Kurt Weill
1900-1950
France Musique
Du 16 au 20 février 2009
Magazine Grands compositeurs, chaque jour à 13h
Fondateur d’un opéra populaire et engagé
Juif, sympathisant communiste, Kurt Weill, trentenaire doit quitter en 1933 l’Allemagne occupée par les nazis qui tiennent sa musique pour « dégénérée ».
Sur la route de l’exil vers les USA, le compositeur passe par Paris: il y compose les Sept péchés capitaux, sur un texte de Brecht dont il partage les vues esthétiques engagées, et achève sa symphonie n°2. Très influencé par l’idéal scénique de son maître Busoni, à Berlin, auteur du célèbre et toujours applaudi Opéra de Quat’sous (1928) qui est déjà l’aboutissement de son étroite collaboration avec Bertold Brecht, Kurt Weill se montre très réceptif à la musique de danse contemporaine: au jazz, entre autres. Il conquiert l’estime de ses pairs Alban Berg, Adorno, Zemlinsky, Schoenberg…
A Paris où le vicomte Charles de Noailles organise en décembre 1932, salle Gaveau, une représentation de l’esquisse de son opéra à venir Mahagony (Mahagony-songspiel), Weill souffre très vite de la haine des juifs. Florent Schmitt s’écrie « Vive Hitler! » afin de perturber une reprise en 1933 de Mahagony-songspiel...triste époque, honteuse exclamation. Mais Weill compose les Sept péchés capitaux (1933), puis Marie Galante (1934), enfin termine sa Symphonie n°2 grâce au mécénat de la princesse de Polignac.
Le compositeur rejoint les Etats-Unis d’Amérique en septembre 1935. Sa Lady in the dark s’impose à Broadway, comme One touch of Venus. Participant à l’effort de guerre à partir d’octobre 1941, Weill compose We will never die, applaudi à New York et à Los Angeles. Ses dernières oeuvres Street Scene et Lost in the stars souligne le génie du renouvellement, de la dramaturgie, comme son engagement humaniste: Lost in the stars aborde l’apartheid sud africain dont les musiques traditionnelles inspirent son écriture. Weill meurt le 3 avril 1950 à New York alors qu’il compose une nouvelle oeuvre lyrique, Huckleberry Finn.
Illustrations: Kurt Weill en 1932 (DR)