
nombreux aspects. Le texte souligne surtout comment le duo du
librettiste poète (Thomas d’Hèle) et le compositeur a réalisé une
alliance de compétences exceptionnelle. Grimm a raison de souligner
l’entente fusionnelle des deux créateurs, à l’image d’un Mozart et d’un
Da Ponte. L’approche, exemplaire par son exhaustivité, sur le plan
documentaire, présente synopsis, livret, études et commentaires (d’ordre
littéraire et musicale) de l’opéra (chaque section de la partition est
analysée avec une présentation simultanée de l’écriture musicale et de
la partie du livret correspondante). En complément plusieurs chapitres
étudient les décorations scéniques dans l’oeuvre lyrique de Grétry
(« premiers inventaires, premières analyses »), « Grétry héritier de
Rousseau: l’intégration des récitatifs dans l’opéra-comique ».

Très documentés, clairs et d’une consultation simple, les textes
dévoilent le processus et le contexte de création d’une oeuvre
attachante, les caractères de l’écriture de Grétry, les éléments formels
qui lui sont propres, ses relations avec le milieu politique officiel,
avec ses collaborateurs, avec ses contemporains, en particulier les
musiciens comme lui…

L’Amant Jaloux d’André Ernest Modeste Grétry et Thomas D’Hèle.
Collection « Regards sur la musique ». Editions Mardaga.
Sous la direction de Jean Duron, 280 pages.

Derniers articles

CRITIQUE, opéra (en version de concert). PARIS, théâtre des Champs-Elysées, le 30 avril 2025. WEBER : Der Freischütz. C. Castronovo, G. Schulz, N. Hillebrand,...

Après un Werther poignant le mois dernier, le Théâtre des Champs-Élysées poursuit sa saison lyrique avec une version de concert de Der...

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img