lundi 5 mai 2025

Juan Diego Florez: Arias for Rubini (Decca)Paris, Salle Pleyel. Le 8 octobre 2007 à 20h

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Juan Diego Florez,
Ténor

Il a récemment triomphé aux côtés de Natalie Dessay, dans la Fille du Régiment de Donizetti au Covent Garden de Londres (janvier 2007), dans le rôle de Tonio, hier sublimé par Luciano Pavarotti. Le ténor péruvien, Juan Diego Florez ne cesse de s’imposer sur la scène, grâce à l’intelligence de son style. Un style qu’il a tenté dès le début de sa carrière de hisser au plus haut, dans le sillon admiratif de son idôle, Alfredo Kraus (lequel a également chanté et avec quelle classe, Tonio). Maîtriser la performance acrobatique des contre-ut (jusqu’à neuf dans l’air « Pour mon âme« ) mais aussi ouvrager en en carressant résonances et inflexions, l’art subtil du mezza-voce… Rôle après rôle, l’interprète fouille l’écriture vocale, souligne ligne et courbes mélodiques tout en articulant chaque résonance émotionnelle du texte. Elégance et articulation, agilité et subtilité psychologique, le chanteur incarne aujourd’hui l’excellence du bel canto romantique. Il a la légèreté et le dramatisme, surtout un style sans maniérisme ni système qui confine à une pureté et un naturel, jubilatoires. Il s’est imposé dans Falstaff de Verdi (Fenton), a chanté Rossini, maîrisant entre autres l’agilité périlleuse de Giacomo (La Donna del Lago), a contribué à rétablir Elisabetta et Alahor in Granata de Donizetti…

Rubini by Florez

Son nouveau disque paraît chez Decca. Dédié à la figure légendaire du ténor italien Giovanni Battista Rubini (1794-1854), « Arias for Rubini« , le récital confirme le feu incandescent du ténor péruvien de 34 ans. Un chant vaillant et héroïque, plein d’ardeur, de délicatesse et de fluidité.
Rubini méritait ce coup de projecteur, d’autant mieux servi par un interprète visiblement en état de grâce. Donizetti et Rossini sont subjugués par les performances de Rubini. Bellini dont il est proche lui écrira de superbes rôles dont le plus complet et le plus abouti demeure: Arturo des Puritains(1835). Un rôle qui est comme un aboutissement auquel il convient d’ajouter aussi le préliminaire virtuose, non moins ouvragé, Elvinio dans La Sonnambula (créé à Milan, le 6 mars, aux côtés de La Pasta dans le rôle-titre).
Juan Diego Florez n’a pas inscrit à son album Decca, ces rôles écrasants autant que ciselés, mais il y chante comme personne aujourd’hui la vaillance déclamatoire de Gualtiero d’Il Pirata (1827), la passion juvénile de Gernando dans Bianca e Gernando (1826), du même Bellini, sans omettre, entre autres, l’héroïsme tendre d’Arnold du Guillaume Tell de Rossini, ici chanté dans sa version tardive londonienne de 1839 (en italien)…

Concert
Juan Diego Florez est à l’affiche de la Salle Pleyel, le 8 octobre 2007 à 20h . Au programme: le ténor y reprend partie de son disque, airs de Guglielmo Tell, Bianca e Fernando, auquel il ajoute Mozart, Manuel Garcia et plusieurs mélodies de Rigoletto de Giuseppe Verdi)

4 dates clés

1973
Naissance à Lima, le 13 janvier

1996
A 23 ans, Juan Diego Florez s’impose dans Matilde di Shabran (Rossini) et Armide (Gluck)

2000
L’Italiana in Algeri: Lindoro (Opéra de Paris)

2004
Nouvelle production de Matilde di Shabran de Rossini (Pesaro). Decca publie l’enregistrement.
Avec Annick Massis.

Crédit photographique
Juan Diego Florez © Decca/J.Bell

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