jeudi 28 mars 2024

Hommage à Benjamin Britten (2006)

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BrittenDossier Britten 2006    …    2006 marque les 30 ans de la disparition de Benjamin Britten. Arthaus Musik réunit en un coffret, 8 dvds incontournables pour qui souhaite se familiariser avec l’univers lyrique du compositeur britannique. L’édition mérite d’autant plus d’être soulignée que les interprétations particulièrement soignées, rendent justice à une oeuvre cohérente par ses thèmes, mais tout autant diverse dans les styles et les univers musicaux développés. Voici une présentation du coffret, prétexte pour nous, à une évocation de l’écriture lyrique de Benjamin Britten, mort le 4 décembre 1976.

Compositeur pour l’opéra
« Je suis un compositeur pour l’opéra, et c’est ce que je vais être jusqu’à la fin de ma vie », Benjamin Briiten à Michael Tipett. Pour le compositeur britannique, l’écriture lyrique est une priorité déclarée, le coeur de son travail de musicien.
Après la fin de la guerre, Britten, créée le 6 juin 1945, pour la réouverture du Sadler’s Wells Opera, à 32 ans, son premier opéra, Peter Grimes, écrit hors des conflits aux Etats-Unis- rejoints en 1939-, car il est pacifiste. Le sujet aborde le thème de la différence, et de l’oppression d’un marin présumé criminel, par une population hostile. L’éloignement du Sussex, sa terre natale, a suscité chez Britten des évocations nostalgiques de son lieu de naissance, un hymne aux embruns marins soufflant sur les côtes habitées. Peter Grimes est musicalement éblouissant : c’est un poème qui chante la dureté de la société du village d’Aldeburg et tout autant la force des éléments de la nature. L’oeuvre tout en affirmant le génie d’un auteur aussi adulé que le fut Purcell à son époque, prélude à un cycle personnel, de 1945 à 1973, dans lequel le compositeur ne cesse de se poser la question : qu’est ce qu’un opéra? Comment renouveler le genre ? Comment et pourquoi réconcilier drame, musique, poésie, action théâtrale?
Au démarrage de son travail, Britten cofonde l’English Opera Group, en 1946, dont l’activité remet à l’honneur la production lyrique tout en recourant à un effectif réduit, celui de l’opéra de chambre. Dans le même temps, Britten et son compagnon, le ténor Peter Pears, créateur du rôle de Peter Grimes, comme il chantera aussi pour la première, le rôle du docteur Aschenbach dans son dernier opéra, Death in Venice (1973), créée en 1948, le festival d’Aldeburgh, son lieu de résidence, un festival qui chaque année donne opéras et concerts, dont certains dirigés par Britten car le compositeur fut aussi pianiste et chef d’orchestre. L’événement musical se déroule toujours.

Humaniste et ami de Chostakovitch
benjamin_briiten_chostakoviDès lors, se succèdent de nombreuses oeuvres majeures qui montrent l’évolution de la pensée musicale : s’y mêlent le thème central de la différence et de l’identité, lié à l’homosexualité de l’auteur ; celui de l’enfance sacrifiée, où l’enfant n’est pas cité comme un objet à corrompre mais comme la figure d’un état d’innocence et d’insouciance, vénéré, recherché dans toute l’oeuvre ; la question de l’hypocrisie de l’ordre bourgeois…
Sur des idées graves, le musicien édifie un langage dense, serré qui recherche l’expression sans détours, tout en hissant l’anecdote sur le plan de la métaphore universelle. Plus tard, en particulier dans les trois paraboles d’église (Curlew river, 1964 ; The burning fiery furnace, 1966 ; The prodigal son, 1968), Briiten atteint une forme théâtre dont l’épure expressive se rapproche du théâtre Nô. Humaniste, Britten le fut assurément. Et son amitié avec Chostakovitch (rencontré en 1960), le démontre clairement : « Depuis des années, votre travail et votre vie ont été pour moi un modèle -de courage, d’intégrité, et de sympathie humaine, aussi de créativité et de vision claire. Personne parmi les compositeurs actuels n’ a sur moi une influence égale », écrit-il au musicien russe, en décembre 1963, peu après la création londonienne de Katerina Ismaïlova (version révisée de sa Lady Macbeth).

Les oeuvres majeures
Après Peter Grimes, se succèdent ainsi : The rape of Lucretia (1946), Albert Herring (1947), Let’s make an opera (1949, oeuvre chère composée pour enfants), Billy Budd (1951), Gloriana (composé pour le couronnement d’Elisabeth II en 1953), The turn of the screw (1954), A midsummer night’s dream (1960), Owen Windgrave (1970, pour la BBC), enfin Death In Venice (1973).

Benjamin_britten_coffret_ArSommaire
du coffret « A tribute to Benjamin Britten »,
paru en décembre 2006 chez Arthaus Musik

1. Peter Grimes, 1945

2. The Rape of Lucretia, 1946

3. Billy Budd, 1951

4. Gloriana, 1953

5. The turn of the screw, 1954

6. Owen Windgrave, 1970

7. Death in Venice, 1973

8. Let’s make an opera, 1949

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