Joseph Haydn
L’anima del Filosofo
Orfeo ed Euridice, 1791
Tourcoing, Théâtre Municipal dimanche 15 mars 2009 15h30
Les 15, 17, 20 mars 2009
mardi 17 mars 2009 20h
vendredi 20 mars 2009 20h
Ultime opéra interdit
Né d’une famille modeste en 1732, Haydn, pour l’essentiel autodidacte, est l’élève de Porpora et l’ami de Mozart avant d’enseigner l’écriture et le contrepoint à Beethoven. En 1791, il compose à Londres Orfeo ed Euridice sur un livret qui reste fidèle à Virgile. Son dernier opéra ne sera pourtant représenté pour la première fois que le 9 juin 1951 à Florence avec Maria Callas. Orfeo avait été commandé pour la réouverture du King’s Theatre à Londres. Le théâtre fonctionnait sans autorisation royale. C’est pourquoi le Roi Georges III privilégie le Panthéon – un seul théâtre à Londres est bien suffisant – déclarant Orfeo “objet de contrebande”. Toute représentation et même les répétitions seront interdites. Haydn a été payé d’avance, il ne s’offusque pas de l’interdit, … déjà occupé par l’écriture de ses oeuvres futures: symphonies et oratorios…
Du myhte au manifeste philosophique
Avec Orphée, le poète et le musicien développent un chant propre dont la portée onirique métamorphose la barbarie en harmonie. Dans l’agitation du monde, Orphée est le symbole de l’artiste confronté à la tyrannie. Etre libertaire et pacificateur (qui chante aussi un ordre perdu), errant dans le chaos révolutionnaire et post révolutionnaire. En 1791, on interdit les répétitions et donc les représentations de « L’âme du philosophe ou Orphée et Euridice » l’oeuvre d’ailleurs ne sera jamais représentée du vivant de Haydn. « L’âme du philosophe » est un conte philosophique sur le rôle de l’artiste dans le monde mais également sur ce long chemin initiatique que l’artiste mène avec lui-même, précise le metteur en scène, Alita Baldi. Haydn aurait-il dpéosé dans cet ouvrage présenté à Tourcoing en quasi recréation, un manifeste personnel esthétique et philosophique? Rien de plus probable… L’action quant à elle, riche et péripéties, ne porte aucune issue positive, la folie des hommes, leur course perdue à l’amour les mène jusqu’à la catastrophe finale. Manifeste humaniste ou prophétie de l’apocalypse, Haydn dramaturge ne cesse de nous interroger. Voici un spectacle critique, perturbant voire d’une juste vérité, d’autant plus opportun en cette année Haydn !
L’anima del filosofo ossia Orfeo ed Euridice
Dramma per musica 1791
Livret de Carlo Francesco Badini
Créé à Florence en 1951
Joseph Haydn (1732-1809)
Direction musicale Jean Claude Malgoire
Mise en scène Alita Baldi
Décors, costumes William Orlandi
Chef de chant Anne Catherine Vinay
Euridice Hjördis Thébault soprano
Orfeo Joseph Cornwell ténor
Creonte Pierre Yves Pruvot baryton
Genio Isabelle Poulenard soprano
Atelier des voix
(Initiative d’insertion professionnelle pour chanteurs choristes en
Nord pas de Calais. Domaine Musiques-Atelier Lyrique de Tourcoing)
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy
Synopsis
Le roi Creonte promet sa fille Euridice à Arideo, mais celle-ci aime Orfeo. Pour échapper à ce mariage, Euridice s’enfuit dans la forêt et devient la proie de terribles monstres qu’Orfeo finira par apaiser. Creonte consent au mariage de sa fille avec Orfeo. Un émissaire d’Arideo tente d’enlever Euridice et c’est en essayant de lui échapper qu’elle sera mortellement mordue par un serpent. Creonte jure de la venger et Orfeo part la chercher aux Enfers, mais finira torturé et tué par les Bacchantes après avoir perdu pour la deuxième fois son Euridice.