
Le Musée de l’Armée aux INVALIDES à PARIS propose pas moins de 37 concerts tout au long de sa nouvelle saison musicale 2024 – 2025. Plusieurs temps forts se sont déjà déroulés dont les thématiques sont choisies selon le sujet des expositions du Musée de l’Armée.
Une conjonction artistique désormais reconnue qui réalise pour chaque concert, d’étonnantes (re)découvertes. Après un somptueux programme Beethoven / Chausson du 23 janv dernier, la majestueuse nef de la Cathédrale Saint-Louis dans l’enceinte des Invalides, accueille jeudi 6 fév un nouveau programme audacieux, prometteur révélant aux côtés de la Symphonie « Voïna » d’Elsa Barraine de 1938, le Requiem pour la Paix (en hommage à tous les Résistants et les Justes morts pour la France) d’Henri Tomasi de 1943… 2 partitions méconnues et rarement jouées.
Encore injustement estimée, Elsa Barraine remporte le Premier Grand prix de Rome de composition à 19 ans (en 1929, pour sa cantate « La Vierge guerrière ») ; elle récidive ainsi l’exploit précédemment réalisé par la compositrice Lili Boulanger qui en 1913 remportait le même Prix (à 18 ans). Ses parents dont son père, premier violoncelliste à l’Opéra de Paris, lui ont transmis la passion de la musique. Paul Dukas est son professeur de composition ; il lui insuffle l’exigence du sens (il ne suffit pas seulement d’exprimer quelque chose mais aussi quelqu’un : le compositeur… en l’occurrence la compositrice qui fut une antifasciste déterminée).
Elsa (décédée en 1990), se distingue pendant le 2è guerre mondiale ; » elle devient en 1944 une résistante intrépide. Engagée et inspirée, sa 2e symphonie Voïna, composée en 1938, – quand sont signé les accords de Munich, exprime clairement son opposition farouche à la politique extérieure française. Elsa, communiste convaincue, élabore sa Symphonie dont le titre « Voïna » signifie guerre en russe. La symphonie est l’un des jalons d’une vie artistique des plus engagées. Communiste, la compositrice quitte le parti, et coopère pour la création de l’Association française des musiciens dits « progressistes », avec Roger Désormière ou Charles Koechlin.
De son côté, le puissant Requiem pour la paix de Henri Tomasi y fait suite, dans l’interprétation nuancée et fervente de la Garde républicaine et du choeur universitaire de l’OCUP. Tendue, inspirée par une crise spirituelle, née dans la tourmente de 1940, la partition de Tomasi interroge la place et l’avenir de l’homme dans un monde qui l’opprime. Le Requiem s’achève sur terre et non au ciel, l’homme privé d’un ultime secours divin ne pouvant puiser qu’en lui-même et en sa propre foi réaffirmée, pour espérer une forme de rédemption. Elle se compose de 3 mouvements : guerre, mort, fin.
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INVALIDES, Cathédrale Saint-Louis
Jeudi 6 février 2025, 20h
BARRAINE : Symphonie n°2 « Voïna » (1938)
TOMASI : Requiem pour la paix
INFOS & RÉSERVATIONS directement sur le site des Invalides : https://www.musee-armee.fr/au-programme/cette-semaine-au-musee/detail/requiem-pour-la-paix-1.html
Programme
Elsa Barraine, Symphonie no 2, Voïna (Guerre)
Henri Tomasi, Requiem pour la paix, « dédié à tous les martyrs de la Résistance et à tous ceux qui sont morts pour la France »
Distribution
Orchestre symphonique de la Garde républicaine
Choeur universitaire de l’OCUP,
Guillaume Connesson, chef de choeur
Sébastien Billard, direction
Accès : Musée de l’Armée : 129 rue de Grenelle , Paris 7e
Jeudi 6 février 2025 – De 20h à 21h 30 – Tarif : 25 € / 8€
Réservation :
Réservation conseillée – 01 44 42 38 77
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