La Danse vue par Maurice Béjart et Colette MassonEditions Hugo & Cie, collection Phare’s (octobre 2010)

La formule fait aussi la bonne recette d’un autre volume de la même collection chez le même éditeur et dédié à l’opéra (L’opéra vu par… Duualt/Masson): photos pleine page (en majorité en noir et blanc) et textes courts, suggestifs qui récapitulent sur le sujet, des personnalités phares ou des oeuvres et productions mémorables… Si comme le déclare Béjart dans la préface, la photographique reste difficile dans son application à la danse voire contradictoire -comment figer un art qui repose avant tout sur le mouvement et la lévitation?-, il n’en demeure pas moins évident que les clichés ici regroupés offrent une synthèse éloquente de la danse à partir de documents photographiques, surtout réalisés à Paris, des années 1970 jusqu’à nos jours. 67 entrées thématiques parcourent l’histoire de la danse, d’âme à Diaghilev, de fantômes à liberté, de peinture à virtuosité… en 317 pages, 40 ans de danse à Paris sont ainsi présentés par leurs temps forts et les personnalités, chorégraphes ou danseurs qui en ont assuré l’éclat. « L’amour » par exemple, c’est Saint-Sébastien chorégraphié par Béjart avec Eric Vu An (1986), … ; les grands chorégraphes sont l’objet d’une présentation biographique tels Balanchine, le plus moderne des artisans classiques, Diaghilev, Petipa, … Les grands ballets sont aussi évoqués Giselle, Coppelia, le Lac des cygnes, Roméo et Juliette, la Sylphide… autant de réalisations romantiques qui mettent en avant le corps et la grâce de la femme, mais il n’en fut pas toujours ainsi car auparavant l’homme resta le coeur du ballet classique (surtout baroque)… au XXè les danseurs Nijinsky puis Noureev ont ressuscité le mythe du danseur volant… (lire ici la rubrique « homme », et vous serez éclairé sur l’évolution du ballet…).